« Vous ne me méritez pas, conservateurs » : les pensées imaginaires de Jean Charest

Cher journal: Le Parti conservateur a vendu son âme à un escroc aux cheveux lisses qui lance des notions abstraites de « liberté », « dompter l’inflation » et « s’offrir un logement »

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La victoire écrasante de Pierre Poilievre à la direction conservatrice dimanche ne pouvait se produire sans entraîner simultanément une défaite écrasante. L’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, est entré dans la course à la chefferie en se présentant comme une alternative modérée au «radical» Poilievre, et à la fin, il n’a obtenu que 11% du vote populaire; un résultat à peu près équivalent au soutien reçu par Leslyn Lewis, qui a mené une campagne relativement marginale défendant les causes du conservatisme social et du Freedom Convoy.

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Dans Dear Diary, le National Post réinvente de manière satirique une semaine de la vie d’un journaliste. Cette semaine, Tristin Hopper fait un voyage dans les pensées de Jean Charest.

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LUNDI

Si je pouvais résumer les résultats d’hier soir en un seul mot, ce serait ceci : « Erreur ». Le Parti conservateur du Canada a eu une brève et brillante chance de s’aligner derrière un homme dont le curriculum vitae crie pratiquement « matériel du premier ministre », mais en fin de compte, je n’ai pas pu les sauver d’eux-mêmes. J’ai littéralement de l’expérience dans la gestion d’un parti conservateur auparavant; J’aimerais voir Pierre Poilievre passer de 2 à 20 sièges aux élections de 1997 — c’est littéralement une augmentation de 1 000 %. Je représentais un parti provincial avec le mot «libéral» dans le titre et j’avais Tom Mulcair dans mon cabinet; Je suis la représentation vivante du centrisme élu. Et dois-je mentionner mes racines québécoises? Bien sûr, le Québec a fondamentalement refusé de voter pour les conservateurs à toutes les élections au cours des 40 dernières années, mais tout cela changerait une fois qu’ils auraient vu mon visage sur la pancarte électorale. Je ne dis pas que ce serait comme le retour de Napoléon à Paris depuis l’île d’Elbe, mais… disons simplement que vous ne comprenez pas les Québécois comme moi.

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MARDI

Le cynique pourrait dire qu’il y avait des signes dès le départ que j’étais un « homme d’hier » destiné à une candidature vouée à l’échec. J’étais constamment hué lors des débats sur le leadership. Stephen Harper est sorti de sa retraite politique pour jurer ma destruction. Poilievre a attiré des foules record dans les 10 provinces, alors que je luttais pour que plus que mon cercle social immédiat me suive sur Twitter.

Mais je soutiens que mon mouvement a toujours été bien plus profond que tout ce qui pourrait être mesuré par des « retweets », des « approbations » ou des « votes ». Il y a une grande majorité silencieuse de conservateurs modérés qui rechignent à ces absurdités néo-réformistes frites dans les prairies et qui regrettent l’époque de Robert Stanfield et de Joseph R. Clark. Ce n’est qu’avec le temps que nous découvrirons quel subterfuge inconvenant du camp Poilievre les a poussés à éviter mes rassemblements, à refuser de voter pour le leadership et à ne pas reconnaître ma campagne de quelque manière que ce soit.

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MERCREDI

Je ne reconnais tout simplement plus ce Parti conservateur. Bien sûr, je n’ai jamais été un membre actif et j’ai passé des années à faire campagne contre la création même du parti, mais le fait demeure : c’est devenu un mouvement totalement étranger aux idées qui m’ont d’abord attiré vers la bannière conservatrice.

Interminables débats nationaux sur le rôle distinct du Québec au sein du Canada. Une réticence explicite à contrer les actions libérales sur le contrôle des armes à feu. Une indifférence générale envers la réforme fiscale. Quand ceux-ci ont-ils cessé d’être les principes directeurs du conservatisme canadien? Au lieu de cela, le parti a vendu son âme à des escrocs aux cheveux lisses qui lancent des notions abstraites de « liberté », « dompter l’inflation » et « s’offrir un logement ».

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JEUDI

Je savais que cette course allait être vicieuse, et la nuit avant d’annoncer ma candidature, j’ai fait une liste de toutes les insultes que je m’attendais à ce qu’elles me soient adressées : « Double Chin Jean », « Gray Charest », etc. prendre, mais même moi j’ai été choqué par les accusations calomnieuses selon lesquelles j’étais un totem de la corruption politique. Que mon gouvernement du Québec avait quelque chose à voir avec la corruption politique quasi omniprésente qui a défini l’époque. Que j’ai pris un contrat de consultant avec Huawei en même temps que l’entreprise était liée à la détention arbitraire de deux ressortissants canadiens. Que j’ai dû démissionner de mon premier poste au cabinet fédéral en raison d’allégations d’ingérence politique. Que j’ai accepté des contributions à cinq chiffres du célèbre colporteur d’influence Karlheinz Schreiber ? Eh bien, je demanderais seulement à mes diffamateurs comment ils prévoient d’obtenir le pouvoir tout en évitant magiquement un record. « Dur, je suis Pierre Poilievre, je vais devenir premier ministre du Canada sans jamais accepter un seul don ou contrat sommaire. » Maintenant, qui est le Boomer déconnecté ?

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VENDREDI

« Jean », m’a dit l’un de mes principaux assistants hier soir, « si les morts pouvaient faire des approbations, ça aurait été toi à Stornoway en ce moment. » Immédiatement, j’ai évoqué des visions des grands titans progressistes-conservateurs des années 1980 qui, dans d’autres circonstances, auraient sans aucun doute défendu ma grande mission. C’étaient des gens qui comprenaient le sens de gagner des élections en vendant un conservatisme accessible et pas littéralement conservateur aux Canadiens du centre qui en avaient brièvement marre de voter pour les libéraux. Poilievre a peut-être capturé les votes, la loyauté, l’argent et l’enthousiasme du Parti conservateur, mais il ne capturera jamais son âme.

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