Les déclarations d’Alice Weidel, candidate de l’AfD, sur la suppression des parcs éoliens provoquent un débat intense en Allemagne. Elle affirme que son parti anéantira cette source d’énergie si au pouvoir, ignorant son rôle crucial dans la production électrique nationale. Avec un tiers de l’électricité provenant des éoliennes, et des investissements atteignant 7,4 milliards d’euros, l’énergie éolienne est un pilier économique et un important générateur d’emplois. Des experts soulignent que démanteler ces infrastructures aurait des conséquences économiques désastreuses.
Des propos controversés de la candidate AfD, Alice Weidel, suscitent un vif débat : elle propose la suppression de tous les parcs éoliens si son parti accède au pouvoir. Ce qui choque, ce n’est pas seulement la fermeté de son discours, mais aussi les implications pratiques d’une telle décision.
Lors d’un congrès à Riesa, Weidel a déclaré avec force : « Quand nous serons aux commandes, nous anéantirons tous les parcs éoliens. Finis ces moulins à vent de la honte ! » Mais peut-on vraiment envisager de se débarrasser de l’énergie éolienne ? Quel serait l’impact pour l’Allemagne sans cette source d’énergie ? Quelle est l’importance de l’éolien dans notre économie et combien de personnes y travaillent réellement ?
Pour faire simple : se passer de l’énergie éolienne serait une tâche ardue, car celle-ci représente une part prépondérante de la production électrique en Allemagne. En effet, au premier semestre 2024, un tiers de notre électricité provenait des éoliennes, une tendance en constante augmentation. Pour mettre en perspective, en 1998, l’éolien ne représentait que 0,8 % du mix électrique. Aujourd’hui, on peut donc affirmer sans conteste que l’énergie éolienne est un succès retentissant, avec 28 667 éoliennes sur le territoire allemand en fin d’année 2023 et 1 602 installations en mer à mi-2024.
L’Allemagne, un leader de l’énergie éolienne
En matière d’investissements, l’éolien est également en bonne position. Aucun autre pays européen n’a installé plus de capacités éoliennes que l’Allemagne, ce qui attire les investisseurs. À l’échelle mondiale, nous occupons la troisième place, juste derrière la Chine et les États-Unis. En 2023, les investissements dans ce secteur ont atteint 7,4 milliards d’euros, représentant 21 % du total des investissements dans les énergies renouvelables. Pourtant, des obstacles tels qu’une bureaucratie excessive et des procédures d’approbation complexes continuent de freiner le développement de nouvelles installations.
Actuellement, l’énergie éolienne est un véritable moteur d’emplois, avec 124 000 personnes employées dans ce secteur en 2024, surpassant ainsi le secteur solaire, qui compte 84 000 employés, et l’industrie charbonnière, qui n’emploie plus que 17 000 personnes. Avec un taux d’emploi de 32 %, l’éolien est le plus grand pourvoyeur d’emplois parmi les énergies renouvelables.
Une énergie éolienne à la pointe de l’efficacité
Concernant l’efficacité de l’énergie éolienne, souvent remise en question par Weidel, il est essentiel de noter que les installations sont devenues beaucoup plus performantes au fil des ans. Elles sont désormais plus grandes et plus puissantes, avec un temps de retour énergétique inférieur à un an. Des recherches indiquent que les meilleures éoliennes peuvent atteindre un surplus énergétique en seulement deux mois et demi.
En termes de coût, l’énergie éolienne est parmi les moins chères. Les tarifs se situent entre 4 et 6 centimes par kilowattheure pour l’éolien terrestre, tandis que l’éolien offshore est légèrement plus onéreux. Aucune source d’énergie fossile ne peut rivaliser avec ces prix, et l’énergie nucléaire, avec des coûts de construction exorbitants, est même quatre fois plus chère que l’éolien.
Les réactions des associations économiques face aux déclarations de campagne de Weidel sont vives. Le président de l’EWE, Stefan Dohler, a qualifié ses propos de « démagogie fondamentale », affirmant que nier le besoin d’énergies renouvelables nuirait gravement à l’économie allemande.
Les conséquences d’un démantèlement des éoliennes
Pour l’Association fédérale de l’énergie éolienne offshore, les énergies renouvelables sont cruciales pour la compétitivité de l’économie allemande. Tout autre choix ne ferait qu’accroître la dépendance aux combustibles fossiles, au profit de personnalités comme Vladimir Poutine, selon son directeur, Stefan Thimm.
De plus, démanteler les infrastructures existantes serait coûteux, entraînant des frais de désinstallation et des compensations pour les opérateurs. Les milliards investis dans les lignes électriques deviendraient alors des pertes énormes. En conséquence, le prix de l’électricité augmenterait inévitablement, rendant cette ressource plus rare et augmentant les importations.
Enfin, si l’AfD persiste dans sa volonté de détruire les éoliennes, elle se heurterait à de sérieux problèmes, car la majorité des parcs éoliens sont la propriété de…