Une photo de l’Associated Press montre une bombe guidée israélienne s’apprêtant à frapper un bâtiment à Beyrouth, supposé abriter des installations du Hezbollah. Israël a averti de l’attaque 40 minutes à l’avance. Les experts en armement identifient l’arme comme une ogive de 2 000 livres utilisant le système de guidage SPICE. Le conflit entre Israël et le Hezbollah s’intensifie, avec des frappes réciproques qui ont causé de nombreuses pertes civiles au Liban et à Gaza.
Une récente photo publiée par un photographe de l’Associated Press (AP) montre une frappe aérienne israélienne ciblant un quartier de Beyrouth. La scène a été capturée peu avant que la bombe ne détruise un bâtiment, considéré par les autorités israéliennes comme un site lié au Hezbollah.
Avant l’attaque, Israël a averti les résidents de quitter deux immeubles situés à proximité, 40 minutes avant le bombardement. Des experts en armement pensent que l’explosif utilisé était une bombe guidée, souvent désignée comme une « bombe intelligente », larguée par un avion de chasse israélien.
Caractéristiques de la bombe
Richard Weir, chercheur au sein de Human Rights Watch, a indiqué que la configuration de la bombe suggère qu’il s’agissait d’une ogive de 900 kg, équipée d’un système de guidage israélien baptisé SPICE (Smart, Precise-Impact and Cost-Effective). Ce système permet aux bombes classiques de devenir guidées, assurant ainsi une précision accrue lors des frappes.
Weir a précisé que la nature de l’explosion indiquait qu’il s’agissait d’une munition à action retardée, conçue pour s’enfoncer dans le sol avant d’éclater, minimisant ainsi les dommages causés par des débris volants.
La porte-parole de l’armée israélienne a choisi de ne pas commenter l’information concernant le type d’arme employée lors de cette attaque.
La provenance des composants de la bombe reste incertaine. Les kits de guidage SPICE 2000 sont fabriqués par l’entreprise israélienne Rafael, bien que le degré de dépendance envers des composants étrangers ne soit pas clair, selon Joseph Dempsey, analyste militaire à l’Institut international d’études stratégiques.
Contexte de l’attaque à Beyrouth
Cette frappe aérienne a généré une importante colonne de fumée et un nuage de débris, à proximité d’un emplacement où un porte-parole du Hezbollah avait récemment informé la presse sur une attaque par drone qui avait endommagé la résidence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, au cours du week-end dernier. Le porte-parole du Hezbollah, Mohammed Afif, a revendiqué cette attaque, précisant que Netanyahou et son épouse n’étaient pas présents au domicile lors de l’incident.
Les récents développements au Moyen-Orient
Les tensions entre Israël et le Hezbollah, qui s’est allié au Hamas, ont récemment escaladé. Le Hezbollah a annoncé une nouvelle phase d’hostilités, avec l’intention d’intensifier ses attaques à l’aide de missiles guidés et de drones explosifs dirigés vers Israël.
Le leader vétéran du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été éliminé lors d’une frappe israélienne fin septembre, alors qu’Israël a également déployé des forces terrestres au Liban. De plus, Israël a affirmé qu’une de ses frappes en octobre, visant la même zone de Beyrouth touchée par la récente attaque, avait conduit à la mort de Hashem Safieddine, un haut responsable du Hezbollah, souvent vu comme un potentiel successeur de Nasrallah.
Par ailleurs, lors de la semaine passée, les forces israéliennes ont abattu Yahya Sinwar, un leader clé du Hamas, qualifié de principal orchestrateur de l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a fait environ 1 200 victimes et 250 otages. La campagne militaires israélienne à Gaza, déclenchée suite à cette attaque, a causé la mort de plus de 42 000 Palestiniens, selon des sources médicales locales, qui ne distinguent pas entre civils et combattants, mais affirment que plus de la moitié des victimes sont des femmes et des enfants.
Cet article s’appuie sur des rapports de l’Associated Press.