Francesco Rubino, chirurgien à Londres, plaide pour une révision du diagnostic de l’obésité, actuellement imprécis. Dans un article de «The Lancet Diabetes and Endocrinology», il et d’autres experts proposent de nouvelles directives. Ils recommandent d’utiliser des mesures corporelles et des tests médicaux pour évaluer l’obésité, en se basant sur l’accumulation de graisse et les dysfonctionnements organiques. Ces changements visent à améliorer l’accès aux traitements et à réduire les cas d’obésité non traitée.
Une Nouvelle Vision de l’Obésité
Francesco Rubino, chirurgien spécialisé dans l’obésité au King’s College Hospital de Londres, souligne l’importance de repenser notre approche du diagnostic de l’obésité. Selon lui, les méthodes actuelles manquent de précision, ce qui empêche de nombreuses personnes d’accéder aux traitements dont elles ont besoin, tandis que d’autres sont injustement étiquetées comme malades. Dans un article publié dans la revue «The Lancet Diabetes and Endocrinology», Rubino et plus de cinquante experts internationaux proposent de nouvelles directives.
Un Diagnostic Plus Précis pour un Traitement Efficace
Stefan Bornstein, diabétologue à l’hôpital universitaire de Dresde, insiste sur la nécessité urgente d’améliorer le diagnostic de l’obésité. Face à l’augmentation des demandes de traitements pour la perte de poids, comme les nouvelles injections, il est crucial de disposer de critères de diagnostic fondés sur des preuves solides. Actuellement, l’indice de masse corporelle (IMC) est le principal outil utilisé, mais il ne tient pas compte de la composition corporelle, comme la distinction entre la masse musculaire et la masse grasse.
La commission Lancet propose une approche plus nuancée pour évaluer l’obésité. Au lieu de s’appuyer uniquement sur l’IMC, les experts suggèrent d’utiliser des mesures corporelles, telles que le tour de taille ou le rapport taille-hanches, pour déterminer l’excès de masse grasse. De plus, des tests médicaux devraient être réalisés pour évaluer les éventuels dommages organiques et la capacité à mener des activités quotidiennes.
Le diagnostic de l’obésité pourrait bénéficier d’une approche en plusieurs étapes. Selon les nouvelles directives, une personne est considérée comme obèse si elle présente une accumulation excessive de tissu adipeux et des dysfonctionnements dans au moins un organe. En revanche, les personnes présentant un excès de graisse sans complications organiques doivent être surveillées, mais pas nécessairement traitées immédiatement.
Bien que ces recommandations posent des défis en termes de mise en œuvre et coût, elles visent à réduire le nombre de personnes souffrant d’obésité non traitée. Les experts espèrent que ces nouvelles lignes directrices inciteront une discussion plus large sur la gestion de l’obésité et l’accès aux traitements nécessaires.