Une assurance soins de longue durée créerait un énorme fardeau fiscal pour les enfants adultes de baby-boomers vieillissants

Commentaire : Même si un programme national d’assurance SLD était mis en place aujourd’hui, il faudrait des décennies pour que le programme soit « pleinement mature »

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Par Bonnie-Jeanne MacDonald, Samir Sinha, Alyssa Brierley

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UN éditorial récent dans le Globe and Mail a proposé la création d’un programme national d’assurance soins de longue durée (SLD) comme le Régime de rentes du Canada ou du Québec (RPC/RRQ). Bien qu’il s’agisse d’une option politique bien intentionnée et potentiellement valable, il est important de dissiper certaines idées fausses courantes. Une telle solution ne résoudra pas le danger immédiat, clair et présent pour les SLD au Canada : les pressions fiscales imminentes et croissantes auxquelles sont confrontés les population qui vieillit rapidement avec ses systèmes de SLD en difficulté.

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Comprendre le contexte

Au plus fort de la pandémie en 2021, lorsque les défis systémiques de nos systèmes de SLD ont été mis à nu, le plus âgé des baby-boomers venait d’avoir 76 ans, un âge auquel la majorité des Canadiens n’ont pas besoin de soins. Cette déconnexion dans les perceptions du public deviendra de plus en plus évidente au cours de la prochaine décennie, à mesure que les baby-boomers vieilliront jusqu’à l’âge de 80 ans et commenceront à exiger des niveaux de soins globaux jamais vus dans notre histoire.

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À l’aide d’un modèle complexe de microsimulation de la population pour projeter les coûts futurs des SLD au Canada, y compris les foyers de soins et les soins à domicile, nous, à l’Institut national du vieillissement (NIA) de l’Université métropolitaine de Toronto, avons constaté que si le Canada continue sur sa lancée actuelle, le coût des SLD financés par l’État va plus que tripler en 30 ans (en dollars d’aujourd’hui). Une combinaison d’autres facteurs, tels que la pénurie internationale croissante de main-d’œuvre pour les travailleurs de la santé, fera encore augmenter ces chiffres.

À l’instar des SLD, le RPC/RRQ aura également des coûts qui augmenteront considérablement au cours des trois prochaines décennies à mesure que notre population vieillit. Cependant, le RPC/RRQ est doté d’un compte bancaire de plus de 500 milliards de dollars, ainsi que d’un afflux continu de cotisations bien planifié.

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La clé du succès du RPC/RRQ est que ces programmes ont été mis en place il y a six décennies, ce qui signifie que les baby-boomers qui ont contribué à cotiser au RPC/RRQ pendant qu’ils travaillaient en seront également payés pendant leur retraite (autrement connu sous le nom de régime de retraite par capitalisation).

LTC, cependant, est financé par les recettes fiscales générales — il n’y a pas de fonds dédié pour couvrir les coûts. Même si un programme national d’assurance SLD était mis en place aujourd’hui, il faudrait des décennies pour que le programme soit «pleinement mature» et verse des prestations entièrement financées aux nouveaux retraités, trop tard pour les baby-boomers qui en auront besoin.

Essayant d’avoir notre gâteau et de le manger aussi

Alternativement, si nous créons un programme national d’assurance SLD qui demande à la jeune génération de financer immédiatement de nouvelles prestations SLD pour les personnes âgées (c’est-à-dire celles qui n’y ont pas cotisé), il y aura un problème majeur d’équité intergénérationnelle, d’autant plus que cette jeune génération sera également appelée à fournir des niveaux importants de soins bénévoles aux Canadiens plus âgés.

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À ce jour, les enfants adultes ont été l’épine dorsale de la prestation réelle des SLD au Canada. Des recherches menées par la NIA ont révélé que 75 % de tous les soins à domicile, parmi ceux qui reçoivent des soins à domicile financés par le gouvernement, sont fournis de manière informelle par des membres proches de la famille et des amis.

Cependant, en plus d’être la génération la plus nombreuse de l’histoire et d’avoir l’espérance de vie la plus longue, les baby-boomers sont aussi la première génération à avoir relativement peu d’enfants. Sur la base de la démographie, la NIA estime que les membres de la famille non rémunérés devraient augmenter leurs efforts de 40% juste pour répondre aux besoins croissants de soins de leurs parents vieillissants. Et non seulement chaque personne devra faire plus, mais beaucoup plus de personnes devront réduire leurs heures de travail ou quitter complètement leur emploi pour fournir ces soins, car le nombre de personnes âgées ayant besoin d’aide fait plus que doubler.

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Regarder vers l’avant

Nous savons déjà qu’à mesure que les baby-boomers avancent vers la retraite, de plus en plus d’enfants adultes en âge de travailler auront le fardeau de devoir choisir entre s’occuper de leurs proches plus âgés ou s’occuper de leurs intérêts financiers actuels et futurs et de ceux de leurs enfants.

La création d’un programme national traditionnel d’assurance SLD qui tente de financer les besoins de soins des baby-boomers ne fera qu’aggraver les pressions sur cette génération active en leur imposant une nouvelle double taxe sur les salaires : ils cotiseraient à un programme pour soutenir un vieillissement non préparé. population, tout en étant obligés de préfinancer les besoins en soins de leur propre retraite. Il doit y avoir une meilleure solution de financement provisoire.

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L’éléphant financier dans la salle est un problème complexe aux enjeux élevés qui nous affectera tous. À la NIA, nous nous engageons à résoudre la question du financement adéquat et durable des soins de longue durée, notamment en tirant les leçons des programmes nationaux d’assurance soins de longue durée du monde entier. Mais à mesure que nous avançons, il est essentiel que nos solutions soient fondées sur des preuves et conçues pour un avenir qui sera très différent du passé.

Bonnie-Jeanne MacDonald est directrice de la recherche sur la sécurité financière au National Institute on Aging (NIA) de l’Université métropolitaine de Toronto, membre de l’Institut canadien des actuaires et chercheuse résidente chez Eckler Ltd. Le Dr Samir Sinha est directeur de la santé la recherche sur les politiques au NIA; et directeur de la gériatrie au Sinai Health System et au University Health Network à Toronto. Alyssa Brierley est la directrice exécutive du NIA.

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