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SALT LAKE CITY — Des avocats se sont affrontés jeudi dans une salle d’audience de l’Utah au sujet de descriptions opposées d’une bagarre entre deux pilotes de ligne commerciale au cours de laquelle le copilote aurait menacé de tirer sur le commandant de bord pour avoir suggéré de détourner le vol en cas d’urgence médicale d’un passager.
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L’ancien pilote de Delta Air Lines, Jonathan J. Dunn, 42 ans, a comparu pour la première fois devant un tribunal fédéral jeudi à Salt Lake City après avoir été inculpé par un grand jury le 18 octobre 2023 et accusé d’avoir interféré avec un équipage de conduite. Son avocat, John W. Huber, qui était autrefois le principal procureur fédéral de l’Utah, a tenté de qualifier l’altercation de « malentendu », tandis que les procureurs l’ont qualifiée de « délit grave ».
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La vive dispute avait éclaté dans le cockpit d’un vol de 2022 reliant Atlanta à Salt Lake City, sur lequel Dunn était le premier officier ou copilote.
Le capitaine, qui n’est pas nommé dans les documents judiciaires, avait proposé de dérouter leur vol commercial vers Grand Junction, Colorado, si l’état du passager se détériorait, affirme le bureau du procureur américain. Dunn s’y est opposé et a menacé à plusieurs reprises de tirer sur le capitaine, qu’il a accusé de « devenir fou », selon les documents.
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S’il est reconnu coupable, Dunn risque jusqu’à 20 ans de prison. Le juge Jared C. Bennett a fixé la date de son procès au 12 mars.
Dunn a reconnu avoir menacé le capitaine, mais a déclaré que ses remarques étaient destinées à être une blague, selon de nouveaux documents judiciaires détaillant l’altercation. Le commandant de bord n’a pas perçu les menaces comme une plaisanterie et a déclaré aux autorités qu’il craignait que Dunn n’utilise son arme à feu pour le « relever » du commandement de l’avion.
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Huber, l’avocat de Dunn, a soutenu jeudi qu’il ne devrait pas être considéré comme dangereux, rappelant au juge que son client n’avait aucun antécédent criminel.
Les nouveaux documents judiciaires révèlent que Dunn semblait reconnaître la gravité de ses actes, déclarant aux responsables de Delta : « Cela aurait pu être bien pire. Avec le recul, si j’avais été menacé, je ne pourrais pas opérer.
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Dunn, de Rapid City, dans le Dakota du Sud, avait été autorisé par la Transportation Security Administration à porter une arme à feu à bord. La TSA a depuis révoqué cette autorité et Delta affirme que Dunn ne travaille plus pour la compagnie aérienne.
Le programme autorisant certains pilotes à porter des armes sur les vols intérieurs est apparu comme une mesure de sécurité après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, a déclaré Ross Aimer, expert en aviation et PDG d’Aero Consulting Experts. Après que le gouvernement ait réalisé qu’il serait trop coûteux d’avoir un commissaire de l’air sur chaque vol, il a permis à des pilotes comme Dunn de se porter volontaires pour suivre un programme de formation pour devenir officiers fédéraux du poste de pilotage.
Les pilotes participants doivent être contrôlés et suivre un cours de formation dans un centre fédéral chargé de l’application de la loi au Nouveau-Mexique avant d’être autorisés à porter une arme à feu à bord, selon la TSA. Et tous les pilotes subissent régulièrement des examens médicaux au cours desquels ils doivent révéler s’ils souffrent de dépression ou d’anxiété, ainsi que leur consommation de médicaments, de drogues et d’alcool.
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« Il existe des protocoles détaillés liés à la façon dont vous portez cette arme », a déclaré Aimer à propos de la formation des officiers. « Vous n’êtes pas censé le sortir du cockpit, ni même de son étui, à moins que ce ne soit absolument nécessaire. »
Tous les pilotes professionnels reçoivent une formation sur la façon de régler calmement les désaccords et sont tenus de signaler immédiatement si un collègue montre des signes de comportement inquiétant, a-t-il déclaré.
L’altercation s’est produite lors de la dernière étape d’une rotation de trois jours à travers le pays que Dunn et le capitaine ont complétée ensemble. Le capitaine a déclaré avoir eu des problèmes avec Dunn qui remettait en question ses décisions tout au long de la rotation et tentait d’être ce qu’il appelait un « capitaine au siège droit ».
Dunn est un lieutenant-colonel de la Réserve de l’Air Force qui a été rétrogradé de son poste précédent pour avoir refusé le vaccin COVID-19. L’Air Force a suspendu son accès aux informations sensibles et au centre des opérations aériennes en raison de l’altercation en plein vol, a déclaré un porte-parole.
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Son acte d’accusation est intervenu quelques jours avant qu’un pilote d’Alaska Airlines en congé, assis dans un siège d’appoint dans le cockpit, n’ait tenté, en plein vol, de couper le moteur d’un avion à réaction Horizon Air. Joseph David Emerson, qui a déclaré à la police qu’il souffrait de dépression et avait pris des champignons psychédéliques, a été maîtrisé par le capitaine et le copilote et arrêté après le détournement de l’avion vers Portland, Oregon. Il a plaidé non coupable des accusations de tentative de meurtre devant un tribunal de l’État de l’Oregon.
Le juge a exposé les conditions qui permettraient à Dunn de rentrer chez lui avant le procès – l’incitant à se retourner et à sourire à sa femme et à ses quatre jeunes enfants. Ses deux filles ont partagé des regards nerveux tout au long de l’audience tandis que son plus jeune fils se tortillait sur les genoux de sa mère.
Bennett a demandé à Dunn de rester dans sa résidence actuelle – il vit dans la maison de sa belle-famille dans le Dakota du Sud – et de remettre son passeport ainsi que toutes ses armes à feu. Il ne peut pas accéder aux armes avant le procès ni contacter les témoins dans l’affaire.
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