Un Québécois n’est « pas digne » d’être parent d’un enfant né lors d’une agression sexuelle, selon un juge

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MONTRÉAL — Un juge de la Cour supérieure du Québec a statué qu’un homme ne pourra plus jamais tenter de revendiquer la paternité d’un enfant qu’il a engendré lors d’une agression sexuelle.

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Le juge Carl Lachance a statué cette semaine que l’homme devait également payer plus de 155 000 $ pour subvenir aux besoins de l’enfant jusqu’à l’âge adulte.

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« L’accusé n’est pas digne d’être reconnu comme le père de cet enfant », a écrit le juge dans la décision datée de jeudi.

Le jugement indique que l’homme, dont le nom est expurgé, a agressé sexuellement la mère de l’enfant en 2019 alors qu’elle avait 17 ans, ce qui l’a amenée à tomber enceinte et à accoucher en 2020. Son agresseur a été arrêté et a ensuite été condamné à 63 mois de prison après avoir plaidé coupable de plusieurs chefs d’accusation.

Après qu’un juge a ordonné contre sa volonté en 2022 un test ADN de paternité qui a montré une correspondance génétique, la mère de l’enfant s’est adressée au tribunal pour obtenir une déclaration selon laquelle l’homme ne serait pas reconnu comme le père.

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La couverture médiatique de l’affaire a incité le gouvernement du Québec à déposer un projet de loi permettant à une mère victime d’agression sexuelle de refuser ou de faire révoquer ses droits parentaux à son agresseur. Cette loi est entrée en vigueur en juin dernier.

Dans sa décision, Lachance a écrit qu’il n’est pas dans le meilleur intérêt de l’enfant de permettre à l’homme de demander la reconnaissance parentale compte tenu de ses actes violents, de ses antécédents criminels et du risque élevé de récidive selon ses rapports de libération conditionnelle.

Le juge a déclaré qu’accorder la paternité à l’homme obligerait la mère à avoir des contacts avec lui afin d’organiser des visites ou de prendre des décisions nécessitant l’autorité parentale, ce qui serait selon lui « insupportable ».

L’homme a retiré sa demande de paternité en novembre, ce que le juge a considéré comme une « tentative stratégique » de laisser la porte ouverte à de futures réclamations.

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« Nous ne pouvons ni cautionner ni tolérer que l’agresseur utilise une technique procédurale pour échapper à un résultat défavorable dans l’espoir de pouvoir y revenir plus tard », a-t-il écrit, ajoutant que la possibilité d’une poursuite future avait laissé la mère et l’enfant avec un « épée de Damoclès » suspendue au-dessus de leurs têtes.

Il a jugé que l’homme ne pourrait jamais « de sa propre initiative » demander à être reconnu comme père, même s’il a précisé qu’il serait possible pour l’enfant d’en faire la demande lorsqu’il serait plus âgé.

L’avocat de la femme, Me Jean-Maxim LeBrun, s’est dit satisfait de cette décision, qui lui permettra de tourner la page.

« Beaucoup de ses projets de vie étaient en attente, et je pense que cela va lui donner la possibilité de vraiment commencer le prochain chapitre de sa vie, et je pense qu’elle en est ravie », a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique.

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Il a déclaré que la décision crée également un précédent important dans le respect de la nouvelle législation québécoise et envoie un signal important selon lequel les tribunaux prennent les agressions sexuelles au sérieux.

« L’épreuve des audiences et du processus est suffisamment difficile pour que si le message que les législateurs peuvent envoyer à ces victimes, c’est que le système juridique est là pour vous aider…. Je pense que c’est un message très fort pour ces femmes », a-t-il déclaré. Il a souligné qu’à un moment donné de la procédure, sa cliente avait dû faire face au tribunal à son agresseur, qui avait obtenu une libération conditionnelle.

L’avocat indiqué dans les documents judiciaires comme représentant l’homme n’a pas immédiatement répondu à une question sur son intention de faire appel de la décision.

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