Des chercheurs ont établi un lien entre certaines souches d’E.coli et une augmentation du cancer colorectal au Royaume-Uni. En ciblant ces souches avec des traitements ou vaccins, il pourrait être possible de réduire le risque de cancers comme ceux du côlon, de la vessie et de la prostate. L’étude suggère que la colibactine, produite par ces souches, endommage l’ADN et pourrait expliquer des taux élevés de cancer dans les pays industrialisés, incitant à développer des méthodes d’éradication.
Des liens inquiétants entre E.coli et le cancer colorectal
Des chercheurs ont récemment établi un lien entre certaines souches d’un germe commun et l’augmentation des cas de cancer colorectal, ainsi que d’autres formes de cancer au Royaume-Uni. Selon leurs découvertes, cibler des souches spécifiques d’E.coli avec des vaccins ou des traitements pourrait potentiellement diminuer le risque de cancers tels que ceux du côlon, de la vessie et de la prostate.
Comprendre le rôle d’E.coli dans la santé humaine
E.coli, un groupe de bactéries généralement inoffensives vivant dans les intestins des humains et des animaux, peut parfois être responsable de maladies graves. Bien que certaines souches soient connues pour provoquer des intoxications alimentaires, elles sont également liées à des infections urinaires, des pneumonies et des septicémies. En 2022, l’Angleterre a enregistré près de 39 000 cas d’infections à E.coli.
Une souche particulièrement virulente, l’E.coli producteur de toxine shiga (STEC), a été impliquée dans une épidémie récente qui a nécessité l’hospitalisation de plusieurs personnes. Les chercheurs ont identifié la laitue utilisée dans des sandwiches comme source de cette épidémie. Une nouvelle étude suggère que des taux élevés de certains cancers au Royaume-Uni peuvent être en partie attribués à deux types spécifiques de cette bactérie, qui produisent une substance chimique endommageant l’ADN, connue sous le nom de colibactine.
Les chercheurs estiment que travailler à l’éradication de ces souches pourrait non seulement améliorer la santé publique, mais également réduire la dépendance aux antibiotiques pour traiter les infections qu’elles provoquent, tout en diminuant le risque de cancer. Le cancer colorectal est particulièrement préoccupant, car il est le quatrième cancer le plus fréquent au Royaume-Uni, entraînant environ 16 800 décès chaque année.
La recherche publiée dans Lancet Microbe a utilisé la surveillance génomique pour étudier les souches d’E.coli dans divers pays, y compris le Royaume-Uni et d’autres nations. Les résultats montrent que les souches étudiées sont plus courantes dans les pays industrialisés où les taux de cancers colorectal, de la vessie et de la prostate sont également plus élevés. En revanche, ces souches sont moins fréquentes dans des pays comme le Bangladesh et le Pakistan, où l’incidence de ces cancers est plus faible.
Les chercheurs espèrent que ces résultats ouvriront la voie à des méthodes d’éradication des souches d’E.coli productrices de colibactine. Des approches telles que le développement de vaccins ciblés pourraient avoir des répercussions significatives sur la santé publique, notamment en diminuant le fardeau des infections et en réduisant le besoin d’antibiotiques. En outre, cela pourrait contribuer à la prévention des cancers associés à l’exposition à la colibactine.
Dans un avenir proche, des innovations telles que des probiotiques thérapeutiques pourraient être développées pour éliminer les souches indésirables d’E.coli, renforçant ainsi notre compréhension du microbiome et de son impact sur la santé humaine. Les scientifiques continuent d’explorer ces pistes pour mieux lutter contre les maladies liées à ces bactéries.