Justin Bourque a été condamné à trois périodes de suspension consécutives de 25 ans
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FREDERICTON — Un homme du Nouveau-Brunswick qui a tué par balle trois gendarmes il y a huit ans a demandé au plus haut tribunal de la province de réduire considérablement sa peine qui a créé un précédent.
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En 2014, Justin Bourque a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 75 ans, ce qui était à l’époque la peine la plus sévère imposée par un tribunal canadien depuis 1962 – la dernière fois que des exécutions sanctionnées par l’État ont été effectuées.
Dans un avis d’appel déposé le mois dernier, l’avocat de Bourque cite la décision de la Cour suprême du Canada en mai d’annuler une loi de 2011 qui permettait aux juges de prolonger les périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle au-delà de 25 ans pour les personnes reconnues coupables de meurtres multiples.
Dans sa décision de l’an dernier, la Cour suprême a déclaré que la disposition du Code criminel violait la Charte des droits et libertés parce qu’elle équivalait à une peine cruelle et inusitée pour les délinquants qui n’avaient aucune possibilité réaliste d’obtenir une libération conditionnelle avant leur mort. Le tribunal supérieur a également déclaré que la loi était invalide rétroactivement à sa promulgation.
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L’avocat de Bourque, David Lutz, a confirmé jeudi que la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick traitera de l’affaire le 15 février, mais il a dit qu’il n’y aurait pas d’audience orale à ce moment-là. Il a refusé de commenter lorsqu’on lui a demandé si la procédure ne serait qu’une formalité, compte tenu de la décision antérieure de la Cour suprême du Canada.
Cette décision unanime faisait suite à un appel interjeté par Alexandre Bissonnette, qui a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 40 ans après avoir plaidé coupable d’avoir tué par balle six personnes dans une mosquée de Québec en 2017.
Un juge a conclu que la disposition sur l’inadmissibilité à la libération conditionnelle était inconstitutionnelle, mais ne l’a pas déclarée invalide. La Cour d’appel du Québec a par la suite déclaré la disposition invalide pour des motifs constitutionnels. Et il a déclaré que le tribunal devait revenir à la loi telle qu’elle était avant 2011, ce qui signifie que les périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle doivent être purgées simultanément plutôt que consécutivement, ce qui entraîne une période d’attente totale de 25 ans dans le cas de Bissonnette.
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Bourque a plaidé coupable à trois chefs de meurtre au premier degré et à deux chefs de tentative de meurtre après avoir ciblé des agents de la GRC dans la nuit du 4 juin 2014.
Selon un énoncé conjoint des faits, les actions de Bourque à Moncton, au Nouveau-Brunswick, étaient « planifiées et délibérées » lorsqu’il a utilisé un fusil semi-automatique pour tuer les gendarmes Dave Ross, 32 ans; Fabrice Gévaudan, 45 ans ; et Douglas Larche, 40 ans. Les gendarmes Eric Dubois et Darlene Goguen ont été blessés dans la fusillade.
Lors de son audience de détermination de la peine, le tribunal a visionné une déclaration enregistrée sur bande vidéo de Bourque, qui a déclaré qu’il avait voulu encourager les gens à se soulever contre les «soldats» qui défendent les institutions fédérales et protègent les riches des pauvres. Il a réfléchi à son éducation catholique stricte, au changement climatique, à l’évolution, à l’ingénierie sociale, à la lutte des classes, aux tyrans et aux menaces posées par les Russes et les Chinois.
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Il a été automatiquement condamné à la prison à vie – une peine minimale de 25 ans. De plus, le juge a décidé qu’en vertu de la loi de 2011, la période d’inadmissibilité à la libération conditionnelle de 25 ans requise pour chaque condamnation pour meurtre au premier degré serait appliquée consécutivement, ce qui signifie que Bourque devrait attendre 75 ans avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.
Avec la réduction prévue de cette peine le mois prochain, Bourque – qui avait 24 ans au moment des meurtres – devrait pouvoir demander une libération conditionnelle à 49 ans au lieu de 99.
Dans sa décision, la Cour suprême du Canada a déclaré que la Charte oblige le Parlement à laisser une porte ouverte à la réhabilitation. Le juge en chef Richard Wagner, écrivant au nom de la Haute Cour, a déclaré que la loi de 2011 autorisait les tribunaux à imposer « une peine si absurde qu’elle déconsidérerait l’administration de la justice ».
La loi de 2011 s’appelait la Loi sur la protection des Canadiens en mettant fin aux peines à rabais pour meurtres multiples. Il a été présenté par le gouvernement conservateur dirigé par le premier ministre Stephen Harper.