SAP, le leader européen des logiciels, continue de prospérer malgré des défis de marché, avec un chiffre d’affaires trimestriel augmentant de 9 % et des bénéfices nettement supérieurs aux attentes. L’action a atteint un record de plus de 222 euros, s’approchant de la limite de pondération de 15 % dans le DAX, ce qui pourrait soulever des préoccupations similaires à celles de Linde, qui a quitté la cote allemande. SAP prévoit également une restructuration, visant des économies de 700 millions d’euros.
Le géant des logiciels basé à Walldorf navigue avec succès à travers des vents économiques turbulents, captivant l’attention des investisseurs. Bien que la montée en puissance de SAP soit célébrée, un aspect préoccupant émerge également, rappelant des événements passés vécus par d’autres grandes entreprises du DAX.
La situation au sein de SAP est florissante. L’entreprise, considérée comme la plus précieuse d’Europe dans le secteur des logiciels, a dévoilé des résultats trimestriels impressionnants lundi soir, juste après la fermeture des marchés. SAP a non seulement surperformé les attentes pour le troisième trimestre, mais a également relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année.
Comme conséquence, l’action a atteint un nouveau sommet à plus de 222 euros, enregistrant une hausse de plus de cinq pour cent. Cela semble être une excellente nouvelle, surtout après que la performance de SAP ait temporairement propulsé le DAX suite à un début de semaine plus faible. Cependant, la publication de résultats en dessous des attentes par la Deutsche Bank a rapidement reflué cette tendance.
Néanmoins, un point crucial mérite d’être noté concernant SAP. La récente augmentation des actions a permis à SAP de franchir le seuil de 15 % de pondération dans l’indice boursier allemand, un cap qui est significatif. Ce surpoids a des implications, car le groupe de gaz industriels Linde a récemment dû quitter la Bourse allemande après avoir atteint un seuil similaire, alors que la valeur limite était alors fixée à dix pour cent. En montant le plafond à 15 % en mars, l’objectif était en partie de prévenir une telle situation pour SAP, mais la réalité semble dépasser ces prévisions.
Des attentes élevées réjouissent les investisseurs
Pour la période de juillet à septembre, SAP a enregistré une augmentation du chiffre d’affaires de 9 % pour atteindre 8,47 milliards d’euros. De plus, le bénéfice avant intérêts et impôts, ajusté pour des éléments exceptionnels, a surpris positivement, grimpant de 27 % par rapport à l’année précédente pour toucher 2,24 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net a atteint 1,44 milliard d’euros, soit une hausse de 13 %. Les objectifs pour l’année maintenant prévoient une hausse des bénéfices avant impôts de 20 à 23 %, contre une prévision antérieure de 17 à 21 %.
Ces prévisions optimistes sont principalement alimentées par la solidité du marché des licences logicielles, où SAP a enregistré une croissance notable. Christian Klein, le PDG de SAP, accentue l’importance des solutions cloud, qui assurent une meilleure fidélisation des clients grâce à des revenus récurrents, également connus sous le nom d’ARR, impactant positivement le chiffre d’affaires et la rentabilité. Les résultats du secteur cloud ont été particulièrement impressionnants, avec une augmentation de 25 % au troisième trimestre, et des réservations en forte hausse pour les mois à venir.
Ces perspectives ont su séduire les investisseurs, avec une flambée de 50 % du cours de l’action depuis le début de l’année, et la valorisation boursière actuelle de SAP avoisine les 260 milliards d’euros, représentant désormais plus de 15 % de la capitalisation boursière des 40 entreprises du DAX, loin devant Siemens, qui atteint environ 10 %.
SAP va-t-il suivre le chemin de Linde ?
Avec la pondération de SAP atteignant 15 % dans le DAX, la situation d’écrêtement est désormais en jeu. Cette règle, établie par l’opérateur de l’indice, la Deutsche Börse, vise à limiter la prépondérance d’une seule entreprise inom l’indice. Ceci concerne également les indices MDAX, SDAX, et TecDAX. En conséquence, les fonds indiciels et les ETF sont contraints de céder des actions des entreprises qui surpassent ce seuil afin de ne pas dépasser eux-mêmes cette limite, ce qui peut freiner la progression du prix de leurs actions.
Avant mars, le seuil d’écrêtement était fixé à 10 % et avait conduit à un total de 38 ajustements pour quatre sociétés au cours de la décennie passée. Linde, en particulier, a franchi cette barrière plusieurs fois, entraînant finalement son départ de la Bourse allemande. Ce désengagement a été un coup dur pour la Deutsche Börse, perdant ainsi l’une de ses entreprises les plus précieuses. Il était espéré que la mise à jour des règles éviterait