Une proposition modeste et autres œuvres satiriques de Jonathan Swift


En bref : l’ailier droit misanthrope pense qu’il est drôle, mais ce n’est qu’un con.

Les conclusions qui précèdent sont autorisées par l’auteur, qui a admis dans une lettre à son collègue Pape :

J’ai des matériaux vers un traité prouvant la fausseté de cette définition raison animale, et de montrer qu’il ne s’agirait que ratios capax. Sur ce grand fondement de la misanthropie, … tout l’édifice de mes Voyages est érigé. (21)

Plusieurs textes dans ce recueil :

Une histoire de baignoire
Beaucoup de derridiens

En bref : l’ailier droit misanthrope pense qu’il est drôle, mais ce n’est qu’un con.

Les conclusions qui précèdent sont autorisées par l’auteur, qui a admis dans une lettre à son collègue Pape :

J’ai des matériaux vers un traité prouvant la fausseté de cette définition raison animale, et de montrer qu’il ne s’agirait que ratios capax. Sur ce grand fondement de la misanthropie, … tout l’édifice de mes Voyages est érigé. (21)

Plusieurs textes dans ce recueil :

Une histoire de baignoire
Beaucoup d’outworks derridiens ici, y compris la dédicace d’ouverture à un aristocrate consanguin

Je devrais maintenant, en droit d’un dédicataire, donner à Votre Seigneurie une liste de vos propres vertus, et en même temps être très peu disposé à offenser votre modestie ; mais surtout je devrais célébrer votre libéralité envers les hommes de grande taille et de petite fortune, et vous donner de larges indications que je veux dire moi-même. Et j’allais justement, selon la méthode habituelle, parcourir une centaine ou deux de dédicaces, et transcrire un résumé à appliquer à Votre Seigneurie. (27)

Le quatrième de ces travaux explique le titre :

les marins ont coutume, lorsqu’ils rencontrent une baleine, de lui jeter une baignoire vide, par amusement, pour l’empêcher de porter des mains violentes sur le navire. Cette parabole fut aussitôt mythifiée ; la Baleine a été interprétée comme étant le « Léviathan » de Hobbes, qui agite et joue avec tous les autres schémas de religion et de gouvernement, dont un grand nombre sont creux, secs, vides, bruyants et en bois, et soumis à la rotation. C’est le Léviathan d’où l’on dit que les esprits terribles de notre époque empruntent leurs armes. Le Navire en danger est facilement compris comme son vieil antitype du Commonwealth. (39-40)

La Préface veille par ailleurs à éviter d’aller de l’avant « sans déclamer, selon l’usage, contre la multitude d’écrivains dont toute la multitude d’écrivains se plaint le plus raisonnablement » (40). L’orateur de la préface note qu’en Angleterre, il est bien d’affirmer ouvertement que « nous vivons dans la lie du temps » (46) – je ne sais pas comment prendre cela, car les couches d’ironie ici sont nombreuses – mais ce serait cohérent avec la politique rétrograde.

Le « Conte » proprement dit se présente comme une allégorie de trois hommes (catholique, luthérien, calviniste) qui héritent des manteaux (pratique de l’église) de la volonté de leur père (écriture) et s’affairent à enfiler leurs manteaux. Cette allégorie est entremêlée de digressions. L’Introduction précise que le texte concerne les « machines oratoires » (50), dont les mandataires sociaux sont apparemment exclus (?). Nous voyons que le schéma des « récipients ou machines oratoires contient un grand mystère, étant un type, un signe, un emblème, une ombre, un symbole, en analogie avec la vaste communauté des écrivains et avec ces méthodes par lesquelles ils doivent s’exalter. à une certaine éminence au-dessus du monde inférieur » (53).

Le plus intéressant est l’utilisation des points de suspension pour omettre des matériaux (comme nous l’avons peut-être noté concernant les voyages de Gulliver). L’auteur a un « hiatus » concernant la « faction » (54) et le calvinisme (140). (Dans le texte « Opération mécanique », infra, il omet également spécifiquement l’explication de « l’ensemble du schéma du mécanisme spirituel », c’est-à-dire, ostensiblement, le but du texte, car « il n’a été jugé ni sûr ni pratique de l’imprimer » ( 162).) Best elision, du célèbre essai sur la folie, tout en travaillant sur le problème important de « comment il est possible de rendre compte de telles imaginations en particulier chez les hommes, sans recourir à mon phénomène de vapeurs montant des facultés inférieures à éclipser le cerveau, et là distiller en conceptions » (118-19) (qui est substantiellement identique à l’épistémologie d’Ayn Rand, non ?) : « Il y a dans l’humanité un certain […] et je considère que c’est une solution claire du problème [!]» (120). Tiens voilà.

Belle jab aux « critiques », dans la mesure où on nous dit :

Car il a été objecté que ces anciens héros, célèbres pour avoir combattu tant de géants, de dragons et de voleurs, étaient en eux-mêmes une plus grande nuisance pour l’humanité qu’aucun des monstres qu’ils ont soumis ; et par conséquent, pour rendre leurs obligations plus complètes, quand toutes les autres vermines ont été détruites, ils auraient dû, en conscience, conclure avec la même justice envers eux-mêmes, comme Hercule le fit très généreusement. (72)

La critique est ensuite astucieusement identifiée à l’intention

voyager à travers ce vaste monde d’écrits; pour parcourir et chasser ces défauts monstrueux élevés en eux; pour traîner les erreurs qui rôdent, comme Cacus de sa tanière; les multiplier comme les têtes d’Hydra ; et les ratisser ensemble comme le fumier d’Augias ; ou bien chasser une sorte d’oiseau dangereux qui a une inclination perverse à piller les meilleures branches de l’arbre de la connaissance, comme ces oiseaux stymphaliens qui en mangeaient le fruit. (73)

Alors, ça fait plaisir de voir qu’il a développé une attitude éclairée envers ses interlocuteurs, pour qui, je pense, il vient de recommander le suicide.

D’un autre côté, le texte suggérera à un autre moment, avec peut-être un autre locuteur, qu’Homère, « une personne non sans quelques capacités, et pour l’ancien d’un génie tolérable », est pourtant plein de « beaucoup d’erreurs grossières » (92 ).

Quoi qu’il en soit, je me suis attardé trop longtemps sur le « Conte », qui est globalement de premier ordre. Beaucoup d’intérêt que je n’ai pas mentionné. Autant dire qu’un intervenant préconise une approche oblique derridienne :

obtenez un aperçu approfondi de l’index par lequel tout le livre est gouverné et tourné, comme des poissons par la queue. Car entrer dans le palais de l’érudition par la grande porte demande une dépense de temps et de formes, aussi les hommes de grande hâte et de peu de cérémonie se contentent-ils d’entrer par la porte dérobée. Car les arts sont tous en marche rapide, et donc plus facilement maîtrisés en attaquant à revers. (104)

« Un discours sur l’opération mécanique de l’esprit »—
S’ouvre sur la suggestion que Mahomet « est connu pour avoir emprunté une partie de son système religieux à la foi chrétienne » (153), puis descend à la proposition bizarre qu’« il y a trois manières générales d’éjaculer l’âme » (155). Entre autres, en déduit une « histoire du fanatisme » (167 sqq.).

Après le « Conte », nous avons « A Tritical Essay », « Méditation sur un manche à balai », « Sur le mensonge politique », « Les lettres du drapier » et « Un personnage, un panégyrique et une description du club de la Légion », sur lesquels peu besoin d’être dit. Également compris:

« Pensées sur divers sujets »—
Une collection de gnomique généralement non satirique. Je déteste le gnomique. Ici, l’auteur se présente comme un troglodyte avec des éléments tels que « La loi dans un pays libre est, ou devrait être, la détermination de la majorité de ceux qui possèdent la propriété foncière » (193). Euh, va te faire foutre? Aussi : « Ceux qui sont contre la religion doivent nécessairement être des imbéciles » (195). Peu importe? Ce texte reprend également la fameuse ligne « confédération des cancres » déployée plus tard par Toole.

« Un argument contre l’abolition du christianisme en Angleterre »—
Établit une distinction entre le christianisme « nominatif » et « réel » ; il ne défendra pas ce dernier, car il a été « pendant un certain temps totalement écarté par le consentement général comme totalement incompatible avec nos schémas actuels de richesse et de pouvoir » (201), ce qui me semble une vilaine thèse disqualifiante. Sérieusement, vous avez une église d’État et vous avez écrit ceci pour vous opposer à l’abrogation du Test Act, non ? (« Rien ne peut être plus notoire que le fait que les athées, déistes, sociniens, antitrinitaires et autres subdivisions de libres penseurs, sont des personnes de peu de zèle pour l’établissement ecclésiastique actuel ; leur opinion déclarée est pour abroger le test sacramentel » (210). FFS . FFS !)

« Une proposition modeste »-
De toute évidence l’un des grands essais de l’histoire littéraire anglaise. Une chose que je note maintenant en lisant cette période est que l’impulsion pour la proposition éponyme est que « j’ai été assuré par un Américain très connaisseur de ma connaissance à Londres, qu’un jeune enfant en bonne santé bien allaité a un an au plus. des aliments délicieux, nourrissants et sains, qu’ils soient cuits, rôtis, cuits au four ou bouillis ; et je ne doute pas qu’il servira également dans une fricassée ou un ragoût », qui est la première référence manifeste au cannibalisme dans le texte (259).

(Pas de « Bataille des livres », bizarrement.)

Recommandé pour ceux qui pensent que la louange était à l’origine une pension payée par le monde, les lecteurs touchés dans la tête par un humour tenace, et les personnes qui n’ont pas d’enfants avec lesquels ils peuvent proposer de toucher un seul centime.



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