Un tribunal supérieur conclut que les restrictions aux peines avec sursis sont constitutionnelles dans une affaire autochtone

La décision annule une décision d’un tribunal de l’Ontario qui a conclu que les dispositions du Code criminel violaient les droits de la Charte dans le cas d’une femme autochtone prétendant purger une peine dans la communauté pour trafic de drogue

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OTTAWA — La Cour suprême du Canada a confirmé la constitutionnalité des dispositions qui empêchent un délinquant d’éviter la prison en purgeant sa peine dans la collectivité, ne trouvant aucune preuve qu’elles aient eu un effet disproportionné sur les peuples autochtones.

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Dans une décision de 5 contre 4 vendredi, le plus haut tribunal a annulé une décision de la Cour d’appel de l’Ontario selon laquelle les dispositions du Code criminel violaient la Charte des droits et libertés.

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La décision intervient dans le cas de Cheyenne Sharma, une jeune femme autochtone qui a plaidé coupable en 2016 d’avoir importé deux kilogrammes de cocaïne en échange de 20 000 $ de son petit ami, une tâche qu’elle a effectuée pour éviter l’expulsion pour elle-même et sa fille.

Sharma a contesté avec succès une disposition du Code criminel qui prévoyait une peine minimale obligatoire de deux ans.

Cependant, un juge a rejeté sa contestation constitutionnelle d’une autre disposition qui interdisait une condamnation avec sursis pour des infractions pouvant entraîner une lourde peine d’emprisonnement.

En fin de compte, elle a reçu une peine de 18 mois de détention, moins un mois de détention provisoire et une peine de liberté sous caution.

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Sharma a contesté la décision et la Cour d’appel de l’Ontario a statué que deux articles du Code criminel pertinents à son cas violaient la Charte, affirmant qu’ils discriminaient les peuples autochtones sur la base de la race et étaient trop larges par rapport à leur objectif.

En vertu des articles du Code criminel en cause, une condamnation avec sursis ne pouvait être imposée lorsqu’un prévenu était déclaré coupable d’une infraction poursuivie par mise en accusation d’une peine maximale de 14 ans ou à perpétuité, ou d’une infraction poursuivie par mise en accusation impliquant l’importation, l’exportation , trafic ou production de stupéfiants, où la peine maximale est de 10 ans de prison.

« Les dispositions refusent à Mme Sharma un avantage d’une manière qui a pour effet de renforcer, de perpétuer et d’exacerber son désavantage en tant qu’Autochtone », a écrit la juge Kathryn Feldman pour la majorité de la Cour d’appel en 2020.

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Sharma avait 20 ans et n’avait pas de casier judiciaire lorsqu’elle a introduit la cocaïne au Canada.

La Cour d’appel a noté que la femme d’ascendance ojibwée, membre de la Première nation Saugeen, a eu une éducation particulièrement difficile et a lutté contre la dépression et l’anxiété.

Enfant, Sharma et sa famille ont emménagé chez sa grand-mère après l’arrestation et la déportation de son père à Trinidad.

Sharma a été violée par deux hommes alors qu’elle rentrait chez elle à pied à l’âge de 13 ans. Elle était engagée dans le travail du sexe à l’âge de 15 ans. À 17 ans, elle est devenue mère célibataire.

Sa grand-mère a fréquenté deux pensionnats lorsqu’elle était enfant, ce qui a incité le juge qui a prononcé la peine à décrire Sharma comme « une survivante intergénérationnelle des efforts du gouvernement dans les pensionnats pour éradiquer le patrimoine culturel de son peuple ».

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La Cour d’appel a conclu qu’une peine avec sursis de 24 mois moins un jour aurait dû être imposée.

Les condamnations avec sursis ont été introduites au milieu des années 1990, permettant à un juge de faire purger le délinquant dans la collectivité, notamment par le biais d’une forme d’assignation à résidence assortie de conditions strictes. Les mesures visaient à encourager les principes de justice réparatrice et à réduire le recours au temps passé derrière les barreaux.

Une peine avec sursis pouvait être imposée si l’infraction n’était pas passible d’une peine minimale, si la peine prononcée était inférieure à deux ans et si l’exécution de la peine dans la communauté ne présentait pas de danger.

Une disposition supplémentaire enjoignait aux juges chargés de déterminer la peine d’envisager des alternatives à la prison pour tous les délinquants, en accordant une attention particulière à la situation des peuples autochtones.

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La Loi sur la sécurité des rues et des communautés, introduite par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, a été adoptée par le Parlement en 2012, éliminant la possibilité d’une condamnation avec sursis dans diverses circonstances, y compris celles dans le cas de Sharma.

Dans sa décision vendredi, une majorité de la Cour suprême a déclaré que Sharma n’avait pas démontré que les dispositions du Code criminel en question créaient ou contribuaient à un effet disproportionné sur les délinquants autochtones, par rapport aux non-Autochtones, comme elle doit le faire pour démontrer une violation de la Charte garantit l’égalité devant la loi.

La Cour a également conclu que les dispositions ne sont ni arbitraires ni trop générales et ne violent donc pas l’exigence de la Charte selon laquelle une loi doit respecter les principes de justice fondamentale si elle porte atteinte à la vie, à la liberté ou à la sécurité de la personne.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 4 novembre 2022.

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