Comme le savent tous ceux qui ont prêté attention à l’exploration spatiale, la Lune est brûlante. Jusqu’à une demi-douzaine de missions pourraient être lancées sur la surface lunaire au cours des six prochains mois, annonçant une nouvelle ère d’exploration de la Lune.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Après la course à l’espace dans les années 1960 et au début des années 1970, la NASA et l’Union soviétique ont abandonné leurs programmes d’exploration de la Lune. La NASA a envoyé des sondes dans les coins les plus reculés du système solaire, et l’agence spatiale américaine et le programme spatial russe ont concentré leurs activités humaines en orbite terrestre basse, construisant et occupant une série de stations spatiales.
Il y a eu trois principaux moteurs du regain d’intérêt pour la Lune. Le premier a été la découverte et la confirmation dans les années 1990 et au début des années 2000 que de la glace d’eau est susceptible d’exister aux pôles lunaires dans des cratères ombragés en permanence. La présence d’eau abondante, fournissant des ressources en oxygène et en hydrogène, a donné aux agences spatiales une nouvelle raison d’explorer les pôles.
Un deuxième facteur a été la montée en puissance du programme spatial chinois, qui a envoyé une série de missions robotiques ambitieuses sur la Lune qui ont à la fois atterri de l’autre côté et renvoyé des échantillons de la surface lunaire. La Chine n’a pas caché son intérêt à envoyer des astronautes sur la Lune, ce qui a conduit à des efforts concurrents entre le programme Artemis de la NASA et les objectifs de la station lunaire chinoise.
Enfin, des entreprises privées se sont intéressées au développement commercial de la surface lunaire, à la fois pour en exploiter les ressources mais aussi à d’autres fins. Cela a stimulé les investissements dans des entreprises privées pour assurer le transport vers la surface lunaire, notamment ispace, Astrobotic, Intuitive Machines et Firefly.
Le résultat final de tout cela est que nous sommes sur le point de voir une rafale de missions qui tenteront d’atterrir sur la Lune. Au cours de la dernière décennie, datant de l’atterrisseur chinois Chang’e 3 en 2013, il y a eu six tentatives d’atterrissage sur la Lune. Trois de ces missions ont été des atterrisseurs Chang’e, et toutes ont réussi. Trois autres tentatives, l’une soutenue par Israël, une autre par le programme spatial indien et une troisième par une société privée japonaise, ispace, n’ont pas réussi à atterrir en douceur sur la Lune.
Maintenant, dans les six prochains mois, jusqu’à six autres tentatives d’atterrissage pourraient avoir lieu. Voici un aperçu de ce à quoi s’attendre et quand s’y attendre.
Chandrayaan-3 (juillet)
La première est la mission Chandrayaan-3 de l’agence spatiale indienne sur la surface lunaire, qui doit être lancée tôt vendredi sur un lanceur Mark-III. La mission consiste en un atterrisseur et un rover et fait suite à l’atterrissage infructueux du vaisseau spatial Chandrayaan-2 en 2019, qui s’est écrasé sur la Lune en raison d’une erreur logicielle.
L’atterrisseur, nommé Vikram, aura une masse alimentée de près de 2 tonnes métriques. Il transportera un petit rover de 26 kg sur la surface lunaire. Le but de la mission est de faire des observations scientifiques, en étudiant les composants chimiques et minéraux du sol lunaire.
L’Inde a développé la mission avec un budget restreint, environ 90 millions de dollars, mais il est important que l’agence spatiale indienne démontre sa compétence avec cette deuxième tentative, d’autant plus que son voisin la Chine a effectué une série de missions lunaires de plus en plus complexes et réussies.
Luna 25 (août)
Selon sources russes, le vaisseau spatial Luna 25 a été livré sur son site de lancement au cosmodrome de Vostochny. Roscosmos n’a pas encore annoncé de date officielle, mais on s’attend à ce que le pays vise un lancement le 11 août sur une fusée Soyouz.
Cela fait très, très longtemps que la Russie (ou l’Union soviétique) n’a pas lancé de mission sur la Lune. La mission Luna 24, théoriquement le prédécesseur de Luna 25, a été lancée en août 1976. Elle a atterri avec succès sur la Lune et a renvoyé 170 grammes de sol lunaire sur Terre. C’était la dernière mission de l’Union soviétique, et depuis sa dissolution, la Russie n’a pas lancé de mission répétée.
L’objectif principal de Luna 25 est de redémarrer un programme lunaire russe et de démontrer la capacité d’effectuer un atterrissage en douceur sur la Lune. Il transportera environ 30 kg de charges utiles scientifiques sur la surface lunaire mais n’inclura pas de rover. Luna 25 a été retardée à plusieurs reprises, mais son arrivée sur le site de lancement suggère qu’elle pourrait enfin être prête à voler.