Quitter le Canada sans planification prudente pourrait entraîner des impôts sur les actifs à des taux de plus de 50 %
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Par Simran Arora et Chris Warner
« L’herbe semble toujours plus verte… », dit le refrain. Avec les changements fiscaux prévus dans le budget fédéral de 2024, de nombreux Canadiens prospères semblent se demander s’il existe des pâturages plus verts à l’étranger. Peut-être s’agit-il des États-Unis pour un climat d’affaires plus favorable, de l’Arabie saoudite parce qu’elle n’impose pas d’impôt sur le revenu ou de l’Australie pour son climat plus clément.
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Pour ceux qui envisagent de quitter le Canada, de nombreux facteurs financiers doivent être pris en compte. De notre point de vue de planificateurs financiers, le plus important est celui de la fiscalité. Quitter le Canada sans planifier avec prudence pourrait entraîner des taux d’imposition de plus de 50 % sur les actifs. Si l’on planifie à l’avance, ce taux pourrait être considérablement réduit.
Mais l’émigration est une affaire complexe. Toute personne qui envisage de le faire devrait demander conseil à une équipe financière comprenant un avocat fiscaliste expérimenté. Sachant cela, voici quelques informations générales utiles.
Déterminer la résidence
Le lieu de résidence est important, mais ce n’est pas tout. Une personne peut devenir non-résidente sans pour autant devenir émigrante. C’est ce qu’on appelle un résident fiscal de fait du Canada.
Fondamentalement, un résident fiscal de fait est un Canadien vivant à l’étranger. Son revenu mondial est assujetti à l’impôt canadien.
À l’inverse, un émigrant est considéré comme ayant rompu ses liens avec le Canada. Son revenu mondial n’est généralement assujetti à l’impôt que dans le nouveau pays.
Lorsque vous devenez un émigrant, vous pouvez faire face à une taxe de départ sur les actifs canadiens, qui peuvent être importants. Les résidents de fait du Canada vivant à l’étranger évitent normalement l’impôt de départ, mais ont d’autres considérations à prendre en compte.
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La détermination du statut de résidence dépend principalement du temps passé à l’extérieur du Canada et des liens de résidence au Canada.
Les citoyens nés au Canada peuvent devenir non-résidents s’ils établissent leur résidence dans un autre pays ou passent plus de 183 jours à l’extérieur du Canada au cours d’une année d’imposition. Les non-résidents peuvent néanmoins être des résidents de fait s’ils maintiennent des liens de résidence (par exemple, les snowbirds, les étudiants et les travailleurs qui font la navette à l’étranger).
Les liens de résidence sont classés comme étant primaires ou secondaires. Ces critères aident l’Agence du revenu du Canada à déterminer la résidence. En règle générale, au moins un lien primaire est essentiel à la résidence de fait.
Les liens principaux sont une résidence canadienne, un conjoint ou un partenaire résidant au Canada et des personnes à charge résidant dans ce pays.
Les liens secondaires comprennent les biens personnels, les passeports ou permis de conduire canadiens, l’assurance maladie provinciale ou territoriale, les comptes bancaires et facilités de crédit canadiens actifs et les liens sociaux officiels.
Imposition des résidents de fait
Résidents de fait Les résidents du Canada sont tenus de payer des impôts sur leurs revenus mondiaux. Ils reçoivent normalement un crédit pour les impôts payés dans d’autres pays, mais doivent quand même payer la différence au Canada.
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Cela devient d’une importance cruciale pour les personnes qui travaillent dans un pays où l’impôt sur le revenu est faible ou nul. Les hauts revenus qui pensaient payer un impôt minimal pourraient en réalité payer plus de 50 %.
Un émigré peut éviter la double imposition sur son revenu, car il ne paie généralement que l’impôt prélevé par son pays d’origine. Toutefois, cette imposition doit être mise en balance avec le coût de l’impôt de départ et d’autres facteurs liés à la résidence.
Fiscalité des émigrants
Les émigrants sont ceux qui quittent le Canada, établissent un domicile permanent à l’étranger et rompent leurs liens avec le Canada. À la date de leur départ, ils sont réputés avoir disposé des biens concernés à leur juste valeur marchande. C’est ce qu’on appelle l’impôt de départ, bien qu’il s’agisse en réalité d’un impôt sur les gains en capital non réalisés.
Il est possible de reporter l’impôt sur les dispositions réputées jusqu’à la vente des actifs, mais cette solution peut être difficile à mettre en œuvre. Un report est obtenu en établissant une hypothèque (privilège immobilier ou lettre de crédit bancaire) auprès de l’ARC et en déposant une demande de report. T1244 élection avant le 30 avril de l’année suivant l’émigration.
Les types d’actifs qui sont réputés vendus au moment du départ sont les placements non enregistrés, les actions d’une société privée (SPCC), les participations dans une société de personnes et les biens immobiliers non canadiens.
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Les actifs habituellement exonérés comprennent les biens immobiliers canadiens, les placements enregistrés (tels que les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER), les régimes d’épargne libre d’impôt (CELI) et les régimes de retraite), les options d’achat d’actions des employés, les polices d’assurance-vie (à l’exclusion des fonds distincts) et les biens commerciaux canadiens admissibles.
Fiscalité des investissements
En tant que non-résident, vous pouvez conserver des comptes enregistrés, mais vous ne pouvez pas y cotiser davantage. Les comptes peuvent également être soumis à de nouvelles implications en fonction du code fiscal du nouveau pays.
Par exemple, les États-Unis ne reconnaissent pas les CELI, donc tout revenu de placement dans un CELI, bien que non imposé au Canada, peut être imposé aux États-Unis.
Les non-résidents peuvent continuer à posséder des biens immobiliers canadiens et à percevoir des revenus locatifs, mais ils sont tenus de retenir 25 % de ces revenus. Chaque année, les propriétaires de biens locatifs peuvent déposer un choix en vertu de l’article 216 pour que la retenue à la source soit basée sur le revenu locatif net plutôt que sur le revenu brut.
L’impôt retenu à la source doit être versé à l’ARC au plus tard le 15 du mois suivant la date à laquelle le revenu de location a été gagné. Dans le cas contraire, l’ARC facturera des intérêts sur les montants impayés, composés quotidiennement.
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Veuillez noter que si le propriétaire n’est pas physiquement au Canada, le gestionnaire immobilier ou les locataires eux-mêmes devront remplir cette demande.
Un non-résident qui vend un bien immobilier canadien doit en informer l’ARC avant la vente ou dans les 10 jours suivant la date de clôture. Ceux qui ne le font pas seront assujettis à une retenue d’impôt de 25 % sur le produit de la vente, en plus d’une pénalité pouvant atteindre 2 500 $.
En informant l’ARC, le vendeur reçoit un certificat de conformité, permettant de réduire la retenue d’impôt à 25 % de tout gain en capital réalisé.
Si le vendeur est redevable de l’impôt sur le produit de la vente dans son nouveau pays, il est conseillé de produire une déclaration de revenus canadienne cette année-là afin de réduire le risque de double imposition.
Les actions des sociétés privées des émigrants sont réputées vendues au moment du départ. Tout gain non réalisé entre le prix de base de l’action et la valeur marchande est imposé comme un gain en capital, même si les avoirs de la société ne sont pas vendus.
De plus, une société perdra probablement son statut de SPCC si elle n’est plus contrôlée par des résidents canadiens, éliminant ainsi l’accès à la déduction pour petites entreprises et à d’autres avantages.
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Comme vous pouvez le constater, quitter le Canada est compliqué. Il faut beaucoup de planification pour s’assurer que toutes les considérations financières et fiscales sont prises en compte. L’herbe sera-t-elle vraiment plus verte ? Parlez-en à votre équipe financière pour en être sûr.
Simran Arora, CFP, CIM, CIWM, est conseiller en patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Nicola Wealth Management Inc., et Chris Warner, FCSI, CIM, CFP, PFP, y est conseiller en patrimoine.
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