mardi, mars 11, 2025

Titre : Saut à ski : Importance des millimètres dans la couture, l’étape et l’épaisseur

La conformité des combinaisons de saut à ski est essentielle pour garantir l’équité, comme l’a révélé un récent scandale aux Championnats du Monde à Trondheim. Des coutures renforcées, interdites, ont été détectées sur certaines combinaisons, entraînant des aveux de tricherie de l’équipe norvégienne. Les normes de performance sont strictes, et l’automatisation des contrôles est envisagée pour éviter les infractions, afin de maintenir l’intégrité des compétitions face à des allégations de manipulations.

Pourquoi la conformité des combinaisons de saut à ski est-elle cruciale ? Quelle est la raison de l’interdiction des coutures renforcées ? Et comment pourrait-on améliorer le processus de mesure des combinaisons ? Nous vous éclairons sur les points essentiels du récent scandale qui a terni les Championnats du Monde à Trondheim.

Les disqualifications de sauteurs ou de sauteuses pour des combinaisons non conformes sont fréquentes lors des compétitions. Un incident marquant s’est produit durant la compétition mixte olympique de 2022, où cinq athlètes ont échoué le test de conformité de leur combinaison, entraînant des débats houleux sur la fiabilité des vérifications. Plus récemment, un nouveau scandale a secoué le monde du saut à ski. Sven Hannawald, expert dans le domaine, a déclaré : ‘Je n’aurais jamais imaginé que cela arriverait dans mes pires cauchemars.’

Aalbu : ‘Nous avons enfreint les règles’

Des vidéos provenant de l’hôtel de l’équipe norvégienne ont révélé que des coutures supplémentaires avaient été ajoutées sur certaines combinaisons. L’entraîneur principal norvégien, Magnus Brevig, a été témoin de ces modifications interdites. Face à l’accumulation de preuves, le directeur sportif Jan Erik Aalbu a admis le 09 mars 2025 que deux combinaisons avaient été altérées de manière intentionnelle : ‘Nous avons triché’, a-t-il avoué.

Les raisons de l’interdiction des coutures supplémentaires

Les combinaisons de Johan André Forfang et Marius Lindvik auraient été équipées de coutures renforcées s’étendant du genou à l’entrejambe. Quel avantage cela procure-t-il ? L’entraîneur autrichien, Andreas Widhölzl, a commenté : ‘Cette couture rigidifie la combinaison. C’est astucieux, mais cela ne respecte pas les règles.’ Les coutures renforcées augmentent la stabilité en vol des sauteurs, ce qui réduit leurs mouvements et entraîne un vol plus stable. Moins de mouvements compensatoires peuvent alors permettre de réaliser de plus grandes distances.

Un changement que l’entraîneur polonais, Thomas Thurnbichler, compare à un effet ‘dopant’.

Normes de performance et innovations technologiques

Cependant, la couture renforcée n’est pas la seule méthode permettant d’obtenir un avantage avec une combinaison modifiée. La fédération internationale de ski (FIS) s’efforce depuis des années d’assurer l’équité entre les compétiteurs. Cela implique de réguler des aspects tels que la longueur des foulées, la densité des tissus et l’utilisation de puces électroniques intégrées, afin de garantir que les performances des athlètes soient basées sur leur habileté plutôt que sur leur équipement.

Les combinaisons doivent être fabriquées en tissu respirant, avec une épaisseur variant entre quatre et six millimètres. De plus, elles doivent avoir une marge maximale de quatre centimètres par rapport au corps pour éviter tout gonflement excessif, tout en restant suffisamment ajustées avec une marge d’au moins deux centimètres. À l’entrejambe, cette marge ne doit pas dépasser trois centimètres.

Contrôles rigoureux et automatisation des mesures

Pour garantir le respect de ces normes, les combinaisons sont soumises à des vérifications avant les sauts, menées par une équipe de la FIS. Les sauteurs ne peuvent plus ajuster leurs combinaisons sur le tremplin, une technique autrefois utilisée pour augmenter la surface à l’entrejambe. Grâce à l’utilisation de sept puces électroniques (cinq pour les femmes), les ajustements sont enregistrés, et les sauteurs sont testés avant et après chaque saut.

Le changement de combinaison entre le premier et le deuxième saut est prohibé. Au cours de la saison, les sauteurs ne peuvent utiliser que huit combinaisons, bien que deux supplémentaires soient autorisées pour les Championnats du Monde.

Hannawald : ‘Automatiser le contrôle des combinaisons’

Traditionnellement, les mesures étaient effectuées manuellement par des contrôleurs. Grâce à l’introduction des puces, une partie de ce processus est désormais électronique. Sven Hannawald a suggéré que le contrôle des combinaisons pourrait être encore davantage automatisé : ‘Il serait judicieux de confier ce contrôle à un système automatisé. Un scanner pourrait à terme être associé à un logiciel de vérification.’

La dernière journée des Championnats du Monde de ski nordique devait être consacrée au saut à ski, mais les combinaisons altérées des athlètes norvégiens ont volé la vedette.

Un ordinateur n’ignorerait pas les infractions comme pourrait le faire un contrôleur humain : ‘Pour un ordinateur, un demi-millimètre est une infraction, et cela entraîne un signal rouge. Les sauteurs se retrouvent alors avec des marges de trois millimètres.’, a noté Hannawald.

‘Des sauteurs en difficulté triomphent maintenant …’

Hannawald évoque également la possibilité que d’autres équipes aient également eu recours à des manipulations : ‘Des techniques sont désormais employées qui auraient entraîné des disqualifications il y a deux mois. Certaines performances qui étaient problématiques au début de la saison permettent maintenant de passer facilement au deuxième tour.’ Selon lui, les événements récents à Trondheim ne révèlent que la partie émergée de l’iceberg.

La tournée Raw-Air débute également en Norvège le 12 mars 2025, alors que le saut à ski traverse une crise sans précédent. Un développement à surveiller de près.

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