Pony.ai prévoit d’élargir sa flotte de robotaxis de 250 à 1 000 véhicules d’ici 2025, en partenariat avec GAC Aion, alors que la compétition avec les États-Unis s’intensifie. Tandis que la Chine avance dans le développement de véhicules autonomes, les entreprises américaines comme GM et Ford rencontrent des difficultés. L’administration Biden envisage de nouvelles réglementations contre les importations chinoises. La situation reste complexe avec des débats au Congrès sur les normes et le déploiement des robotaxis aux États-Unis.
Expansion de la Flotte de Pony.ai
Alors que General Motors a récemment pris la décision de mettre fin à son soutien financier pour Cruise, un acteur majeur du secteur des robotaxis, un concurrent chinois, Pony.ai, a annoncé une initiative ambitieuse. L’entreprise prévoit d’élargir sa flotte de robotaxis, passant de 250 à au moins 1 000 véhicules d’ici 2025, grâce à un partenariat stratégique avec GAC Aion, une branche d’un des plus grands fabricants automobiles en Chine. Avec cette augmentation, Pony.ai envisage d’étendre ses services dans des métropoles clés telles que Pékin, Guangzhou, Shanghai et Shenzhen. Actuellement, la flotte de Pony.ai effectue en moyenne 15 trajets par véhicule par jour, totalisant ainsi plus de 26 000 trajets hebdomadaires.
La Compétition entre les États-Unis et la Chine
La Chine semble prendre de l’avance dans la course aux véhicules autonomes, soutenue par un accès à des véhicules électriques abordables, un cadre réglementaire favorable, ainsi que des incitations étatiques. Baidu, un autre acteur majeur du secteur, a récemment révélé ses efforts pour réduire le coût de production de ses véhicules à environ 30 000 dollars, tout en collaborant avec Geely pour le développement de voitures autonomes.
En revanche, les États-Unis voient leurs collaborations entre constructeurs automobiles et entreprises de robotaxis se heurter à des obstacles. Après la décision de GM de se retirer de Cruise, Ford a également abandonné son projet Argo AI, financé avec Volkswagen, pour se concentrer sur des technologies d’assistance à la conduite avancées dans le cadre de leurs véhicules personnels.
Face à la montée de la Chine dans le domaine des véhicules autonomes, l’administration Biden a proposé de nouvelles réglementations pour restreindre l’importation de logiciels de véhicules connectés en provenance de Chine, les qualifiant de menace pour la sécurité nationale. De plus, le président élu Donald Trump a annoncé des tarifs douaniers plus sévères sur les importations chinoises, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur le développement des technologies de robotaxis aux États-Unis.
Les entreprises de robotaxis, y compris Waymo, envisagent d’utiliser des véhicules électriques chinois pour leurs futures générations de voitures. Cependant, sans un accès à des véhicules électriques à coût réduit, le succès des robotaxis pourrait être compromis. Bien que Pony.ai ait réussi son introduction en bourse sur le Nasdaq, la valorisation actuelle de 5,25 milliards de dollars montre une baisse par rapport à ses 8,5 milliards de dollars d’il y a deux ans, selon des sources financières.
Malgré une concurrence croissante et des défis économiques, Pony.ai et d’autres entreprises espèrent obtenir l’autorisation du gouvernement chinois pour étendre leurs services dans les zones suburbaines. Pendant ce temps, l’équipe de transition de Trump envisage des réglementations fédérales pour les véhicules autonomes, ce qui pourrait faciliter leur déploiement sans les contrôles traditionnels.
Cependant, le Congrès américain n’a pas encore réussi à trouver un consensus sur la législation concernant les véhicules autonomes, malgré la pression croissante de la Chine. Les désaccords portent sur des questions telles que la limitation du nombre de véhicules autonomes sur les routes et les normes de performance imposées par les États. Les préoccupations des villes, comme celles exprimées à San Francisco face aux problèmes de circulation causés par les robotaxis, pourraient également freiner cette évolution.
À l’heure actuelle, la Chine a déjà pris de l’avance sur les États-Unis en matière de déploiement de robotaxis, laissant planer des questions sur la durée de leur avance. Les enjeux économiques et réglementaires continueront de façonner le paysage des véhicules autonomes dans les années à venir.