Vivek Dehejia : Trudeau a misé sur l’ingérence indienne et a maintenant besoin d’une quinte flush royale

Il ne fallait pas que ce soit ainsi

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Quelle semaine surréaliste ça a été. À commencer par l’arrivée du Premier ministre Justin Trudeau à la Chambre des communes, le 18 septembre, au premier jour des vacances d’été, accusant publiquement et dramatiquement les « agents » du gouvernement indien d’être complices de l’assassinat ciblé de Hardeep, à la manière des gangs. Singh Nijjar, un citoyen canadien, à Surrey, en Colombie-Britannique, en juin dernier, le reste de la semaine a été témoin d’une escalade du tac au tac dans la querelle diplomatique. À la fin de la semaine, les relations bilatérales entre le Canada et l’Inde étaient à leur pire niveau depuis que l’Inde est devenue une nation souveraine en 1947.

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Les retombées jusqu’à présent comprennent des expulsions diplomatiques des deux côtés, un avis aux voyageurs canadien renforcé et un avis en provenance de l’Inde qui exhorte ses citoyens vivant, visitant ou étudiant au Canada à être prudents, suggérant qu’ils courent un grave danger dans un pays dont le gouvernement « tolère » l’activité anti-indienne. Le 19 septembre, l’Inde a suspendu la délivrance de tout nouveau visa aux citoyens canadiens pour une durée indéterminée. Le Canada n’a pas encore riposté, et au moment où vous lisez ces lignes, l’autre chaussure est peut-être déjà tombée.

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Entre-temps, nous pouvons supposer sans risque que les négociations commerciales intermittentes – dont les aspirations étaient déjà considérablement édulcorées par rapport au pacte commercial initial plus ambitieux envisagé – sont désormais officiellement DOA. Même si la chute libre actuelle peut être stoppée si les deux parties décident de désamorcer la situation, il n’y a aucune possibilité sérieuse d’amélioration des relations bilatérales tant que Trudeau et son homologue indien, Narendra Modi, sont au pouvoir.

Trudeau subit actuellement sa propre chute libre dans les sondages, et les chiffres élevés de Modi, si tant est qu’il y en ait, ont bondi, suite à la réponse agressive de l’Inde envers le Canada, redorant son image de leader fort et décisif qui ne laissera pas l’Inde être laissée pour compte. poussé sur la scène mondiale.

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Est-ce que ça devait être ainsi ? Absolument pas. Ce qui a causé la chute actuelle, c’est la manière dont Trudeau a formulé ses allégations, et non le fond des allégations elles-mêmes. Soyons clairs : ces allégations sont très graves et, si elles s’avèrent vraies, l’Inde aura beaucoup d’explications à fournir. Le problème est que ni Trudeau ni personne d’autre n’ont fourni beaucoup de preuves pour étayer leurs propos. Étant donné que l’Inde a catégoriquement nié toute implication dans le meurtre, le public se retrouve dans la position inconfortable d’être obligé de croire sur parole d’un dirigeant démocrate plutôt qu’un autre, ou simplement de suspendre son jugement.

Et c’est là le problème. Dans des situations antérieures où un pays formule très publiquement des allégations contre un autre, au moins certaines des preuves censées étayer ces allégations sont dûment expurgées puis rendues publiques. Vous souvenez-vous du célèbre show and tell de Colin Powell à la télévision, lorsqu’il tentait de convaincre le public américain et mondial que les États-Unis détenaient des preuves irréfutables de l’existence d’armes de destruction massive en Irak ? Il s’est avéré que les États-Unis avaient tort, bien sûr, mais le fait est qu’ils ont fait un effort pour influencer l’opinion publique.

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Tout ce que les Canadiens ont à faire, c’est de rendre compte dans le Radio-Canada et Associated Press, émanant vraisemblablement de fuites, qui suggèrent que le Canada dispose de « renseignements » pour étayer ses affirmations, qui consistent en une surveillance des diplomates et des renseignements électromagnétiques, peut-être, provenant d’un allié canadien. Mais rien de tout cela n’est dans le domaine public et il est peu probable que cela satisfasse qui que ce soit. Les alliés du Canada ne sont pas non plus pleinement convaincus. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, entre autres, ont tous exprimé de « sérieuses inquiétudes » ou utilisé un verbiage similaire. En langage diplomatique, il s’agit simplement de lancer la balle. Ce qui est pertinent, c’est qu’aucun d’entre eux, y compris les États-Unis, n’a condamné l’Inde. Si les preuves que le Canada avait montrées à ses alliés constituaient une preuve irréfutable, elles auraient probablement été moins équivoques. De plus, la dispute très publique de Trudeau avec l’Inde a placé les alliés du Canada dans la situation délicate de devoir marcher sur une corde raide entre un ancien allié et un nouvel allié important.

Voici le problème : le discours dramatique de Trudeau au Parlement équivaut à un pari énorme. Plutôt que de soulever la question discrètement par la voie diplomatique, il s’est lancé dans une annonce publique majeure. Cela ne s’est pas déroulé comme prévu, semble-t-il. Il n’a plus d’autre choix que de nous montrer sa main entière et, pour son bien, il vaudrait mieux que ce soit une quinte flush royale.

Vivek Dehejia est professeur agrégé d’économie à Carleton et expert des relations Canada-Inde.

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