Twitter distingue NPR avec une étiquette de média trompeuse soutenue par l’État

Après avoir pris le relais l’année dernière, le nouveau propriétaire de Twitter a inventé des politiques à la volée, poussé des changements de conception douteux et généralement plié la plate-forme au gré de ses caprices.

Dans le dernier épisode de la saga mercurielle du leadership d’Elon Musk, Twitter classe désormais NPR à but non lucratif de la même manière qu’il gère RT, le tristement célèbre porte-parole soutenu par l’État russe qui pousse les points de discussion du Kremlin vers le monde entier.

Crédits image : Radio Nationale Publique

Le compte Twitter de NPR sur la plate-forme d’actualités autrefois essentielle est désormais accompagné d’une étiquette le désignant comme « média affilié à l’État américain ». Mais NPR ne répond pas La propre définition de Twitter pour un compte rattaché à l’État :

Les médias affiliés à l’État sont définis comme des médias où l’État exerce un contrôle sur le contenu éditorial par le biais de ressources financières, de pressions politiques directes ou indirectes et/ou d’un contrôle sur la production et la distribution…

Les organisations médiatiques financées par l’État et jouissant d’une indépendance éditoriale, comme la BBC au Royaume-Uni par exemple, ne sont pas définies comme des médias affiliés à l’État aux fins de cette politique.

NPR, qui fonctionne avec une indépendance éditoriale, n’est pas contrôlé par le gouvernement américain. Et l’organisation de presse n’a reçu qu’environ 1% de son budget du financement fédéral en 2020.

La décision, qui semble être venue à l’improviste, peut avoir autant à voir avec l’incapacité d’Elon Musk à comprendre les médias qu’avec sa tendance à régler des comptes en modifiant les règles et les fonctions de Twitter.

Sur la base des attaques antérieures de Musk contre la presse, il est possible que NPR ait une couverture d’enquête peu flatteuse sur le magnat de la technologie. Mais il est tout aussi probable que Musk exerce simplement son influence pour apaiser ses fans et les nouveaux médias de droite avec lesquels il s’est aligné à plusieurs reprises.

Juste avant de faire la guerre à NPR, Musk a visé le New York Times. Les utilisateurs de Twitter ont attendu avec impatience le week-end, attendant que la directive voulant que toutes les coches « héritées » soient supprimées des comptes précédemment vérifiés se concrétise. Mais les chèques bleus hérités ont survécu au week-end à une exception notable près : le New York Times. Musk a apparemment révoqué lui-même le chèque bleu du NYT après avoir appris que le journal n’avait pas l’intention de payer pour son nouveau service de vérification de paiement à l’acte mal conçu.

Le mépris de Musk pour les médias d’information traditionnels a été un facteur d’animation majeur dans sa décision d’acheter Twitter pour commencer. Et alors que Twitter se décompose en une bouillie désagréable de blagues périmées, de haine amplifiée et de notoriété payée, Musk continuera probablement à manipuler le réseau social à ses propres fins, jusqu’à ce que les roues tombent ou que nous arrêtions tous d’y prêter attention.

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