Les Canadiens ordinaires, les principales parties prenantes qui devraient bénéficier des droits de mobilité des données que le système bancaire ouvert offrira, semblent être une réflexion après coup dans le processus de développement actuel
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Le système bancaire ouvert poursuit sa lente marche en avant au Canada.
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À la suite de l’avis du comité consultatif fédéral rapport final l’an dernier, Randy Boissonnault, le ministre adjoint des Finances, nommé Abraham Tachjian pour superviser la transition vers un régime bancaire ouvert, qui donnerait aux Canadiens un plus grand contrôle sur leurs données financières, et des discussions de groupe de travail sont en cours.
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L’objectif du gouvernement est important : faciliter l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché, stimuler la concurrence dans le système financier, stimuler l’innovation, accroître le choix des consommateurs et réduire les coûts. Les services bancaires ouverts peuvent réaliser toutes ces choses en permettant aux consommateurs de partager leurs données financières avec les fournisseurs de services de leur choix, ce qui uniformiserait les règles du jeu actuellement en faveur des plus grandes banques du Canada. La concurrence accrue devrait encourager davantage d’innovation dans le secteur financier grâce à la création de produits financiers et de services de conseil plus personnalisés, alors que les nouveaux entrants se battent pour des parts de marché, forçant les acteurs traditionnels à intensifier leurs jeux.
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Le ministère des Finances souligne qu’un régime bancaire ouvert permettrait aux consommateurs de transférer leurs données financières entre les institutions financières et des tiers accrédités de manière sécurisée et conviviale, dans le but de donner aux Canadiens et aux entreprises un plus grand contrôle sur leurs données financières et d’être mieux équipés pour gérer leurs finances.
Ironiquement, l’accent mis sur les consommateurs semble avoir été perdu dans le processus d’élaboration des politiques publiques plus large, car il semble y avoir une absence de perspectives des consommateurs, malgré la participation du groupe de travail du Centre de défense de l’intérêt public et Option Consommateurs.
Ces discussions concernant un cadre bancaire ouvert qui consiste fondamentalement à donner aux consommateurs le contrôle de leurs informations financières sont dominées par les intérêts des entreprises, et non par ceux des consommateurs. Ceci est au moins en partie dû au «faible profil public» des groupes de consommateurs dévoués au Canada, comparativement à leurs homologues dans d’autres économies avancées. Les petites entreprises peuvent également manquer d’appréciation du potentiel du système bancaire ouvert — la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante récemment observé que « la plupart des petites entreprises ne savent même pas ce qu’est l’open banking, et encore moins ce qu’elle peut faire ».
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Comme une rapport du Royaume-Uni note que «les entreprises devraient façonner les produits autour des personnes, plutôt que de s’attendre à ce que les consommateurs se façonnent eux-mêmes autour des produits». Pourtant, au Canada, les consommateurs ont été largement exclus de la conversation.
Certes, la mise en œuvre de l’open banking nécessite des discussions très compliquées et essentielles liées aux droits de mobilité des données des consommateurs, qui incluent l’accréditation de nouveaux acteurs du secteur financier, la responsabilité et la mise en œuvre d’une identification numérique, tout en garantissant que la vie privée et la sécurité des consommateurs sont respectées et appliquées au fur et à mesure que les données sont transférées entre institutions.
De nombreux consommateurs disposent déjà d’une sorte de protoportabilité avec leurs données bancaires via des intermédiaires familiers tels que Plaid inc.qui permet aux clients de partager leurs informations d’identification bancaires avec une société de technologie financière ou des programmes de budgétisation tels que Intuit Inc. menthe. Dans le rapport final du comité consultatif, les membres ont écrit que la tactique de grattage d’écran utilisée par ces programmes «présente de réels risques de sécurité et de responsabilité pour les Canadiens, car elle les oblige à partager leurs identifiants de connexion bancaire avec des fournisseurs tiers». Encore une fois, les meilleurs intérêts des consommateurs sont constamment sous-représentés.
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Mais les consommateurs qui ont rejoint la frontière de la finance numérique ne sont pas protégés par un régime réglementaire conçu pour protéger leurs intérêts et leurs données, ce qui est essentiel pour instaurer la confiance. C’est le rôle du groupes de travail sur la banque ouverte sous la direction de Tachjian. Sans surprise, les acteurs historiques du secteur financier sont bien représentés. Mais les Canadiens de tous les jours – les principales parties prenantes appelées à bénéficier des droits de mobilité des données qu’offriront les services bancaires ouverts – semblent être une réflexion après coup dans le processus de développement actuel.
Ce manque de représentation pourrait finalement saper toute l’initiative. Si les consommateurs ne sont pas engagés dans le développement du système, alors l’adoption de l’initiative pourrait être faible, ce qui accréditerait les arguments de ceux qui se sont opposés à la création d’un régime bancaire ouvert en déduisant qu’il y a un manque d’intérêt .
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En fait, un manque d’engagement large avec le public et de défense de l’open banking garantit pratiquement que les gens seront surpris ou confus (ou les deux) lorsque le processus se terminera, car ils ne seront pas correctement préparés pour tirer parti des avantages de l’initiative. Ce serait une erreur coûteuse.
Ces discussions sont importantes d’un autre point de vue : pour dialoguer avec les consommateurs sur ce qu’ils attendent en termes de mobilité des données, y compris la confidentialité et la sécurité. Les implications vont bien au-delà de l’open banking. Ce qui est décidé lors de ces délibérations a le potentiel de remodeler la façon dont les données sont contrôlées, utilisées et réglementées dans l’ensemble de l’économie. Il est donc d’autant plus important que les consommateurs soient à table.
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Cela soulève la question de savoir à qui incombe la responsabilité de préparer les gens à cette innovation en retard et à ses implications. Les politiciens? Journalistes ? Banquiers ? Les défenseurs des consommateurs ? Actuellement, personne ne le fait efficacement.
Les processus de politique publique semblent de plus en plus accorder la priorité à la négociation de changements législatifs parmi les intérêts des parties prenantes des entreprises. Les processus formels clarifiant le régime bancaire ouvert tant attendu du Canada se concentrent sur les principaux conduits du nouveau régime – les institutions bancaires et les technologies financières. Mais nous semblons ignorer la ou les voix des Canadiens qui s’engageront dans le système bancaire ouvert.
Le Comité consultatif sur l’Open Banking a recommandé que le chef de file de l’Open Banking, Tachjian, soit soutenu dans ce travail par des groupes de travail de l’industrie qui comprennent équilibré (italiques ajoutés) représentation des banques, d’autres participants potentiels à l’open banking et des représentants des consommateurs.
Il n’est pas trop tard pour rétablir cet équilibre.
Vass Bednar est directeur exécutif du programme de maîtrise en politique publique dans la société numérique de l’Université McMaster et chercheur principal au Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI). Robert Fay est directeur général de l’économie numérique au CIGI.