À bord d’un vol transatlantique, Sir Keir Starmer se prépare pour un sommet crucial avec Donald Trump, conscient des enjeux liés à la crise en Ukraine et aux relations avec l’OTAN. Il cherche à établir un lien entre l’agenda américain et une Union Européenne en difficulté, tout en évitant de froisser Trump. Les défis incluent la position du Royaume-Uni sur l’Ukraine, les dépenses de défense, les tarifs commerciaux et les implications du Brexit, alors que les attentes sont élevées.
À 35 000 pieds au-dessus de l’Atlantique Nord, la nuit dernière, Sir Keir Starmer affichait un visage déterminé, conscient qu’il était sur le point de vivre les 36 heures les plus critiques de son mandat. Les enjeux étaient plus qu’importants alors qu’il se préparait pour un sommet à la Maison Blanche avec Donald Trump, à la suite de deux semaines de bouleversements en Occident.
Alors que Trump perturbait l’ordre établi en Ukraine et au sein de l’OTAN, envoyant des ondes de choc à travers l’Europe, Sir Keir cherchait à se positionner comme un « pont » entre l’agenda de Trump et une Union Européenne en crise. Cependant, construire un pont n’est pas sans risques, surtout quand il s’agit de naviguer dans les eaux tumultueuses de la politique internationale.
Une Réunion Cruciale
Downing Street est bien consciente que cette rencontre pourrait engendrer des années de complications si elle ne se déroule pas comme prévu avec un président aussi imprévisible. La mémoire du chaos causé par un Trump mécontent reste fraîche, comme l’ont constaté de nombreux leaders politiques avant lui.
Hier soir, un Sir Keir détendu tentait de projeter l’image d’un homme qui ne se laissait pas abattre, tout en évitant de commettre une erreur fatale. Jamais je n’ai vu un Premier ministre changer de tenue aussi souvent qu’il changeait de costume, mais après les questions de la semaine, il a opté pour une allure décontractée avec des baskets Adidas et une chemise noire apparemment sponsorisée par Lord Alli.
Les Défis à Surmonter
Au cours de son discours, il a même glissé une blague sur Kemi Badenoch, la leader conservatrice, indiquant qu’il avait le sens de l’humour, mais il était évident que l’angoisse le rongeait. Quand il était confronté aux questions des journalistes, il répétait qu’il « ne devancerait pas les discussions », refusant de divulguer des informations même sur les sujets les plus simples.
Avec un Emmanuel Macron ayant récemment pris le devant de la scène à la Maison Blanche, la pression sur Sir Keir pour établir une connexion solide avec le président américain était palpable. Alors que Macron est en fin de mandat, Sir Keir espère naviguer avec succès dans cette rencontre avec Trump, qui pourrait avoir des implications majeures pour le Royaume-Uni à l’approche des élections.
Les Pièges à Éviter
Alors, quels pièges pourrait-il rencontrer aujourd’hui ? Voici quelques-uns des principaux défis à garder à l’esprit :
Ukraine
Trump a clairement exprimé son hostilité envers le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rendant ainsi la position de Sir Keir délicate. Étant donné que le Royaume-Uni est l’un des principaux soutiens de l’Ukraine, il doit naviguer prudemment pour maintenir cette position tout en évitant de froisser Trump.
Défense
Dès le départ, Sir Keir a pris un virage audacieux en appelant les pays européens à répondre aux exigences de Trump concernant l’augmentation des dépenses de défense. Son annonce récente concernant une augmentation des dépenses militaires du Royaume-Uni à 2,5 % du PIB coïncide avec cette démarche, mais la question demeure : est-ce suffisant ?
Tarifs
Avec Trump menaçant d’imposer des tarifs de 25 % sur les produits européens, le Royaume-Uni espère utiliser ses nouvelles libertés post-Brexit pour éviter des sanctions similaires. Sir Keir a tenté de faire valoir l’équilibre commercial entre les deux nations, mais il reste à voir si cela sera suffisant pour convaincre Trump.
Brexit
Sir Keir a presque laissé entendre que le Brexit pourrait être sa « carte maîtresse » pour sortir des tarifs, mais son rapprochement avec l’UE pourrait compromettre cette opportunité. Alors qu’il aspire à maintenir une relation équilibrée entre les États-Unis et l’Europe, Trump pourrait le contraindre à faire un choix difficile.
La pression monte pour Sir Keir alors qu’il cherche à naviguer dans ces eaux tumultueuses, avec des attentes élevées sur ses épaules. S’il ne parvient pas à gérer cette rencontre avec prudence, les conséquences pourraient être lourdes pour le leader du parti travailliste britannique.