mardi, novembre 19, 2024

Un projet de loi britannique pourrait protéger les consommateurs des «pièges d’abonnement» et des fausses critiques

L’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a présenté un nouveau projet de loi qui lui donnerait le pouvoir de gifler les plus grandes entreprises technologiques avec une amende de plusieurs milliards si elles ne respectaient pas ses règles. C’est un projet de loi à multiples facettes qui vise à protéger les consommateurs et à encourager la concurrence, et qui permettra à l’AMC d’appliquer directement la loi au lieu d’avoir à passer par les tribunaux.

Si le projet de loi est adopté, l’unité des marchés numériques (DMU) de l’agence pourra appliquer un ensemble de règles sur la manière dont les entreprises qu’elle juge avoir un « statut de marché stratégique » dans les services numériques clés doivent fonctionner. La CMA n’a nommé aucune entreprise spécifique dans son annonce, mais la DMU identifiera très probablement Google, Apple et Amazon comme des organisations ayant un statut de marché stratégique.

Le DMU pourrait les obliger à être plus transparents sur le fonctionnement de leurs systèmes d’examen des magasins d’applications ou à ouvrir leurs données à des concurrents – dans le cas de Google, il pourrait s’agir d’un moteur de recherche concurrent. Si ces entreprises ne respectent pas les nouvelles règles, le DMU pourrait leur infliger une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires mondial. Apple, par exemple, a réalisé environ 283 milliards de dollars de revenus pour 2022, ce qui pourrait se traduire par une amende massive d’une valeur de 28,3 milliards de dollars.

En plus de donner à CMA la possibilité d’établir des règles pour les géants de la technologie, le nouveau projet de loi résoudra également le problème des « pièges d’abonnement », qui coûte aux consommateurs britanniques 1,6 milliard de livres sterling (2 milliards de dollars) par an. Ses nouvelles règles obligeront les entreprises, et pas seulement les plus grandes entreprises technologiques, à fournir aux clients des informations plus claires avant de commencer un abonnement. Les entreprises seront également tenues d’envoyer des notifications aux clients si leur essai gratuit ou à faible coût touche à sa fin et avant le renouvellement automatique de leur abonnement. De plus, les entreprises devront fournir aux clients un moyen simple de se désabonner. Aux États-Unis, la Federal Trade Commission a proposé une règle similaire en mars qui rendrait aussi facile l’annulation des abonnements que l’inscription. La proposition est également toujours en attente d’approbation avant de pouvoir être mise en œuvre.

Une autre préoccupation à laquelle le projet de loi répondra est les fausses critiques. Les nouvelles règles devraient interdire aux entreprises de commander la composition et la soumission de fausses critiques et de publier des critiques sans prendre de mesures pour s’assurer qu’elles sont authentiques. De plus, les règles rendraient illégal le fait de proposer ou de faire de la publicité pour soumettre, commander et faciliter de faux avis.

Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, a déclaré dans un communiqué :

« Les nouveaux pouvoirs de ce projet de loi aident l’AMC à prendre des mesures rapides et décisives pour lutter contre les arnaques, en protégeant les consommateurs, qu’ils achètent en ligne ou dans la rue principale. Les nouveaux pouvoirs d’amende dissuaderont les entreprises qui cherchent à profiter des gens tout en veillant à ce que les entreprises d’utilisation équitable puissent prospérer.

Le projet de loi renforcera également l’unité des marchés numériques, contribuant à garantir que les marchés numériques restent compétitifs et continuent de profiter aux personnes, aux entreprises et à l’économie britannique. Nous nous félicitons de son introduction au parlement et attendons avec impatience qu’il progresse. »

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