Un rapport «secret» de la Défense canadienne met en garde contre le resserrement de l’alliance entre la Chine et la Russie

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La Chine et la Russie forgent une défense, des relations économiques et politiques de plus en plus étroites, alimentées par une suspicion mutuelle à l’égard de l’Occident et un désir de devenir de «grandes puissances», avertissait un document interne du ministère de la Défense nationale il y a près de deux ans.

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Le partenariat naissant des deux pays suggère qu’ils sont militairement «des adversaires unis et puissants», indique la note d’information de mai 2021.

Ces liens ont été mis en évidence lundi lorsque le président chinois Xi Jinping s’est envolé pour Moscou pour rendre visite à Vladimir Poutine, son homologue russe isolé et récemment inculpé.

Leur connexion est devenue largement apparente pour la première fois juste avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine en février de l’année dernière, lorsque les dirigeants ont vanté une amitié « sans limites ».

Mais la note d’information du sous-ministre adjoint de la Défense nationale – marquée secrète – décrivait un lien déjà étroit près d’un an avant cette déclaration et l’offensive de la Russie en Ukraine.

« La portée, l’ampleur et la complexité de la coopération sino-russe ont continué de s’étendre sur la base d’une confluence d’intérêts et d’ambitions partagés enracinés dans la concurrence avec l’Occident », indique une version fortement expurgée de la note obtenue grâce à la législation sur l’accès à l’information.

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« La Chine et la Russie considèrent leur histoire récente en tant que puissances de second rang comme une aberration dans leur histoire par ailleurs longue en tant que grandes puissances. »

Un expert affirme que la partie non censurée de l’analyse est exacte dans la mesure où elle va, notant les similitudes et les intérêts partagés entre deux régimes autoritaires avec des perspectives anti-occidentales profondément enracinées.

Mais ce qui manque, c’est la mention des principales différences entre les deux pays, a déclaré Arne Kislenko, professeur de relations internationales à la Toronto Metropolitan University. En particulier, le partenariat a ses limites pour la Chine, a-t-il soutenu, malgré ce que Xi a dit l’année dernière.

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Pékin pourrait être disposé à aider à soutenir l’économie russe en augmentant les importations d’énergie et à fournir une sorte de soutien moral à Poutine, mais prolonger la guerre ou fournir des armes à Moscou semblerait contraire aux intérêts de la Chine, a déclaré Kislenko. Le contrecoup des pays occidentaux qui constituent l’épine dorsale de son économie d’exportation serait tout simplement mauvais pour les affaires.

« Il y a très clairement des limites à leur amitié », a déclaré Kislenko. « C’est un peu comme regarder deux adolescents qui ont des points de vue différents sur leur relation. L’un dit « Nous sommes là pour la vie » et l’autre dit « Nous verrons combien de temps cela durera ». … Du point de vue chinois, cette guerre (en Ukraine) est vraiment très dangereuse.

Dans le même temps, a-t-il dit, Xi pourrait voir un avantage pour la Chine à négocier une sorte de véritable accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, après avoir récemment provoqué la détente entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

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Les sections du document de la Défense nationale qui traitent des implications des liens Moscou-Pékin pour le Canada et ses alliés ont été presque entièrement expurgées. Cependant, certaines conséquences potentielles sont apparues récemment, alors que les États-Unis ont averti que la Chine pourrait, en fait, être sur le point d’envoyer des armes à la Russie pour l’aider dans sa guerre défaillante contre l’Ukraine.

Pourtant, les deux nations étaient en fait des adversaires acharnés jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Après la soi-disant scission sino-soviétique en 1961, la Chine et l’Union soviétique sont devenues des rivales pour la domination du mouvement communiste mondial, avec une escarmouche frontalière en 1969 qui a presque conduit à un conflit total.

Mais les relations entre la Chine et la Russie n’ont cessé de s’améliorer depuis la fin de la guerre froide, d’abord grâce au commerce des armes et de l’énergie, puis grâce à un partenariat stratégique dans les « sphères politique, économique et militaire », indique la note d’information.

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En plus de leurs ambitions communes de grande puissance, les nations avaient besoin les unes des autres alors qu’elles faisaient face à des sanctions et à d’autres censures pour des actions telles que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et « l’affirmation politique et l’intimidation militaire » de la Chine, selon le document.

Leur coopération politique a une « portée mondiale » et se voit particulièrement aux Nations Unies où les votes et les veto des deux nations sont souvent étroitement alignés, indique la note.

L’énorme population chinoise fournit un marché majeur pour le pétrole et le gaz russes, tandis que les investissements chinois ont aidé Moscou à construire des infrastructures dans l’Arctique et à donner à Pékin une présence dans la région, ont écrit des responsables du département.

La coordination militaire des pays est également de plus en plus large, indique la note.

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Les exercices conjoints sont devenus plus importants et plus complexes, y compris des patrouilles au-dessus de la mer de Chine orientale avec des bombardiers stratégiques – des avions conçus pour des missions de bombardement nucléaire et conventionnel à longue portée.

Tout cela envoie « des signaux géopolitiques à l’Occident qu’ils font face à des adversaires unis et puissants », selon le document. « L’annonce de 2019 selon laquelle la Russie aide Pékin à construire un système d’alerte précoce de missiles stratégiques – généralement la réserve des grandes puissances – souligne encore leur niveau croissant de coopération au niveau stratégique. »

Les pays semblent également s’orienter vers des « activités militaires coopératives dans l’Arctique », indique la note, tout en soulignant qu’ils ont tous deux tendance à éviter les alliances formelles.

L’analyse des experts de la Défense nationale indique que la Chine et la Russie posent un défi combiné, ce qui semble en contradiction avec l’argument de certains politiciens américains selon lequel leur pays devrait se concentrer uniquement sur la confrontation avec la Chine, et non sur la défense de l’Ukraine contre Moscou.