En Allemagne, plus de deux millions d’enfants et adolescents sont victimes de cyberharcèlement, principalement à l’école. Une étude révèle que ce phénomène s’aggrave et que les enseignants peinent à y faire face. Les enfants, souvent exposés dès le primaire, souffrent d’effets psychologiques, avec un jeune sur quatre ayant envisagé le suicide en raison des pressions des réseaux sociaux. Des solutions comme l’interdiction des téléphones portables à l’école sont discutées pour créer un environnement d’apprentissage plus respectueux.
Plus de deux millions d’enfants et adolescents sont touchés par la cyberintimidation dans notre pays. Généralement, cette violence se produit à l’école, comme le révèle une étude récente, mais les réactions à ce phénomène restent souvent timides.
Un détail qui frappe immédiatement, c’est la présence d’autocollants apposés sur les visages de certaines filles. Une chèvre, un clown, un cochon. Les vidéos en question sont accompagnées de commentaires haineux tels que : « Vous êtes trop stupides pour danser », « Vous êtes complètement moches » ou encore « Regardez comme la grosse bouge ». Des propos très dégradants, précise Rößler.
Le cyberharcèlement parmi les jeunes est devenu un véritable « problème permanent », selon cette enquête.
Un long chemin pour les victimes
Le lendemain, cette jeune fille confronte l’autrice de la vidéo. Celle-ci affirme l’avoir déjà mise en ligne sur TikTok et YouTube, où elle a reçu de nombreux « likes » et a été largement partagée, raconte Rößler. C’est ainsi que sa fille fait face à sa première expérience de cyberharcèlement, un véritable parcours du combattant.
La vidéo se propage rapidement dans toute l’école. Pendant plusieurs jours, la jeune fille, alors âgée de dix ans, devient le sujet de conversations dans les couloirs, ce qui lui cause une grande souffrance.
Une réalité inquiétante
Comme l’enfant d’Anja Rößler, des milliers d’autres enfants et adolescents vivent cette réalité, selon l’étude « Cyberlife V – Spannungsfeld zwischen Faszination und Gefahr », présentée par l’Alliance de Karlsruhe contre le cyberharcèlement.
L’étude révèle qu’au moins deux millions d’élèves en Allemagne ont subi du cyberharcèlement. Fait alarmant : dans la plupart des cas, le harcèlement a lieu à l’école. Selon Uwe Leest de l’Alliance contre le cyberharcèlement, le problème a même empiré par rapport à l’année précédente. Actuellement, près de 70 % des enseignants ne se sentent plus capables de gérer ce phénomène à l’école, un bond par rapport aux 42 % en 2022.
Les jeunes sont de plus en plus exposés aux dangers du web, constatent les défenseurs de la jeunesse.
Les parents, un maillon essentiel
Dès l’école primaire, 12 % des enfants interrogés avouent avoir été victimes de cyberintimidation. Cette tendance s’explique par le fait que beaucoup d’enfants disposent d’un smartphone ou d’un autre appareil connecté à Internet dès le plus jeune âge.
Les élèves passent en moyenne 3,4 heures par jour sur Internet, révèle l’étude. Cependant, peu de parents (14 %) affirment surveiller de manière stricte l’utilisation de ces dispositifs par leurs enfants. Uwe Leest souligne l’importance de l’encadrement parental :
« Les parents doivent jouer un rôle central. Lorsqu’on offre un téléphone à un enfant, on doit l’accompagner dans son utilisation. C’est comme apprendre à nager : on ne jette pas un enfant dans l’eau en lui disant de nager, on l’accompagne. »
Un jeune sur quatre face à des pensées suicidaires
De plus, il est crucial de sensibiliser aux dangers et aux blessures émotionnelles pouvant découler d’une utilisation inconsidérée des téléphones portables. Les statistiques révèlent qu’un jeune sur quatre a déjà eu des pensées suicidaires en raison de ce harcèlement, soit environ 500 000 élèves ayant envisagé de mettre fin à leurs jours, incapables de supporter la pression des réseaux sociaux.
Les plateformes comme WhatsApp (77 %), TikTok (57 %), Snapchat (50 %) et Instagram (45 %) figurent parmi les principaux vecteurs de la haine. Uwe Leest insiste : « Sur Internet, la méchanceté se propage sans que l’on ait le visage de la victime sous les yeux. Les larmes pleurées en ligne restent invisibles. »
Le harcèlement en ligne entraîne souvent des problèmes psychologiques, et de nombreux élèves ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin.
Des agresseurs connus des victimes
Étonnamment, la majorité des cas de