Un nouveau traitement pour la maladie d’Alzheimer, le donanemab, présente des risques préoccupants malgré son efficacité à ralentir la démence. Une étude révèle qu’un tiers des patients pourraient subir des hémorragies cérébrales graves. Bien qu’approuvé au Royaume-Uni, le coût et les effets secondaires soulèvent des inquiétudes quant à sa rentabilité. Les experts insistent sur l’importance de surveiller ces risques avant d’élargir son accès, surtout dans un contexte où de nombreuses personnes vivent sans diagnostic.
Un nouveau traitement prometteur avec des risques préoccupants
Un médicament récemment salué comme une avancée majeure dans le traitement de la maladie d’Alzheimer pourrait en réalité comporter des risques graves. Une étude récente a révélé que ce traitement, qui a montré une capacité à ralentir la progression de la démence de 35 %, pourrait entraîner des hémorragies cérébrales potentiellement mortelles chez un tiers des patients. Bien que le médicament, connu sous le nom de donanemab, ait été approuvé par l’Agence des médicaments et des produits de santé (MHRA) au Royaume-Uni en octobre 2024, des experts soulignent que les effets secondaires pourraient l’emporter sur ses bénéfices.
Malgré son approbation, le Bureau national d’audit (NAO), qui supervise les dépenses du NHS, a exprimé des inquiétudes quant à la rentabilité du médicament, qualifiant ses avantages de « trop faibles » pour justifier son coût. Donanemab est le deuxième médicament, après le lecanemab, à avoir montré une capacité à ralentir la maladie d’Alzheimer, mais de nouvelles recherches ont confirmé des risques inquiétants.
Des résultats alarmants sur les effets secondaires
Des scientifiques de la société pharmaceutique Eli Lilly, qui développe le donanemab, ont mené une étude avec 3 000 participants. Les résultats ont révélé que le traitement mensuel doublait le risque d’hémorragies mortelles, avec 31 % des patients traités présentant des anomalies cérébrales, contre seulement 1,9 % pour ceux ayant reçu un placebo. De plus, un quart des patients ont souffert d’un gonflement cérébral, avec des symptômes tels que confusion et vertiges observés chez près de 6 % d’entre eux. Ces résultats soulignent la nécessité d’une surveillance de la sécurité pour les patients sous donanemab.
Selon le Professeur Tom Dening de l’Université de Nottingham, ces résultats ne sont pas surprenants, mais soulignent l’importance de surveiller les effets secondaires, qui pourraient être coûteux à gérer. Dans un contexte où environ un million de personnes au Royaume-Uni vivent avec la démence, la nécessité de trouver un équilibre entre l’innovation thérapeutique et la sécurité des patients est cruciale.
Le Dr Richard Oakley de la Société Alzheimer a noté que bien que le donanemab représente une lueur d’espoir dans la recherche sur la démence, il est essentiel de bien comprendre les risques avant de le rendre accessible. Actuellement disponible uniquement sur le marché privé, une décision du NICE est attendue cette année pour potentiellement autoriser son utilisation dans le cadre du NHS.
En somme, même si le donanemab offre de nouvelles perspectives, il est impératif de ne pas négliger le soutien nécessaire pour les personnes vivant avec la démence, dont un tiers n’est pas encore diagnostiqué et n’a pas accès aux traitements disponibles.