Trudeau dit qu’il est «déconcertant» que des parties de la fonction publique signent des contrats avec des «niveaux de sécurité douteux» pour des institutions comme la GRC
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OTTAWA — Le gouvernement fédéral examinera un contrat controversé avec une entreprise liée au gouvernement chinois qui fournit à la GRC du matériel de communication sensible.
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Le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié la décision de la fonction publique fédérale de signer le contrat de « déconcertante » et a déclaré que le processus d’approvisionnement serait modifié pour s’assurer qu’une telle situation ne se reproduise plus.
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Le chef conservateur Pierre Poilievre a appelé à l’annulation du contrat et a déclaré aux journalistes mercredi que Trudeau « doit assumer la responsabilité de son propre gouvernement, plutôt que d’essayer de blâmer tout le monde tout le temps ».
« Je veux dire, c’est presque quelque chose qu’on s’attendrait à trouver dans un roman d’espionnage. Mais les personnages de romans d’espionnage ne seraient jamais aussi incompétents », a-t-il déclaré.
Radio-Canada dévoilée mercredi que Services publics et Approvisionnement Canada a attribué un contrat à Sinclair Technologies en 2021 d’une valeur de 549 637 $ pour un système de filtrage des radiofréquences destiné à protéger les communications radio terrestres de la GRC.
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Sinclair Technologies est basée en Ontario mais est contrôlée par Hytera Communications, une société basée en Chine.
Hytera Communications appartient en partie au gouvernement chinois via un fonds d’investissement et est inscrite depuis 2021 sur la liste noire de la Commission fédérale des communications des États-Unis pour avoir posé un « risque inacceptable » pour la sécurité nationale du pays.
La société fait également face à 21 chefs d’inculpation dans une affaire d’espionnage américaine, notamment pour complot en vue de voler des secrets commerciaux à la société américaine Motorola. Hytera avait nié les allégations.
En 2017, le gouvernement Trudeau autorisé la vente de la société de technologie par satellite basée en Colombie-Britannique Norsat International à Hytera, affirmant que la vente ne nuirait pas à la sécurité nationale.
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Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré aux journalistes qu’il avait demandé à ses fonctionnaires, à la lumière du rapport de Radio-Canada, d’examiner « de très près » les détails du contrat et de revoir le processus par lequel le contrat a été attribué par SPAC l’année dernière.
« Il va sans dire que nous devons être très vigilants quant à l’endroit où les vecteurs de risque et d’ingérence étrangère se produisent au quotidien », a-t-il déclaré.
Helena Jaczek, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, a déclaré dans un communiqué que son ministère était au courant des préoccupations entourant le contrat de la GRC, mais a néanmoins salué le travail de son ministère.
« En tant qu’agent d’achat central du gouvernement du Canada, SPAC a un solide bilan de gestion de l’approvisionnement de plus de 20 milliards de dollars en biens et services chaque année en fonction des exigences établies par le ministère client », a-t-elle déclaré.
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« Nous prendrons toutes les mesures pour assurer l’intégrité de notre infrastructure. »
Les réactions des ministres ont suivi les commentaires de Trudeau qui, dans un geste rare, a ouvertement critiqué la fonction publique fédérale pour avoir «signé des contrats qui ont des niveaux de sécurité douteux pour nos opérations et nos institutions de sécurité nationale» à un moment où les agences de sécurité du Canada appellent à plus de vigilance. sur l’ingérence étrangère.
Trudeau a ajouté que son gouvernement assurerait le suivi du contrat pour s’assurer que la technologie de communication utilisée par la GRC est sécurisée, mais a également appelé à un examen.
Il a dit qu’il voulait s’assurer que le Canada ne signe pas de contrats avec le plus bas soumissionnaire, ce qui exposerait le pays à d’éventuelles failles de sécurité.
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L’offre de Sinclair Technologies aurait été inférieure de 60 000 $ à celle de son principal concurrent, la société québécoise de technologie des communications Comprod, selon Radio-Canada.
« Nous aurons de vraies questions pour le service public indépendant qui a signé ces contrats. Et nous veillerons à ce que cela change à l’avenir. Il est grand temps que cela se produise », a déclaré Trudeau lors d’une conférence de presse à Montréal.
À Ottawa, les conservateurs ont partagé leur incrédulité face à la façon dont la situation s’est déroulée et ont même suggéré qu’il existe une tendance à ne pas prendre ces situations au sérieux.
« Le gouvernement a verbalement tenté de suggérer qu’il comprenait certains des risques associés à la sécurité nationale vis-à-vis du Parti communiste chinois, mais il y a un schéma constant de leurs actions qui contredisent complètement leurs paroles », a déclaré le député Garnett Genuis.
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Son collègue, Chris Warkentin, a ajouté que la situation « viole toute pensée raisonnable que toute personne aurait en matière de sécurité nationale » et qu’il est « impensable » que le gouvernement signe un tel contrat pour la GRC.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a dit qu’il y a une leçon importante qu’il a apprise lorsqu’il était ministre au gouvernement du Québec : ne jamais blâmer les fonctionnaires.
« Vous ne pouvez tout simplement pas faire ça », a-t-il dit.
Le gouvernement fédéral a déjà interdit les sociétés chinoises Huawei Technologies et ZTE de son réseau sans fil 5G en mai dernier pour des raisons de sécurité. La décision, qui a pris des années, a fait du Canada le dernier membre de l’alliance du renseignement Five Eyes à restreindre l’utilisation de Huawei après les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
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Mais des rapports récents ont souligné la nécessité pour le Canada d’intensifier sa surveillance en ce qui concerne l’ingérence étrangère, en particulier les allégations selon lesquelles la Chine aurait financé des candidats aux élections fédérales de 2019. Trudeau a déclaré que l’ingérence étrangère n’avait pas changé les résultats des élections passées de « manière significative ».
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Trudeau a affaire à Hytera Communications. En 2017, il a approuvé la vente de Norsat International, basée à Vancouver, à Hytera, ce qui a incité les députés de l’opposition à accuser le gouvernement de fermer les yeux sur la sécurité nationale.
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