Les votes de certains Québécois comptent beaucoup plus que d’autres
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Une grande partie des bavardages des experts à la suite des élections québécoises de la semaine dernière concernaient à quel point il était injuste que les conservateurs obtiennent 12,9 % des voix et aucun siège tandis que les libéraux obtiennent 14,4 % et 21 sièges. Cela ne me dérange pas tellement. En raison de leur fort vote populaire, les conservateurs obtiendront un important financement public ; leur chef est averti des médias – il était un choc jock (ou jacques), après tout ; et, compte tenu de l’anonymat du « membre moyen de l’Assemblée nationale », comme nous les appelons ici, il n’est pas clair que plus de députés soient un si grand avantage.
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Ce qui est plus troublant — parce que c’est tellement antidémocratique —, c’est que le vote de certains Québécois compte beaucoup plus que celui d’autres. Seulement 12 475 personnes vivent dans la circonscription provinciale des Îles-de-la-Madeleine (alias les Îles-de-la-Madeleine, qui sont au nord-est de l’Île-du-Prince-Édouard). Par contre, dans ma circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, il y a 72 750 personnes. Pourtant, chaque circonscription reçoit un député. Les 12 475 âmes des Îles ont le même poids que moi et mes 72 749 voisins. Comparativement à nous à NDG, ils ont chacun 5,8 voix. La démocratie est censée être une personne/un vote. Mais aux Îles-de-la-Madeleine, c’est une personne/presque six votes.
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Certes, si vous regardez le nombre de certifiés électeurs plutôt que le nombre de personnes dans chaque circonscription, les choses ne vont pas si mal. Il n’y a apparemment pas d’enfants aux Îles-de-la-Madeleine donc presque autant d’électeurs que d’habitants. Même ainsi, pour chaque électeur insulaire, il y a 4,2 électeurs dans NDG Et chaque circonscription reçoit un député. Pas aussi injuste mais toujours très injuste.
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La justification habituelle est que : les Îsles sont à l’écart (ce qu’elles sont) ; ils méritent aussi d’être représentés (ce qu’ils font évidemment); mais cela tuerait probablement leur député (ce qui pourrait bien être le cas) s’il devait être responsable à la fois des Îles et aussi d’une partie suffisante de la partie continentale pour amener le nombre d’électeurs dans une nouvelle circonscription conjointe jusqu’aux niveaux de NDG.
Ce sont de bons arguments. Ils s’appliquent de manière encore plus révélatrice à la circonscription nord d’Ungava, qui a une superficie de 855 111 kilomètres carrés, plus grande que toutes les provinces sauf l’Ontario (et, bien sûr, le Québec). Être député de l’Ungava, c’est passer la majeure partie de son temps à voler dans le Nord dans de petits avions. C’est aussi un travail de tueur.
Il est donc logique de donner aux gens de l’Ungava ou des Îles-de-la-Madeleine leur propre député. En fait, dans l’Ungava, il serait peut-être logique de leur donner trois ou quatre députés, compte tenu de la difficulté du travail de circonscription dans une circonscription de la taille du Pakistan.
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Mais une démocratie ne doit pas abandonner le principe d’une personne/une voix. Comment fait-on les deux ? En renonçant à la pratique d’un député/une voix. Donnez plutôt à chaque député un vote à l’Assemblée législative proportionnel au nombre d’électeurs dans sa circonscription.
Une façon serait de permettre à chaque député de voter pour chaque électeur de sa circonscription. Il y a 6 302 789 électeurs au Québec. Vous voulez faire passer quelque chose à la législature ? Vous aurez besoin de l’appui des députés dont le poids total des votes totalise 3 151 395 votes.
Ou, si traiter des millions de votes dans une assemblée de 125 personnes semble étrange, vous pouvez tout normaliser. Donnez un vote à mon député de NDG. Ensuite, le député des Îles-de-la-Madeleine obtient 0,17 voix et le député d’Ungava, avec ses 44 560 personnes, 0,61 voix. Pour adopter un projet de loi ou former un gouvernement, vous aurez besoin du soutien des députés dont les votes représentent la moitié du total des votes normalisés à l’Assemblée législative. Vous voulez donner à l’Ungava quatre représentants à l’assemblée à cause des distances épouvantables qu’ils doivent parcourir? Très bien : mais chacun n’obtient que 0,15 vote, de sorte que leur total s’élève à 0,61 vote.
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C’est la même chose pour la Chambre des communes. Prenant mes données à partir des données pertinentes Entrée Wikipédia, qui est beaucoup plus convivial que le site Web d’Élections Canada, les circonscriptions fédérales ont des populations allant de 26 655 habitants au Labrador à 209 431 habitants à Edmonton-Wetaskiwin. Pourtant, chaque circonscription a un député, ce qui signifie que le vote d’un Labradorien compte presque huit fois plus que le vote d’un habitant d’Edmonton-Wetaskiwin. Comment est-ce possible?
Donner aux députés des milliers et des milliers de votes ou une fraction normalisée d’un vote rend l’arithmétique plus difficile lors des votes à la Chambre des communes. Et, oui, à en juger par la façon dont ils budgétisent, les députés semblent avoir des problèmes avec l’arithmétique. Mais ils ont tous des téléphones intelligents (probablement de très beaux téléphones puisque ce sont probablement les contribuables qui les paient). Et ils savent tous comment utiliser les applications. Je parie que pour quelques centaines de millions de dollars, les personnes qui ont créé l’application ArriveCan pourraient créer une petite application transparente qui permettrait même à d’innombrables députés de voter pour ou contre un projet de loi ou un gouvernement, même si les votes individuels des députés venaient dans le fractions (ou dizaines de milliers) que l’équité électorale exige vraiment.
Ou nous pourrions confier le problème à certains jeunes prodiges du lycée local et mettre en place «l’application de la démocratie» deux fois plus vite pour un millième de l’argent.