Les tarifs de l’électricité en Allemagne sont au cœur des débats, avec des critiques sur leur coût élevé. Veronika Grimm appelle à des réformes pour remédier à une politique incohérente, notamment en évoquant des zones tarifaires. Bien que les subventions aient permis une baisse des coûts pour certains consommateurs, l’industrie continue de subir des frais élevés. Les défis incluent l’intégration des énergies renouvelables et le développement des infrastructures, alors que les lignes électriques suscitent des oppositions locales.
Les Défis des Prix de l’Électricité en Allemagne
Les tarifs de l’électricité en Allemagne suscitent beaucoup de débats. Selon l’économiste Veronika Grimm, ces prix sont trop élevés. Dans le cadre du programme ‘Klimalabor’, elle explique les réformes nécessaires : s’attaquer à la ‘politique incohérente qui crée constamment de nouveaux programmes de subventions tout en abandonnant les anciens’. Grimm n’hésite pas à critiquer le ministre-président bavarois Söder, évoquant l’idée d’introduire des zones tarifaires pour l’électricité. ‘Nous diminuons notre production d’électricité éolienne dans le nord pour rediriger l’électricité achetée à l’étranger vers le sud’, déclare-t-elle. ‘Cela a également pour effet d’augmenter les prix dans les pays scandinaves.’
Une Analyse des Coûts Énergétiques
ntv.de : Quelle est votre opinion sur les tarifs de l’électricité en Allemagne ?
Veronika Grimm : Il y a encore beaucoup à faire. Les subventions permanentes ne sont pas une solution viable, car elles entraînent des coûts élevés. Les frais de production et de réseau de l’électricité restent sous pression constante.
Les choses s’améliorent-elles au moins ?
La charge fiscale a diminué, ce qui a permis à de nouveaux contrats d’être souvent moins chers, parfois même plus bas qu’avant la crise énergétique. La suppression de la contribution EEG en est un exemple significatif. Bien qu’elle soit toujours en vigueur, elle est désormais financée par le budget. De plus, la taxe sur l’électricité a été réduite, ce qui est une bonne chose. Cependant, seuls les consommateurs en profitent, tandis que l’industrie, exemptée de ces taxes, continue d’affronter des coûts élevés.
La contribution EEG est-elle un succès ?
La contribution EEG a effectivement stimulé l’expansion des énergies renouvelables. Chaque kilowattheure d’énergie renouvelable injecté dans le réseau est rémunéré à un tarif fixe.
Y a-t-il un tarif fixe pour l’électricité fournie ?
Exactement. À mesure que les installations solaires deviennent plus abordables, il devient plus rentable de les exploiter et d’injecter de l’électricité dans le réseau. Le problème est que si la rémunération est trop basse, il n’y a pas d’incitation à l’augmentation. À l’inverse, si elle est trop élevée, cela entraîne des coûts excessifs en raison des subventions accordées pendant 20 ans.
Est-ce un instrument politique judicieux ?
Cela dépend des objectifs fixés. Y a-t-il eu une augmentation suffisante des énergies renouvelables ? Oui. Les coûts de production des installations solaires et éoliennes ont-ils baissé ? Oui. Cependant, cet instrument est devenu coûteux pour le pays, avec des prix de l’électricité très élevés et une contribution EEG plus élevée que prévu. De plus, la production de modules photovoltaïques a été délocalisée en Chine, ce qui n’est pas bénéfique pour notre industrie.
Serait-il judicieux d’éliminer la rémunération pour alléger le budget ?
Une suppression immédiate ne libérerait pas beaucoup de fonds, car la rémunération est garantie pour chaque installation pendant 20 ans. Nous continuons donc à devoir payer. Le montant dépendra du prix de l’électricité : plus il est bas, plus la charge sur le budget sera élevée, ce qui complique la planification budgétaire.
Sommes-nous bloqués dans cette situation ?
Il est crucial de ne pas développer les énergies renouvelables à n’importe quel coût, tout en veillant à ce que cela ne devienne pas trop coûteux. Nous progressons dans le domaine des énergies renouvelables, mais d’autres défis doivent être relevés, notamment l’intégration de ces énergies sur le marché et le développement des réseaux.
Les lignes électriques : un point de friction
Les lignes aériennes pourraient réduire les coûts de la transition énergétique, mais elles font face à des problèmes d’acceptation. Avec la transition vers des systèmes comme les pompes à chaleur et les voitures électriques, le développement des réseaux est indispensable, mais cela implique également des travaux de construction complexes dans les zones urbaines.
Quelle est la situation actuelle ?
Nous disposons d’un marché de l’énergie qui fonctionne bien. L’électricité est échangée toutes les quinze minutes sur le marché spot, tandis que des marchés à terme permettent de se couvrir contre les fluctuations de prix. Cela favorise une économie efficace et oriente les investissements de manière stratégique. Cependant, l’imprévisibilité des politiques publiques complique la planification pour les entreprises, qui ne peuvent pas anticiper les changements constants des programmes de subventions.
Des zones tarifaires différenciées pour l’électricité ? Les Bavarois pourraient réagir…