Écouter de la musique pendant l’entraînement améliore la performance physique et retarde la fatigue. Elle est particulièrement bénéfique pour les sports d’endurance et les activités de groupe. Cependant, pour des sports nécessitant une concentration accrue, comme le tennis ou le ski, il est conseillé de s’en abstenir. Les effets de la musique incluent une influence sur la fréquence cardiaque et les émotions. Les préférences musicales varient selon les types d’entraînement, et son utilisation diffère entre amateurs et professionnels.
Les bienfaits de la musique lors des séances d’entraînement
Écouter de la musique pendant l’entraînement peut augmenter la durée et la qualité de l’effort physique. Des recherches menées par des experts comme Markus Gerber, professeur en sport et santé psychosociale à l’Université de Bâle, montrent que la musique influence positivement la performance, que ce soit en sprint, en force ou en endurance, tout en permettant de retarder la fatigue. Dans des disciplines comme la danse, la gymnastique ou le skateboard, la musique contribue à l’amélioration des mouvements et à la création d’une ambiance motivante.
La musique active également le système de récompense cérébral, incitant ainsi les sportifs à répéter leurs efforts, car l’activité physique est associée à des sensations positives. Le musicothérapeute Reto Garcia souligne que la musique aide les athlètes à mieux comprendre leur corps et peut les inspirer à explorer de nouveaux mouvements.
Quels types de sports bénéficient de la musique ?
La physiothérapeute sportive Lea Nadig affirme que la musique est particulièrement bénéfique pour les sports d’endurance tels que la course à pied, le cyclisme, ainsi que pour des activités de groupe comme le Zumba ou l’aérobic. Même pendant les séances de musculation, la musique peut être un atout : un rythme constant aide à maintenir un tempo régulier et à rester motivé durant les entraînements prolongés.
« La musique peut booster la performance et le rythme, influençant des fonctions corporelles telles que le travail cardiaque », explique Nadig. Patrick Koller de Matchspace Music ajoute que la musique peut également servir de préparation mentale, aidant les athlètes à se mettre dans le bon état d’esprit avant les compétitions.
Quand est-il préférable d’éviter la musique ?
Markus Gerber recommande de ne pas écouter de musique lors de sports nécessitant une forte concentration, comme le tennis, le basket-ball ou le tir à l’arc. La physiothérapeute Nadig déconseille également son utilisation dans les sports motorisés, au ski ou à l’équitation, car l’attention doit être portée sur l’équipement, le terrain ou l’animal. Dans des compétitions comme le marathon ou le triathlon, la musique est interdite pour garantir la sécurité et l’équité, car elle peut être perçue comme un dopage.
La coach personnelle Alexandra Caprioli conseille d’éviter la musique lors d’activités telles que le trail running sur des terrains difficiles ou le cyclisme en milieu urbain, afin de rester attentif aux sons environnants et d’améliorer la sécurité. « Écouter de la musique en continu peut également entraîner une négligence des signaux du corps, avec le risque de se surmener », ajoute-t-elle.
Quels sont les effets précis de la musique sur le corps ?
« La musique stimule le système cérébral lié aux émotions, à la motivation et à la récompense », explique Nadig. Cette stimulation peut influencer la fréquence cardiaque en activant le système nerveux sympathique, entraînant une augmentation du pouls. La musique suscite également des réponses émotionnelles qui peuvent engendrer du stress ou de la détente. « Des émotions positives peuvent faire baisser la fréquence cardiaque et réduire la pression artérielle, tandis que des émotions négatives peuvent avoir l’effet inverse », précise-t-elle.
Le rythme musical aide à synchroniser la fréquence cardiaque. Une musique rapide augmente le pouls, alors qu’une musique plus douce a un effet apaisant. De plus, des morceaux relaxants peuvent diminuer le taux de cortisol, ce qui réduit le stress et allège le travail cardiaque.
Quel type de musique est approprié pour chaque sport ?
« Une étude à laquelle j’ai participé a révélé que les sportifs sont plus motivés lorsqu’ils s’entraînent avec une playlist qui leur est propre », déclare Gerber. Nadig met également en avant l’importance des préférences musicales individuelles, suggérant des genres comme la pop et la dance pour les sports d’endurance, le rock pour la musculation et les entraînements HIIT.
« Pour le fitness en groupe, les danses sportives et le Zumba, le hip-hop est recommandé grâce à son rythme entraînant, tandis que la musique électronique est idéale pour les entraînements d’endurance », dit-elle. La musique classique et les morceaux instrumentaux s’accordent bien avec le yoga et le Pilates, tandis que des bandes sonores épiques peuvent inspirer et renforcer le sentiment de grandeur, en particulier avant une compétition.
Quel rythme musical est recommandé pour chaque type d’entraînement ?
Nadig recommande un tempo de 110 à 150 battements par minute (BPM) pour l’entraînement en force, de 150 à 170 BPM pour les activités d’endurance et la course à pied, et de 120 à 130 BPM pour le cyclisme à une vitesse d’environ 20 km/h.
Pour des entraînements intensifs, comme ceux liés au HIIT ou à l’aérobic, un rythme de 140 à 160 BPM est conseillé, tandis que pour des séances de Zumba ou de hip-hop, un tempo de 130 à 160 BPM est idéal. Pour des activités plus relaxantes telles que le yoga ou le Pilates, un rythme de 80 à 100 BPM est recommandé, et pour des moments de détente, 60 à 80 BPM sont optimaux.
Y a-t-il une distinction dans l’utilisation de la musique entre les sportifs amateurs et professionnels ?
« Pour les sportifs amateurs, la musique est un puissant moteur les incitant à bouger régulièrement, à apprécier leurs entraînements et à percevoir l’effort comme moins éprouvant », explique Nadig. Une musique bien choisie peut créer une atmosphère stimulante et favoriser l’endurance.
« En revanche, dans le sport de haut niveau, la musique est utilisée de manière stratégique pour l’entraînement mental. Les athlètes choisissent des morceaux spécifiques pour renforcer leur concentration et leur focalisation ou pour se préparer psychologiquement avant une compétition. »