Une nouvelle puce est capable de transmettre tout le trafic Internet chaque seconde

Une équipe internationale de scientifiques a établi un nouveau record de données en transférant 1,8 pétabits en une seule seconde – l’équivalent du double du trafic Internet mondial pour cette période – à l’aide d’une puce optique de pointe associée à un seul laser infrarouge.

Notre civilisation moderne fonctionne sur des torrents de données qui sont encodées en impulsions de lumière à partir du langage informatique binaire des uns et des zéros, et – dans la mesure du possible – transmises dans le monde entier via un réseau mondial de câbles à fibres optiques.

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Photonics, une équipe de chercheurs de l’Université technique du Danemark a battu le record de la plus grande quantité de données transférées en une seule seconde. Les chercheurs ont utilisé une puce informatique optique personnalisée capable d’utiliser un seul laser infrarouge pour créer des centaines de fréquences lumineuses, chacune pouvant être imprimée avec des données.

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Les chercheurs ont envoyé les données codées sur la lumière via une fibre optique de 7,9 km de long et ont mesuré la quantité de données transférées. Il a été découvert que la puce avec son laser infrarouge unique était capable de transmettre des données à un taux étonnant de 1,84 pétabits par seconde.

Pour le contexte, 1 pétabit équivaut à 1 million de gigabits. Selon un communiqué de presse de l’Université technique du Danemark, le taux de transfert de 1,8 pétabit par seconde atteint par l’équipe équivaut à envoyer l’intégralité du trafic Internet généralement envoyé au cours de cette période dans le monde, *deux fois*.

En utilisant la technologie de puce commerciale de pointe utilisée aujourd’hui, les chercheurs estiment qu’il faudrait 1 000 lasers travaillant de concert pour transférer la même quantité de données en une seconde, plutôt que le laser unique utilisé par l’équipe. De plus, la puce nouvellement produite n’a même pas été optimisée pour les besoins de l’étude.

« En fait, certains des paramètres caractéristiques ont été atteints par coïncidence et non par conception », commente le professeur Victor Torres Company de l’Université de technologie de Chalmers, chef du groupe de recherche qui a créé la nouvelle puce. « Cependant, grâce aux efforts de mon équipe, nous sommes maintenant capables de rétroconcevoir le processus et d’obtenir des micropeignes à haute reproductibilité pour des applications cibles dans les télécommunications. »

La nouvelle puce pourrait également rendre l’infrastructure d’Internet plus économe en énergie.

« En d’autres termes, notre solution offre la possibilité de remplacer des centaines de milliers de lasers situés dans les hubs Internet et les centres de données, qui consomment tous de l’énergie et génèrent de la chaleur », explique le professeur Leif Katsuo Oxenløwe de l’Université technique du Danemark. « Nous avons l’opportunité de contribuer à la réalisation d’un Internet qui laisse une empreinte climatique plus faible. »

Une étude théorique a également été menée par l’équipe, qui a suggéré qu’une seule puce de la nouvelle conception pourrait être mise à l’échelle pour transmettre jusqu’à 100 pétabits de données par seconde.

Un développement ultérieur de la technologie sera nécessaire avant que la puce puisse être utilisée de manière pratique. Cependant, les scientifiques à l’origine de l’étude espèrent que leurs recherches influenceront de manière significative la conception des futurs systèmes de communication dans les décennies à venir, au cours desquelles l’utilisation des données devrait augmenter à un rythme spectaculaire.

Anthony Wood est rédacteur scientifique indépendant pour l’IGN

Crédit image : NicoElNino, Shutterstock