William Watson: les chiffres des soins de santé suggèrent que le système est le problème

Les soins de santé sont sous-performants malgré de nouveaux fonds et ressources qui y ont été consacrés

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The Economist a mené une pièce cette semaine sur les systèmes de santé « vacillants » qui sont un problème dans de nombreux pays ces jours-ci. Si quoi que ce soit, la Grande-Bretagne a pire que nous en termes de surpeuplement et de temps d’attente. En passant, l’article mentionne que le système de santé du Canada emploie 1,6 million de personnes. Pour une raison quelconque, je n’y avais jamais pensé de cette façon. L’emploi total était de 19,8 millions en décembre, ce qui représente un peu plus de huit pour cent de tous les emplois.

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Je soupçonne que ce chiffre vient de l’OCDE, dont site Internet fournit de nombreuses statistiques sur le secteur de la santé dans plusieurs pays. J’ai vérifié comment certains des nôtres avaient changé entre 2010 et la dernière année pour laquelle des données sont disponibles, qui dans la plupart des cas est 2021 – certes pas votre année la plus typique, étant la deuxième d’une pandémie.

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Nombre de médecins ? De 77 488 en 2010 à 106 042, soit une augmentation de 36,8 %. Au cours de la même période, la population est passée d’un peu plus de 34 millions à 38,2 millions, soit une augmentation de 12,4 %, soit seulement le tiers de l’augmentation du nombre de médecins. Certes, l’âge médian de la population est passé de 39,8 à 41,1 ans, ce qui signifie une plus grande demande de soins de santé.

Parmi les médecins, le nombre de «médecins généralistes» est passé de 38 032 à 50 421, soit une augmentation de 32,6 %.

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Nombre de femmes médecins ? De 31 399 à 49 286 : de 57 %. Parallèlement, le nombre d’hommes médecins âgés de 65 à 74 ans a augmenté de 43,5 %, passant de 5 924 à 8 498, tandis que le nombre d’hommes médecins âgés de 75 ans et plus a augmenté de 54,3 %, passant de 1 492 à 2 302.

Nombre d’infirmières ? En hausse de 20,2 %, passant de 318 565 à 382 839 (en 2020). Nombre de « personnel soignant » (c.-à-d. préposés aux soins personnels) ? En hausse de 37,1 %, passant de 174 893 à 239 780 (en 2020).

Nombre de tomodensitomètres ? En hausse de 13,4 % de 2010 à 2019. Nombre d’appareils d’IRM ? En hausse de 34,5 % par rapport à 2010-2019. Nombre d’appareils de mammographie ? En hausse de 21 % de 2010 à 2021.

Et, enfin, les dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB ? De 7,5 % en 2010 à 8,6 % en 2022 – bien que ce dernier chiffre soit une estimation et, encore une fois, 2022 n’était pas votre année typique.

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Je ne peux garantir aucun de ces chiffres. Si vous lisez les documents d’information méthodologiques de l’OCDE (non recommandés !), les statisticiens de l’organisation semblent obsédés par la cohérence des données entre les pays et dans le temps. J’ai donc tendance à les croire. Toutes les augmentations à deux chiffres impliquent que l’argent supplémentaire versé dans le système a un effet. Vous n’obtenez pas plus de médecins, d’infirmières, de tomodensitomètres, etc. sans pour autant de l’argent.

Mais si vous regardez le nombre de lits d’hôpitaux, il était de 94 702 en 2010 mais seulement de 94 849 en 2020, soit une augmentation de seulement 0,16 %. Chaque fois que j’entends des reportages dire que le niveau de service est limité par la pénurie de lits d’hôpitaux, je pense toujours : allez chez IKEA ! Ils ont beaucoup de lits ! Et des milliers de Canadiens se porteront volontaires pour vous aider à les assembler. Mais bien sûr, la limite n’est pas le nombre réel de lits, ce sont les personnes disponibles pour soigner les patients dans ces lits.

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Le nombre d’hôpitaux au Canada en fait diminué sur les 10 ans 2010-2020, de 724 à 702. Dans le même temps, le nombre d’agents hospitaliers a augmenté de 9,9 %, passant de 583 650 à 641 723. La fermeture de petits hôpitaux et la fusion d’hôpitaux sont un moyen privilégié pour les ministres de la Santé de réduire les frais généraux. Et cela a généralement du sens, à moins que vous ne teniez compte de la commodité du patient, ce que le système ne fait pas trop souvent.

Je sympathise avec les ministres de la Santé : si nous, Canadiens, ne nous plaignons pas des services de soins de santé, nous nous plaignons des coûts élevés des soins de santé. Mais, comme le souligne The Economist, les soins de santé sont sous-performants dans de nombreux pays riches, au point que les gens abandonnent l’idée qu’ils peuvent compter dessus. Et dans notre cas, c’est malgré de nouveaux fonds et ressources qui y ont été consacrés.

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Les gens regardent des chiffres comme ceux-ci — et bien d’autres chiffres — et font des recommandations au ministre, qui agit ensuite du haut vers le bas. Nous essayons cela depuis plusieurs décennies maintenant. Est-ce que quelqu’un pense vraiment que ça va marcher?

Le problème fondamental est que nous devons obtenir plus de productivité de ces 1,6 million (je n’en doute pas) de personnes qui travaillent dur et qui ont l’esprit public, et sans les stresser de manière terminale dans le processus. Quelle façon de les organiser est la plus susceptible d’y parvenir ? Une grande bureaucratie du secteur public, largement syndiquée, construite sur des hiérarchies traditionnelles avec ses budgets déterminés politiquement et souvent par une formule historique plutôt que par une forme de rétroaction de la satisfaction des utilisateurs ? Ou quelque chose de plus fracturé, compétitif et, oui, privé, de sorte que l’amélioration continue profite à ceux qui s’améliorent de manière directe et immédiate ?

Ce qui est vraiment choquant dans la réaction exagérée à l’application par l’Ontario d’une plus grande offre privée au problème des listes d’attente, c’est qu’il y a apparemment encore des gens qui croient que la voie soviétique est la meilleure.

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