Donald Trump a demandé à ses responsables militaires de développer des stratégies pour « récupérer » le canal de Panama, en réponse à l’influence croissante de la Chine dans la région. Bien qu’une intervention militaire soit envisagée, elle semble peu probable. Les gouvernements panaméen et chinois ont nié toute ingérence. Le canal, achevé en 1914 et transféré au Panama en 1977, demeure un point stratégique, utilisé par 15 000 navires chaque année.
Les Plans de Trump pour le Canal de Panama
Le président Donald Trump a récemment demandé à ses responsables militaires de concevoir des stratégies pour récupérer le canal de Panama, selon deux sources proches du dossier. Cette initiative de la Maison Blanche survient alors que Trump exprime son intention de contrer l’influence croissante de la Chine dans la région. Lors de son allocution au Congrès la semaine dernière, il a déclaré : « Pour renforcer notre sécurité nationale, mon administration va récupérer le canal de Panama. »
Options Militaires et Réactions Internationales
Deux responsables américains ayant connaissance de la situation ont révélé à NBC News que l’administration Trump progresse avec cette démarche, bien que le terme « récupérer » manque de clarté. Avant son investiture à la fin de janvier, Trump n’a pas écarté la possibilité d’une intervention militaire pour contrôler ce passage stratégique qui relie la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique. Les responsables ont indiqué que le Commandement sud des États-Unis élabore des plans pouvant aller d’un partenariat avec l’armée panaméenne à une intervention directe des troupes américaines.
Il est important de noter que, bien que l’option militaire soit envisagée, elle est considérée comme peu probable. La coopération de l’armée panaméenne sera essentielle pour toute opération militaire américaine. Les préoccupations se concentrent particulièrement sur l’influence chinoise au canal, notamment après que Trump a évoqué des ports soutenus par la Chine entourant le canal de 50 miles, ce qu’il considère comme une menace pour la sécurité nationale.
Les gouvernements du Panama et de la Chine ont nié toute ingérence étrangère dans le canal, qui est protégé par un traité de neutralité. En réponse aux accusations américaines, la Chine a affirmé qu’elle soutenait la souveraineté panaméenne et a nié toute implication dans la gestion du canal. Le président panaméen, José Raúl Mulino, a aussi fait écho à cette position, déclarant que seule son administration a le pouvoir de décider concernant le canal.
Alors que les tensions entre la Chine et les États-Unis continuent de s’intensifier, Trump semble déterminé à maintenir une présence militaire forte dans la région. La possibilité d’une invasion américaine est jugée peu probable, mais des stratégies telles que la sécurisation des ports ou la restauration de l’exploitation américaine du canal pourraient être envisagées. Actuellement, environ 200 soldats américains, y compris des forces spéciales, sont stationnés dans la région.
Dans un contexte de guerre commerciale entre les deux puissances, le général Laura Richardson a averti que les projets chinois au Panama pourraient servir des fins militaires. Trump a récemment annoncé qu’une grande entreprise américaine prévoit d’acheter des ports autour du canal, affirmant que son administration « récupérera le canal de Panama » et que cette démarche est déjà en cours. Cependant, le président panaméen a rapidement contré ces déclarations, réaffirmant que « le canal de Panama n’est pas en train d’être récupéré ».
Le canal, utilisé par environ 15 000 navires chaque année, a été principalement financé par les États-Unis et achevé en 1914. Le président Jimmy Carter a transféré le contrôle du canal au Panama dans le cadre d’un traité signé en 1977, stipulant que les États-Unis conservent le droit de défendre la neutralité de cette voie navigable.