Monsieur Schinecker, qui s’apprête à fêter ses 50 ans, aborde le vieillissement avec sérénité. Il évoque l’importance de vivre l’instant présent et partage ses réflexions sur l’espérance de vie et les avancées médicales. Bien qu’il ne s’attende pas à vivre jusqu’à 150 ans, il exprime son optimisme quant aux progrès de la recherche, notamment grâce à l’intelligence artificielle, qui pourrait transformer le développement de nouveaux traitements. Roche, son entreprise, continue d’innover tout en maintenant une solide position financière.
Un Regard Positif sur le Temps qui Passe
Monsieur Schinecker, vous vous apprêtez à célébrer votre 50ème anniversaire au printemps prochain. Comment ressentez-vous cette étape de votre vie ?
Je n’ai aucun souci concernant mon âge. Je me réjouis de fêter mon anniversaire comme n’importe quel autre jour et je ne considère pas mes 50 ans comme un tournant significatif.
Réalisation de Rêves et Espérance de Vie
Nous avons du mal à le croire. Avez-vous des projets extravagants comme acheter une Harley-Davidson ou partir pour un trek à pieds nus à travers l’Afrique ?
Non, je ne prévois rien de tel. J’ai possédé une moto quand j’avais entre 16 et 18 ans, mais ma femme m’a conseillé d’arrêter, car c’était trop risqué avec de jeunes enfants à la maison.
Que pensez-vous de votre temps restant pour réaliser vos rêves ? Quelle est votre perspective sur l’espérance de vie ?
Je partage souvent avec mes employés et mes enfants cette pensée : « La vie, c’est ce qui se passe pendant que vous planifiez d’autres choses. » Les gens ont tendance à se projeter dans l’avenir, mais la vie se déroule ici et maintenant. À 49 ans, avec l’espérance de vie qui augmente, je devrais vivre au-delà de 80 ans, selon les statistiques. Comment ma vie se déroulera, je ne le sais pas encore, mais je fais de mon mieux pour rester en bonne santé en mangeant équilibré, en faisant du sport et en évitant le tabac.
En ce qui concerne les avancées médicales, jusqu’où peuvent-elles nous mener ?
Avec les avancées comme les vaccinations et les antibiotiques, nous avons réussi à allonger considérablement l’espérance de vie au fil des ans. Je pense que nous avons encore la capacité d’augmenter cette durée, potentiellement au-delà de 100 ans, mais il y a un seuil que nous ne pourrons pas franchir indéfiniment.
En matière de recherche médicale, quelles sont les plus grandes barrières à surmonter ?
Nous devons examiner les maladies qui causent le plus de décès. Les maladies cardiovasculaires sont en tête, suivies du cancer, puis des maladies neurologiques et enfin des infections. Bien que nous ayons fait des progrès significatifs dans la lutte contre le cancer, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Alors, allons-nous réussir à surmonter ces défis ?
Je suis convaincu que nous y parviendrons un jour, mais pas dans l’immédiat, car il reste un long chemin à parcourir. Dans le domaine de la neurologie, nous cherchons des traitements pour des maladies comme Alzheimer. Grâce à des technologies innovantes comme le Brain-Shuttle, nous croyons que nous pouvons mieux cibler ces maladies.
Quelles sont les perspectives pour les générations actuelles ? Pourront-elles vivre en bonne santé jusqu’à 150 ans ?
Non, atteindre 150 ans ne semble pas réalisable à l’heure actuelle.
Pourquoi cela ?
Parce qu’à un moment donné, notre corps finit par s’arrêter. Ce n’est pas seulement une question de maladies ou de risques. Il est également crucial de se demander ce que signifie vieillir de manière sensée. Vieillir est un processus, mais la qualité de ce vieillissement est primordiale.
Quel rôle l’intelligence artificielle jouera-t-elle dans le domaine de la longévité ?
L’intelligence artificielle va révolutionner notre existence. Elle jouera un rôle clé dès le départ dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments. Actuellement, pour découvrir de nouveaux traitements, nous devons tester un grand nombre de molécules, mais grâce à l’IA, nous pouvons simuler ces tests sur ordinateur, ce qui nous permet de sélectionner plus rapidement les candidats prometteurs.
En conséquence, les avancées seront-elles plus rapides ?
Oui, cela sera certainement le cas.
Quel pourrait être le prochain progrès majeur soutenu par l’IA ?
Nous avons actuellement un médicament en développement pour traiter les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, basé sur de vastes données et l’IA. De plus, nous collaborons avec Biontech pour un vaccin personnalisé contre le cancer, qui utilise l’IA pour identifier les antigènes spécifiques à chaque tumeur.
Cela signifie-t-il que la performance de Roche s’améliorera grâce à l’IA ?
Absolument, elle s’améliorera encore.
L’IA présente également un potentiel immense pour rationaliser nos opérations. Notre effectif a dépassé les 100 000 employés, tandis que d’autres entreprises, comme Eli Lilly, fonctionnent avec moins de personnel.
Roche ne prévoit donc pas de réduction d’effectifs ?
Non, notre effectif reste stable, voire en légère augmentation.
Cela dit, il y a eu des défis dans le développement de nouveaux traitements pour le cancer et Alzheimer. N’est-ce pas préoccupant ?
Nous avons enregistré une augmentation de 9 % de notre chiffre d’affaires au dernier trimestre, et le semestre précédent a également été positif, avec une hausse de 11 % de nos bénéfices. Je peux affirmer que nous sommes dans une position financière solide, sans problème de croissance.
Alors, quel est votre défi ? Un problème structurel ?
Non, mais en tant qu’entreprise véritablement innovante, nous travaillons toujours à la pointe de la recherche. Cela implique des risques. Dans l’ensemble de l’industrie, seulement 8 % des molécules passent du stade de développement à la commercialisation, ce qui prend environ 13 ans.