Les déclarations de Donald Trump sur l’Ukraine révèlent une tendance à relayer des informations biaisées, souvent en faveur de la Russie. Il a propagé des allégations non fondées sur l’encerclement des soldats ukrainiens, tout en minimisant l’agression russe et en blâmant l’Ukraine pour le conflit. Trump a également exagéré l’aide américaine à l’Ukraine et a adopté des narrations alignées sur la propagande russe, déformant les faits et isolant les États-Unis sur la scène internationale.
Les Déclarations Controversées de Donald Trump sur l’Ukraine
Les déclarations erronées et les demi-vérités prononcées par Donald Trump ne sont pas un phénomène récent. Toutefois, concernant l’Ukraine, sa position semble particulièrement marquée par une obsession pour les informations biaisées. Ses commentaires tendent à favoriser le récit russe, et plusieurs exemples en témoignent clairement, soulignant une intention de désinformation ciblée.
L’Obsession de Trump pour la Narration Russe
En mars, Trump a partagé sur sa plateforme Truth Social que des milliers de soldats ukrainiens étaient piégés par les forces russes, annonçant un massacre imminent. Il a même incité Vladimir Poutine à épargner ces soldats, répétant cette affirmation à plusieurs reprises tout en prétendant que sans son intervention, ces vies auraient été perdues.
En réalité, aucune preuve crédible n’a soutenu ces allégations d’encerclement. Trump a relayé une fausse information véhiculée par Poutine, selon laquelle les troupes ukrainiennes « isolées » dans la région de Koursk n’auraient d’autre option que de se rendre. Même des journalistes militaires russes ont contredit cette affirmation. Les services de renseignement de Trump auraient également mis en garde la Maison Blanche contre cette désinformation. Il est difficile de déterminer les motivations de Trump, mais une explication possible est qu’il cherchait à justifier ses relations avec Poutine en leur conférant une dimension humanitaire.
Ces dernières semaines, Trump a souvent mis en avant la prétendue volonté de paix du Kremlin, affirmant que Poutine était en faveur d’une résolution pacifique. Cette confiance, pourtant en désaccord avec la réalité des offensives russes et le refus d’un cessez-le-feu, reste un mystère. L’affirmation de Trump s’aligne étrangement sur la propagande du Kremlin, qui prétend que les hostilités prendraient fin si l’Ukraine acceptait une solution de paix.
Trump évite systématiquement de critiquer l’agression militaire de la Russie, laissant entendre que la guerre en Ukraine est l’issue d’une catastrophe naturelle, sans véritable responsable, à l’exception peut-être de l’administration Biden. Plus récemment, il a même accusé l’Ukraine de la guerre, déclarant au président Zelensky qu’il n’aurait jamais dû commencer ce conflit.
Cette perspective déforme les faits historiques et isole les États-Unis sur la scène internationale. Lors d’un vote à l’ONU condamnant l’invasion russe, les États-Unis se sont joints à la Russie et à plusieurs États prorusses pour voter contre la résolution.
La narration de la guerre inclut également le débat autour de la révolution ukrainienne de 2014, souvent qualifiée de coup d’État orchestré par les États-Unis par la propagande russe. Trump a épousé ce point de vue, dépeignant des figures comme Victoria Nuland comme des instigateurs de guerre à Washington.
Un mois après son investiture, Trump a intensifié ses critiques envers Zelensky, l’accusant de ne pas organiser d’élections et le qualifiant de dictateur. Ce discours reprend des éléments des chaînes de propagande russes, qui présentent Zelensky comme un leader impopulaire ayant perdu sa légitimité.
Bien que la loi ukrainienne sur l’état de guerre interdit les élections, la popularité de Zelensky reste élevée, avec des sondages indiquant qu’il bénéficie d’un soutien considérable, loin des 4 % avancés par Trump.
Trump a également exagéré les contributions financières des États-Unis à l’Ukraine, affirmant que celles-ci s’élevaient à 350 milliards de dollars, tout en insinuant que l’Europe ne faisait qu’une fraction de cet effort. Cependant, des sources fiables indiquent que l’aide américaine est en réalité d’environ 120 milliards de dollars, avec des contributions européennes dépassant celles des États-Unis de 15 %.
Dans ses déclarations, Trump dépeint une Ukraine désespérément faible et détruite, affirmant qu’elle n’a « aucune carte » à jouer contre la Russie, ce qui souligne une fois de plus son alignement sur la propagande du Kremlin.