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Une enquête philosophique sur l’origine de nos idées sur le sublime et le beau est le bref examen du philosophe Edmund Burke sur les passions humaines – ce qu’elles sont et ce qui les excite. Plus précisément, Burke concentre son étude sur deux concepts insaisissables, le Sublime et le Beau.
Le goût est examiné pour la première fois par Burke, défini comme la faculté qui porte des jugements sur l’art et les « œuvres d’imagination ». Le goût est déterminé par les sens, l’imagination et par notre propre raisonnement ou jugement, travaillant de concert. Le goût est universel et l’homme ne s’en différencie que par degrés.
Viennent ensuite la douleur et le plaisir. Ceux-ci, ainsi que le manque d’indifférence, constituent les états fondamentaux de l’être. Ce sont toutes deux des passions substantielles, « positives » et ne se définissent pas simplement comme le manque de l’autre. Les passions orientées vers la conservation sont importantes, parmi lesquelles la douleur et son allié danger sont les plus forts. D’un autre côté, il y a les passions sociétales, divisées en sympathie (se mettre à la place de quelqu’un), imitation (copier les autres, d’où jaillissent les coutumes et les traditions) et ambition (le désir de « surpasser » ou d’autres hommes, de copier mais à aussi mieux).
Le Sublime est défini comme une qualité dérivée de la peur et de la terreur, deux sous-ensembles de la douleur. La sublimité dépend de notre attitude face à un objet avec horreur, mais pas au point que nous nous sentions immédiatement menacés physiquement ou que nous ressentions une douleur intense. Le Sublime est ainsi un état entre indifférence et douleur totale. L’obscurité (ne pas connaître un objet perçu), l’impuissance, la privation, la grande ampleur (taille physique) et la proportion infinie (semblant ne jamais finir) sont autant de facteurs contribuant au sentiment qu’un objet est sublime. Ces qualités peuvent être transférées à d’autres sens que la vue.
En revanche, la Beauté est définie comme une qualité qui provoque la passion appelée amour. Bien que la proportion ne soit pas un facteur de beauté (et ici Burke rejette des siècles de réflexion sur la forme humaine « idéale »), la petitesse, la douceur, la variation progressive, la délicatesse et les couleurs gaies sont des qualités qui contribuent à la beauté.
Burke tente alors de trouver de véritables causes physiques aux passions. Il soutient que la Beauté (et l’amour) mettent le corps dans un état de relaxation et d’inactivité relative, tandis que le Sublime (et la terreur/peur) rendent le corps tendu et anxieux. Par exemple, un objet sublime peut activer beaucoup plus de bâtonnets et de cônes dans l’œil et les faire vibrer à une ampleur bien plus grande qu’un objet de beauté, qui ferait vibrer les cônes d’une manière beaucoup plus nuancée et agréable.
Le sujet final de Burke est celui des mots, qui peuvent exciter les passions parce qu’ils évoquent dans l’esprit de l’auditeur les idées des objets qu’ils représentent par coutume. Cependant, les mots ne doivent pas nécessairement représenter des objets réels et, en fait, une grande partie de leur pouvoir provient de la combinaison d’idées et de l’émergence de concepts passionnants qui n’existent pas dans le monde réel.
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