Notre prospérité partagée dépend de notre capacité à rester une nation accueillante et pleine d’opportunités
Contenu de l’article
La population du Canada croît et rajeunit grâce à l’immigration, deux éléments d’une importance vitale compte tenu de notre besoin d’augmenter notre population en âge de travailler, de remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de développer les industries de demain à l’intérieur de nos frontières.
Publicité 2
Contenu de l’article
Pourtant, même si nous faisons des progrès dans ces domaines grâce à l’immigration, la vérité est que la marque du Canada en tant que nation accueillante et propice aux immigrants est menacée, ce qui met en doute notre prospérité économique commune.
Contenu de l’article
Être « accueillant » dans ce cas ne signifie pas seulement accepter les nouveaux arrivants. Cela signifie s’assurer que lorsque les immigrants arrivent, ils peuvent s’épanouir et participer pleinement à la société et à l’économie. À cet égard, le Canada a du travail à faire.
Contenu de l’article
Prenons l’exemple d’un récent sondage mené auprès de 500 nouveaux arrivants au Canada par l’Institut Angus Reid et Publicis Media qui a révélé que près de la moitié ont l’intention de quitter le Canada ou envisagent de le faire. Pour trop de gens, le coût de la vie au Canada et le marché du logement sont des défis.
Nous devons résoudre de toute urgence ces problèmes et d’autres problèmes vitaux pour tirer pleinement parti – et nécessaire – de l’immigration.
Publicité 3
Contenu de l’article
Dans un récent discours que j’ai prononcé au Musée canadien de l’immigration du Quai 21 à Halifax, j’ai rappelé l’histoire de mon père qui est venu au Canada en tant que réfugié croate en 1961. C’était une époque où l’on pouvait frapper aux portes et, avec quelques compétences et la volonté de travailler dur, décrocher un emploi bien rémunéré.
Lui et ma mère, qui a immigré trois ans plus tard, ont pu lentement mais sûrement avancer. Ils ont pu économiser et acheter une maison en quelques années seulement. À bien des égards, ils ont vécu le rêve. Le Canada les a accueillis et leur a donné l’occasion.
Leur histoire est celle de millions d’immigrants qui ont enrichi notre pays sur le plan social, renforcé notre main-d’œuvre et notre économie et contribué à bâtir le Canada que nous connaissons aujourd’hui, un Canada avec une voix mondiale et un potentiel important.
Publicité 4
Contenu de l’article
Mais nous devons garder le rêve vivant si nous espérons continuer à grandir. Aujourd’hui, ce rêve est menacé pour un certain nombre de raisons, notamment l’abordabilité du logement et le fait que, bien que le travail soit abondant, de nombreux emplois ne paient tout simplement pas assez pour que les gens puissent progresser. D’autres exigent des accréditations qui devraient être plus facilement reconnues, mais qui ne le sont pas, de sorte que les immigrants finissent par occuper des postes bien en deçà de leur niveau de compétence, incapables de contribuer autant qu’ils le souhaitent et autant que le Canada en a besoin.
Sans l’immigration, la population canadienne en âge de travailler diminuerait de 150 000 personnes chaque année. Cela présenterait des défis importants que tous les Canadiens ressentiraient puisque 60 % de la croissance du PIB provient de la croissance démographique.
Nous faisons également face à une population vieillissante, couplée à une pandémie qui a accéléré les départs à la retraite. Une enquête récente de Statistique Canada a montré que l’âge médian au Canada a augmenté régulièrement depuis 1971 — une tendance qui vient de s’inverser cette année grâce à l’immigration.
Publicité 5
Contenu de l’article
Les entreprises ont du mal à trouver des travailleurs, et partout au pays, nous avons besoin d’esprits brillants et de personnes compétentes pour nous aider à bâtir notre réputation dans la nouvelle économie et propulser les industries de demain.
Tout cela a un impact immédiat en réduisant notre production économique. Il a également des ramifications à plus long terme. Si notre économie ne suit pas le rythme de nos pairs mondiaux, avec le temps, nous perdrons notre attrait en tant que nouveau foyer pour les immigrants et notre influence sur la scène internationale.
Alors, comment pouvons-nous nous assurer que le Canada bâtit sa réputation de nation accueillante et pleine d’opportunités? Comment faire face à ces menaces pour s’assurer que le rêve de mes parents, que tant de personnes partagent dans le monde, reste réalisable ?
Premièrement, nous devons nous assurer que le logement est abordable, car un logement est essentiel au rêve de se construire une vie au Canada. Cela est vrai pour les nouveaux arrivants et pour ceux qui épargnent pour une maison et qui cherchent à démarrer dans la vie.
Publicité 6
Contenu de l’article
Nous pouvons réfléchir à la façon dont nous prêtons et examiner les options pour faciliter l’entrée sur le marché du logement, mais l’offre représente une grande partie du défi.
Nous pouvons penser de manière créative à la densité et à la construction de plus de logements locatifs comme voie vers l’accession à la propriété. En outre, les terres du gouvernement pourraient être utilisées stratégiquement pour atténuer la pénurie d’approvisionnement.
Deuxièmement, nous devons veiller à ce que les nouveaux arrivants puissent participer de manière significative au marché du travail avec un emploi qui correspond à leurs compétences et qui réponde également aux besoins du Canada. Cela signifie aller plus vite pour reconnaître les compétences et les accréditations.
Nous pouvons le faire. Au fur et à mesure que nos pénuries de travailleurs de la santé se sont aggravées, nous avons vu certaines provinces accélérer l’accréditation des infirmières formées à l’étranger. Mais il ne faut pas attendre la crise pour agir.
Publicité 7
Contenu de l’article
Troisièmement, nous devons veiller à ce que tous les nouveaux arrivants aient la possibilité de gagner un salaire décent.
Par exemple, la Banque CIBC a récemment augmenté notre salaire minimum à 20 $ de l’heure pour les postes de premier échelon, avec l’engagement d’atteindre 25 $ d’ici 2025.
-
La levée du plafond de travail des étudiants internationaux est un bon début, mais il en faut davantage pour faire face à la crise du travail, selon les experts
-
David Rosenberg : Le message du Canada au reste du monde : Amenez-nous vos travailleurs
-
Comment le Canada peut gagner la guerre des talents et s’enrichir aussi
Nous l’avons fait en reconnaissant l’importance d’attirer les talents, mais aussi l’importance de fournir un salaire qui peut contribuer de manière significative aux finances du ménage. Nous espérons que c’est un exemple que d’autres suivront.
Et quatrièmement, nous devons penser plus grand à l’immigration. Nous devrons peut-être augmenter l’objectif du Canada, qui est actuellement de 400 000 personnes par an, pour nous donner la densité de population, le capital humain et la capacité d’être un chef de file dans la nouvelle économie.
Mais nous ne pouvons pas envisager d’accélérer notre immigration si nous ne pouvons pas fournir des logements, un coût de la vie abordable et les bons emplois et salaires à ceux qui arrivent maintenant.
Nous devons rester une nation accueillante et pleine d’opportunités où les nouveaux arrivants peuvent construire leur vie et laisser leur héritage. Notre prospérité commune en dépend.
Victor Dodig est président et chef de la direction de la Banque Canadienne Impériale de Commerce.