Moins robuste que ne le suggère l’indicateur de l’emploi le plus surveillé du pays
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Le marché du travail canadien est moins robuste que ne le suggère l’indicateur de l’emploi le plus surveillé du pays.
Les données du enquête sur l’emploi salarié — un recensement de tous les travailleurs rémunérés au Canada — indique que le pays n’a ajouté que 17 000 emplois au cours de la période de six mois se terminant en février. C’est bien loin des 183 800 recensés dans l’enquête sur la population active, qui interroge les ménages et publie plus rapidement les résultats.
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Cette différence de 166 800 emplois représente plus de 22 fois l’écart moyen entre les deux enquêtes depuis 2001 et ne cesse de croître depuis des mois.
Au plus fort de la pandémie, la croissance de l’emploi sur six mois selon l’enquête auprès des ménages a dépassé la croissance de la masse salariale de plus de 700 000. Mais cet écart se rapproche désormais de son plus haut niveau enregistré avant 2020, qui était de 186 100 en 2012.
L’enquête sur les salaires s’appuie sur les données administratives déclarées par les entreprises à des fins fiscales. C’est un intrant direct dans le calcul du produit intérieur brut du Canada.
L’enquête sur la population active, quant à elle, interroge environ 56 000 ménages chaque mois, ce qui lui permet de fournir un indicateur plus précoce du pouls du marché du travail et de capturer les différences géographiques et socio-économiques. Il y a trois semaines, il a publié de nouvelles données pour mars montrant que le pays avait perdu 2 200 emplois ce mois-là.
Une différence clé entre les deux est que l’enquête sur la masse salariale n’inclut pas les travailleurs indépendants canadiens, qui ont généré la création de 40 700 emplois en février capturée par l’enquête auprès des ménages.
Les données salariales de jeudi vont dans la direction opposée, enregistrant une perte de 17 700 emplois pour ce mois.
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En général, les deux sondages ne s’opposent pas beaucoup, a déclaré Fred Demers, stratège en placement chez BMO Gestion d’actifs.
« Cela devient intéressant quand vous commencez à voir un petit écart se creuser entre les deux, et alors la chose la plus sûre que vous puissiez faire est de parier sur les masses salariales, en termes de vous donner des informations de premier plan sur ce qui se passe », a-t-il déclaré.
Bien que l’augmentation du chômage selon l’enquête auprès des ménages soit due à la croissance de la population plutôt qu’aux pertes d’emplois, les chiffres de l’emploi suggèrent que ces pertes pourraient bientôt apparaître dans les données sur les ménages, a déclaré Demers.
Le travail indépendant et le bruit intrinsèque dû à la petite taille de l’échantillon de l’enquête auprès des ménages pourraient expliquer cet écart croissant, a-t-il ajouté.
Dominique Lapointe, directrice de la stratégie macro chez Manulife Investment Management, convient que les deux enquêtes ont tendance à se suivre de près à long terme.
Il a également reconnu que l’enquête auprès des ménages a convergé vers la masse salariale ces dernières années, mais a averti que la volatilité mensuelle de cette dernière a été plus élevée depuis la pandémie, ce qui rend plus difficile de dire si elle est encore plus fiable.
Lapointe a souligné que la croissance de l’emploi dans les services a été plus rapide dans la masse salariale que dans le nombre de ménages.
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« Ce qui pourrait se produire depuis le milieu de 2023, c’est que les secteurs des services dans l’enquête sur la population active rattrapent ce qui se reflète dans l’enquête sur la masse salariale, en particulier dans les secteurs tels que les soins de santé, l’éducation et l’administration publique, qui continuent de connaître des embauches rapides. » il a dit dans un e-mail.
« Ce qui reste préoccupant, c’est l’absence d’embauches nettes dans le secteur privé depuis le milieu de 2023, alors que la population active continue de croître à un rythme rapide. »
La divergence croissante entre la force du secteur public et la faiblesse du secteur privé est au moins un domaine sur lequel les deux enquêtes concordent.
Alors que l’enquête auprès des ménages a montré une hausse progressive du taux de chômage et même une légère contraction surprise en mars, les chiffres de l’emploi publiés jeudi confortent l’idée selon laquelle la Banque du Canada risque de maintenir son taux directeur trop restrictif pendant trop longtemps, une préoccupation soulignée par certains responsables du le plus récent résumé des délibérations.
L’inflation globale et l’inflation sous-jacente se situent désormais dans la bande de tolérance de 1 à 3 pour cent de la Banque du Canada, et les ventes au détail sont en passe de ne pas croître au premier trimestre. Cela dit, la croissance du produit intérieur brut semble toujours forte, soutenue par les exportations et une poussée démographique.
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Les décideurs politiques fixeront ensuite leurs taux le 5 juin. La majorité des économistes interrogés par Bloomberg s’attendent à ce que la banque réduise ses taux directeurs de 25 points de base lors de cette réunion.
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