« Un village du rein » : les Afghans sont si désespérés qu’ils se sont mis à vendre leurs organes contre de l’argent

Dans une colonie près de la ville de Herat, dans le nord-ouest de l’Afghanistan, tant d’habitants ont vendu leurs reins qu’elle est devenue connue sous le nom de « village à un rein ».

Six mois après la prise de pouvoir par les talibans, l’économie du pays est dévastée. Plus de 24 millions de personnes – 59 % de la population – sont menacées de famine, soit 30 points de pourcentage de plus qu’en 2021, selon les Nations Unies, et 500 000 Afghans ont perdu leur emploi.

Cette pauvreté a poussé de nombreuses personnes à vendre leurs organes pour acheter de la nourriture, payer des dettes et, dans un cas, empêcher la vente d’un enfant.

Sur cette photo prise le 3 février 2022, Aziza, qui envisage de vendre son rein pour amasser des fonds pour sa famille, pose avec sa jeune fille Parwina dans leur maison à Herat.

WAKIL KOHSAR/AFP VIA GETTY IMAGES

Aziza, une mère de trois enfants âgée de 20 ans dans le village de Shenshayba Bazaar, a déclaré qu’elle attendait depuis un certain temps qu’un courtier trouve un acheteur pour son rein et que si elle ne parvenait pas à en trouver un, elle pourrait devoir le vendre. fille d’un an. Son mari parvient à ramener à la maison, tout au plus, seulement l’équivalent de 1,50 $ par jour de son étal de charrette dans un marché. « Qu’est-ce que je peux faire avec ça ? » elle demande dans ce

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sur France24.com.

« Mes enfants errent dans les rues en mendiant », raconte-t-elle à l’AFP. « Si je ne vends pas mon rein, je serai obligée de vendre ma fille d’un an. »

En plus de la vente d’organes, ces derniers mois, des rapports ont fait état de parents offrant des filles en mariage ou à des couples sans enfants contre de l’argent parce qu’ils n’avaient plus les moyens de nourrir les filles.

  Sur cette photo prise le 4 février 2022, Nooruddin, qui a vendu son rein pour amasser des fonds pour sa famille, montre les cicatrices de l'opération, à côté de son fils Javid dans leur maison du quartier de Khwaja Koza Gar à Herat.

Sur cette photo prise le 4 février 2022, Nooruddin, qui a vendu son rein pour amasser des fonds pour sa famille, montre les cicatrices de l’opération, à côté de son fils Javid dans leur maison du quartier de Khwaja Koza Gar à Herat.

WAKIL KOHSAR/AFP VIA GETTY IMAGES

Nooruddin est un père de 32 ans qui n’a pas non plus d’alternative car il fait partie des chômeurs à Herat, qui compte 575 000 habitants.

« Je ne voulais pas, mais je n’avais pas le choix. Je l’ai fait pour mes enfants », dit-il en montrant la longue cicatrice diagonale de l’opération sur le côté gauche de son abdomen.

« Je le regrette maintenant », a-t-il déclaré à l’AFP devant son domicile, où des vêtements sont suspendus à un arbre et une feuille de plastique sert de vitre. « Je ne peux plus travailler. J’ai mal et je ne peux rien soulever de lourd.

Les courtiers, comme dans tous les secteurs d’une économie, sont les intermédiaires, trouvant des acheteurs pour les biens que quelqu’un veut vendre. Ceux-ci mettent en relation une personne ayant un besoin de santé et l’argent pour un organe et une personne ayant désespérément besoin d’argent.

Un riche acheteur paiera à la fois le donneur de rein – le prix atteignait autrefois 4 000 dollars US, mais est tombé à moins de 1 500 dollars US depuis que les talibans ont pris le pouvoir – et les factures d’hôpital.

Quant aux hôpitaux qui pratiquent les chirurgies, il existe peu de réglementation sur le trafic d’organes. Un médecin dit qu’il ne pose pas de questions sur l’origine de l’organe ou sur qui il le greffe : « Nous n’avons jamais enquêté là-dessus parce que ce n’est pas notre travail.

Une autre jeune mère, Shakila, 19 ans, a sacrifié un rein pour rembourser la dette de la famille et acheter de la nourriture pour ses deux enfants. Après avoir reçu l’équivalent d’environ 2 000 $, elle a remboursé une dette d’un peu plus de 1 650 $ et acheté des magasins d’alimentation avec le reste.

Elle aussi sentait qu’elle n’avait pas le choix. Après la prise de pouvoir des talibans, la crise économique qui en a résulté et le manque d’aide étrangère, elle a déclaré que « personne ne nous a aidés ».

Avec des reportages supplémentaires du Daily Telegraph

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