lundi, décembre 2, 2024

Titre : Les constructeurs automobiles allemands face à une crise mondiale : un trimestre désastreux selon n-tv.de

Les grands constructeurs automobiles allemands, tels que Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW, traversent une période difficile, avec une chute de près de 50 % de leur bénéfice opérationnel au troisième trimestre. La crise mondiale de l’automobile et la concurrence accrue, notamment en Chine, aggravent leur situation. Des licenciements massifs sont envisagés, tandis que la nécessité d’investir dans de nouvelles technologies se fait pressante, malgré une hausse des dépenses en recherche et développement.

Une Tempête pour les Constructeurs Allemands

La situation se complique pour des géants de l’automobile tels que Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW. Au cours de la première moitié de l’année, les résultats n’étaient déjà pas encourageants, mais le troisième trimestre a vu un effondrement du bénéfice opérationnel, chutant de près de 50 %. Un expert du secteur prévient que les années à venir pourraient s’avérer particulièrement difficiles.

Une Industrie en Déclin

La crise mondiale de l’automobile s’intensifie, et les constructeurs allemands en ressentent les effets de manière aiguë. Selon une analyse réalisée par le cabinet EY, le bénéfice opérationnel des principaux groupes automobiles allemands a baissé pour atteindre environ 7,1 milliards d’euros entre juillet et septembre, soit une diminution significative par rapport à l’année précédente. Les revenus ont également connu une baisse de 6 %, s’élevant à 145,4 milliards d’euros.

Les difficultés se sont accentuées au troisième trimestre, avec une chute de 1,9 % du chiffre d’affaires de l’ensemble des groupes examinés, totalisant environ 485,9 milliards d’euros. Le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) a également souffert, enregistrant une baisse de 23,7 % par rapport à l’année précédente. En contraste, certains constructeurs américains ont vu leur bénéfice augmenter de 23 % et leur chiffre d’affaires croître de 8 %.

Constantin Gall, expert chez EY, a souligné que ce trimestre sombre pour les constructeurs allemands révèle des problèmes structurels profonds, exacerbés par la concurrence croissante des nouveaux entrants, notamment ceux de Chine, dans le secteur électrique. Il met en garde : ‘Les prochaines années pourraient être brutales.’

À cause de la faible demande et des coûts élevés, l’industrie automobile est en proie à des difficultés sans précédent, avec des prévisions de licenciements massifs, notamment chez Ford qui prévoit de supprimer 2 900 postes en Allemagne d’ici 2027. Des mesures similaires sont envisagées chez Volkswagen, où plusieurs usines et des milliers d’emplois sont menacés. Des fournisseurs tels que Bosch et Continental s’attendent également à réduire leurs effectifs face à des problèmes de compétitivité.

Les inquiétudes se font aussi sentir sur le marché chinois, crucial pour les ventes. Les fabricants, à l’exception de Tesla, ont signalé des baisses de ventes à deux chiffres au troisième trimestre. La concurrence accrue et la transition rapide vers la mobilité électrique compliquent davantage la situation pour les constructeurs occidentaux. Gall déclare que la compétition en Chine est féroce et se concentre fortement sur les prix, laissant peu d’opportunités aux groupes établis.

Enfin, l’ère où les constructeurs allemands étaient parmi les plus rentables au monde semble révolue. Leur marge bénéficiaire a presque été réduite de moitié, atteignant seulement 4,9 %. En revanche, Suzuki, Kia et Tesla se démarquent avec des marges respectives de 12,7 %, 10,9 % et 10,8 %. La nécessité d’investissements massifs dans des domaines comme les logiciels et les technologies de batteries est urgente, alors même que les coûts doivent être réduits.

Gall conclut que l’industrie pourrait faire face à d’importants défis, notamment des licenciements et une nouvelle vague de consolidation. Il est donc crucial pour les groupes de réorganiser leurs structures internes et de réduire les coûts administratifs. Les dépenses en recherche et développement ont pourtant augmenté de 12 % au troisième trimestre, atteignant 8,3 milliards d’euros, ce qui souligne l’importance d’anticiper et de s’adapter à un environnement en constante évolution.

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