Quitter le Régime de pensions du Canada n’est pas antipatriotique, mais une province devrait avoir de bonnes raisons de s’en retirer. Pour poursuivre sans intervention, l’investissement simple en est un
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Si vous et moi ouvrions un compte d’épargne commun et qu’après quelques années, l’un de nous décidait de se retirer, la répartition du solde restant aurait probablement quelque chose à voir avec le montant que chacun de nous avait investi au fil des ans, quel le retour sur nos économies communes avait été et ce qu’il avait coûté pour gérer le compte (c’est-à-dire à quel point les frais bancaires avaient été exorbitants). Et, bien sûr, cela nous aiderait beaucoup si, dès le départ, nous avions écrit les règles selon lesquelles chacun de nous pourrait se retirer.
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Le Régime de pensions du Canada, établi au milieu des années 1960 et considérablement remanié dans les années 1990, est un peu plus compliqué qu’un compte d’épargne conjoint — d’accord, c’est beaucoup plus compliqué — mais lorsqu’il a été créé, les provinces qui y ont adhéré a fait écrivent eux-mêmes des règles pour déterminer combien une province emporterait avec elle si elle décidait de se retirer. La partie opérationnelle de ces règles est reproduite ci-dessous. Certes : pour les comprendre, il vaut sans doute mieux être avocat ou comptable, peut-être les deux, même si les nombreuses excisions indiquées par des ellipses rendent l’original un peu plus clair.
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Mais le principe semble être le suivant : considérez ce que les provinces ont contribué, ce qu’elles ont retiré et quelle a été leur juste part des frais d’administration du régime. Bien sûr, ce ne sont pas les provinces qui financent les régimes de retraite, mais les particuliers et les entreprises, ce qui pose des problèmes de suivi. Si les personnes qui ont travaillé en Alberta toute leur vie prennent leur retraite en Colombie-Britannique, leurs prestations du RPC devraient-elles être créditées à leur ancienne province d’origine ou à leur nouvelle province?
Ce que j’ai lu suggère que des dispositions de retrait ont été inscrites dans le RPC sur l’insistance du premier ministre de l’Ontario, John Robarts, un Canadien fier et dévoué (né en Alberta) qui a joué un rôle clé dans la refonte de ce pays dans les années 1960. Le principe fondamental qui les sous-tendait était qu’une province n’aurait pas dû se retrouver dans une situation pire en adhérant au RPC et que si c’était le cas, elle devrait recevoir suffisamment de fonds au moment du retrait pour se rétablir – une situation contrefactuelle difficile dont le respect pourrait facilement nécessiter plusieurs fois les fonds disponibles. .
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À l’époque, l’Ontario était le moteur économique du pays. (Je suppose qu’il s’agit maintenant de la batterie économique du pays, avec tous les problèmes de fiabilité que cela implique.) Si l’Ontario patriotique pensait qu’une province, c’est-à-dire elle-même, pourrait être durement touchée par le RPC et avoir donc besoin de règles de retrait raisonnables, alors le retrait ne devrait guère être envisagé. Certains le décrivent comme un acte anticanadien ignoble tel qu’il est aujourd’hui. D’autant plus que les réformes du système des années 1990 ont laissé les règles essentiellement inchangées. Sans compter que dès le début, une province, le Québec, a décidé de ne pas adhérer du tout au RPC et a plutôt mis en place son propre RRQ — un acte de séparation financière toléré par le « fédéralisme coopératif » de Lester Pearson.
D’un autre côté, un respect décent pour les opinions de ses compatriotes canadiens signifie que l’Alberta devrait avoir de bonnes raisons de se retirer. Que ses citoyens aient payé plus qu’ils n’en ont retiré n’en est pas un. Ils sont en moyenne plus jeunes que les autres Canadiens et plus susceptibles de travailler. C’est ainsi que fonctionnent les régimes de retraite. Le temps des Albertains viendra.
Si l’argument est que l’Alberta veut être comme le Québec et utiliser des fonds captifs pour soutenir les investissements locaux, qui se transforment rapidement et de manière prévisible en un capitalisme de copinage ou, dans le cas du Québec, en une social-démocratie de copinage, ce serait une mauvaise raison. Tous les gouvernements s’orientent vers une croissance dirigée par l’État et financée par des fonds captifs. Cela n’a pas fonctionné au cours des cinq millénaires précédents et cela ne fonctionnera pas au cours de celui-ci.
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Si l’Alberta pense, comme Andrew Coyne le fait périodiquement écritle Office d’investissement du Régime de pensions du Canada s’est transformé en un fonds de capital-investissement surdimensionné employant plus de 2 000 personnes et dépensant 4 milliards de dollars par an essentiellement pour suivre le marché, et la province préférerait une opération simple qui respecte les règles d’investissement simples. Burton Malkiel révélé à nous tous dans son classique de 1973, Une promenade aléatoire dans Wall Street, c’est autre chose. Réduisez tous les salaires, licenciez toute l’aide et achetez des fonds négociés en bourse.
Bien sûr, si c’est ce que croient vraiment les Albertains, ce dont eux et nous avons réellement besoin, ce sont des règles de retrait en vertu desquelles les participants individuels au RPC peuvent choisir d’aller retirer leurs cotisations accumulées ailleurs et d’obtenir leur propre rendement financier sans craindre que leurs économies ne soient récupérées par des politiciens captivés par les dernières tendances en matière de politique économique.
La règle de sortie du RPC
Extrait de l’article 113 de la Loi sur le Régime de pensions du Canada :
(L)e montant à calculer… dans le cas d’une province doit être calculé… comme le montant obtenu en additionnant
- a) le montant total de toutes les cotisations créditées…, à l’égard d’un emploi dans cette province ou à l’égard de gains d’un travail indépendant de personnes résidant dans cette province, et
- b) la partie du rendement net des investissements… et tous les intérêts crédités…, qui proviennent des cotisations visées à l’alinéa a),
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et soustraire du total ainsi obtenu
- c) la partie de tous les montants payés à titre de prestations en vertu de la présente loi, et
- d) la partie des frais d’administration de la présente loi…, qui est égale à la proportion de ces frais que représente le montant total des cotisations visées à l’alinéa a) par rapport au montant total de toutes les cotisations…
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