Friedrich Merz a été réélu président du groupe parlementaire de l’Union au Bundestag avec 98 % des voix. Lars Klingbeil est prévu pour succéder à Rolf Mützenich à la présidence du groupe SPD. La gauche s’oppose à une hausse des dépenses militaires, tandis qu’une pétition appelle Robert Habeck à maintenir son rôle politique. Le parti de gauche connaît une forte adhésion, avec plus de 100 000 membres. Jörg Kukies préconise des discussions rapides sur la modification constitutionnelle pour de nouvelles dettes.
Friedrich Merz, le leader de la CDU, a été réélu à la présidence du groupe parlementaire de l’Union au Bundestag avec une majorité écrasante. Le chef du groupe SPD, Rolf Mützenich, anticipe que Lars Klingbeil dirigera le parti ‘avec détermination’ lors des négociations avec l’Union.
Voici les points clés à retenir :
Élection du nouveau président de groupe SPD prévue mercredi
Le groupe parlementaire SPD au Bundestag prévoit d’élire mercredi (à 10h00) Lars Klingbeil comme président. Ce choix fait suite à sa nomination par le conseil du parti ainsi que le conseil de groupe. Klingbeil succédera à Rolf Mützenich, l’actuel président, qui a décidé de ne pas se représenter.
Suite à la défaite du SPD lors des élections fédérales, le groupe voit son nombre de députés passer de 207 à 120. Le SPD a obtenu seulement 16,4 % des voix, une chute par rapport aux 25,7 % obtenus en 2021. Mützenich dirige le groupe SPD au Bundestag depuis 2019, tandis que Klingbeil aspire également à rester à la tête du parti.
Après cette performance décevante, l’attention se porte sur Lars Klingbeil. Qui est-il vraiment ?
La gauche s’oppose à une décision sur la dette de l’ancien Bundestag
Ines Schwerdtner, présidente du parti de gauche, a qualifié d’escroquerie toute initiative visant à augmenter les dépenses de défense via une modification constitutionnelle ou un fonds spécial. ‘Les Verts et le SPD doivent s’assurer de ne pas soutenir les décisions précipitées d’un Friedrich Merz’, a-t-elle affirmé. ‘La gauche ne votera pas en faveur de ce nouveau fonds pour le réarmement’, a-t-elle ajouté.
En revanche, le parti pourrait soutenir une réforme du frein à l’endettement. ‘Nous continuerons à défendre des investissements massifs dans l’éducation, les infrastructures publiques et une économie équitable.’
Pétition en ligne pour maintenir Habeck en politique
Des dizaines de milliers de citoyens ont signé une lettre ouverte demandant à Robert Habeck de rester actif en politique. En cette période de crises, il est nécessaire d’avoir ‘des personnes – et surtout des leaders – comme toi’, affirme la pétition lancée lundi et déjà signée par plus de 75 000 personnes en moins de 24 heures. Le candidat chancelier des Verts se positionne ‘contre un discours rétrograde et cynique’ et défend ‘la raison, la solidarité et l’espoir’. ‘Pour beaucoup, tu es un symbole d’espoir. Les porteurs d’espoir ne doivent pas quitter la scène quand leur présence est la plus nécessaire, mais doivent prendre les rênes et assumer leurs responsabilités.’
Habeck a annoncé qu’il ne chercherait plus à jouer un rôle de leader au sein des Verts après la déception électorale de son parti.
La gauche en pleine expansion avec plus de 100 000 membres
Le parti de gauche a enregistré environ 20 000 nouveaux membres en seulement deux semaines, portant son total à environ 102 400 membres. Un porte-parole du parti a confirmé cette information relayée par le Frankfurter Rundschau. Le parti vit une vague d’adhésions sans précédent. Lors des dernières élections fédérales, il a capté 8,8 % des voix.
Le 11 février, la gauche avait annoncé avoir atteint un record avec 81 200 membres depuis sa fondation en 2007. Depuis le début de l’année, environ 43 250 nouvelles adhésions ont été enregistrées. Ines Schwerdtner a déclaré lundi, en référence à ces nombreux nouveaux membres : ‘Nous sommes pratiquement un nouveau parti.’
Kukies favorable à des discussions rapides sur la modification constitutionnelle
Jörg Kukies, ministre fédéral des Finances, a plaidé pour des négociations rapides sur une modification de la constitution pour permettre de nouvelles dettes. ‘Le délai pour un projet aussi complexe est extrêmement court avant la formation du nouveau Bundestag’, a-t-il déclaré au ‘Stern’. ‘C’est pourquoi les groupes du Bundestag allemand doivent débuter rapidement les discussions nécessaires.’ En principe, une procédure accélérée est envisageable.
‘Juridiquement, il est possible de modifier la constitution pour mettre en œuvre les propositions financières actuellement à l’étude, comme la réforme du frein à l’endettement ou la création d’un nouveau fonds spécial. L’actuel Bundestag est pleinement opérationnel jusqu’à la constitution du nouveau Bundestag et détient tous les droits, y compris celui de modifier la constitution.’
Merz confirmé à 98 % comme chef de groupe de l’Union
Friedrich Merz, le leader de la CDU et candidat chancelier de l’Union, a été confirmé à la présidence du groupe parlementaire de l’Union au Bundestag avec une large majorité. Selon des sources internes, il a obtenu 98 % des voix lors de la séance constitutive du nouveau groupe. Sur 205 voix exprimées, 201 ont été en faveur de Merz, tandis que 4 ont voté contre.
Lors de sa première élection à ce poste en février 2022, Merz avait obtenu 89,5 %. Il avait ensuite reçu 87 % de soutien lors de sa confirmation, sept mois plus tard. L’Union exclut les abstentions des résultats des votes. Merz avait précédemment été président du groupe de 2000 à 2002.
Klingbeil : une coalition avec l’Union après l’approbation des membres
D’après certaines sources, le SPD n’envisagera de former une coalition avec la CDU/CSU que si les membres du parti l’approuvent majoritairement. ‘Le dernier mot appartient aux membres. Ce sont eux qui prendront la décision finale’, a déclaré Lars Klingbeil, président du parti, lors d’une réunion du groupe SPD au Bundestag à Berlin, rapportée par le Süddeutsche Zeitung. Klingbeil a également reconnu les critiques internes concernant son projet de se faire élire comme président du groupe mercredi. Le référendum proposé par d’autres membres du SPD pourrait retarder les plans de Friedrich Merz, qui souhaite finaliser la formation du gouvernement rapidement.