L’article critique la définition du travail selon Sir Keir Starmer, soulignant qu’elle exclut ceux qui investissent et génèrent des revenus passifs. L’auteur, fort de son expérience dans le monde du travail, dénonce une vision simpliste et méprisante de l’effort et de l’aspiration, arguant que la véritable éthique de travail mérite d’être valorisée. Il plaide pour une redéfinition du concept de travail qui reconnaisse la diversité des contributions dans le secteur privé plutôt que de cibler uniquement les fonctionnaires.
Une Vision Réductrice du Travail
Alors que mes doigts dansent sur le clavier pour rédiger cette colonne, je pourrais jurer que je suis en train de travailler. Pourtant, il s’avère que je ne le fais pas vraiment. Possédant des actions générant des revenus de dividendes, je ne rentre pas dans la définition du « travailleur » selon Sir Keir Starmer.
Récemment, j’ai fait face à une urgence dentaire. Heureusement, j’ai pu régler la facture pour la réparation de ma dent, éliminant rapidement mon angoisse, sauf celle liée à mes finances.
Selon Sir Keir, une personne qui travaille n’aurait pas les moyens de « sortir des difficultés » en écrivant un chèque. Mais qui utilise encore des chèques de nos jours ? Si notre Premier ministre le fait, cela indique qu’il est déconnecté des réalités financières d’aujourd’hui.
Redéfinir le Concept de Travail
Depuis 30 ans, je passe mes journées dans divers bureaux de journaux, travaillant au moins dix heures par jour. Cela ressemblait à un travail, mais selon la définition de Starmer, cela ne pourrait pas l’être.
Je reconnais que Starmer cherchait à mettre en avant les personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Cependant, le choix de ses mots trahit une attitude simpliste et dédaigneuse. Son discours anti-aspirationnel est en contradiction avec l’objectif du Parti travailliste d’encourager la croissance et d’investir dans les actifs britanniques. Il est surprenant que le leader d’un parti qui se prétend « travailliste » semble mépriser les efforts de tant de gens.
Starmer et Reeves devraient plutôt promouvoir une plus grande propriété d’actions, notamment par le biais de plans d’actions pour les employés, au lieu de stigmatiser ceux qui en bénéficient.
Alors que certains s’indignent de sa formulation maladroite, beaucoup d’entre nous se sentent réellement insultés. Le travail fait partie intégrante de mon identité. Je suis aussi fier de mes origines ouvrières du nord-est que n’importe quel aristocrate de sa lignée.
Bien que je n’hérite pas de ma famille, j’ai reçu un héritage bien plus précieux : une solide éthique de travail. Mes investissements et ma capacité à faire face aux urgences financières résultent de mes efforts, pas d’un privilège mal acquis. Les insinuations de Starmer insinuent que nous ne sommes pas de véritables travailleurs, ce qui touche une corde sensible.
Les émotions comptent en politique, et il semble qu’il cherche à effacer notre héritage de classe ouvrière. L’impression donnée est que le seul travailleur que le Parti travailliste respecte est un fonctionnaire sous pression, bénéficiant d’exemptions fiscales et de hausses de salaire. En revanche, le secteur privé est perçu comme une cible facile.
Les propos de Starmer révèlent une vision alarmante et simpliste du monde du travail. Ils évoquent une époque révolue, presque mythique, où des capitalistes malveillants opprimaient les travailleurs. Pourtant, le monde n’est pas aussi binaire, et il ne l’est certainement pas aujourd’hui.
Construire un portefeuille d’actions et épargner ne fait pas de vous un rentier, mais dans la vision de Starmer, cela vous rend vulnérable aux yeux du fisc. Pourquoi s’efforcer de réussir et d’aspirer à la mobilité sociale si cela vous met dans le collimateur ?