Lors de la COP29, des délégations des États insulaires et des pays en développement ont quitté les négociations, exprimant leur désespoir face à la réticence des nations riches à fournir des fonds pour compenser les dommages climatiques. Les tensions financières persistent, avec un besoin urgent de soutien estimé à 1000 milliards de dollars par an d’ici 2030. Sans accord, les aides de 100 milliards de dollars par an expireront en 2025, laissant de nombreux pays vulnérables.
- Lors des négociations pour parvenir à un accord lors de la 29e Conférence mondiale sur le climat (COP29), les délégations des États insulaires et des pays les moins avancés ont quitté la salle.
- Christian von Burg, rédacteur scientifique, a déclaré sur place que le « risque d’échec des négociations est élevé ». Toutefois, il reste encore une chance d’atteindre un consensus.
- Le cœur du conflit réside dans la demande croissante des pays en développement pour des fonds supplémentaires afin de compenser les dommages climatiques, face à la réticence des nations riches à répondre à cette exigence.
Un représentant des États insulaires a exprimé son désespoir en déclarant : « Comment pouvons-nous revenir auprès des citoyens de nos pays avec un accord qui les exposera à de nouveaux dangers ? » Cette situation illustre le fossé qui se creuse entre les nations industrialisées et celles en développement. « À l’issue de cette COP29, nous ne pouvons pas simplement espérer un avenir radieux. Nous sommes en train de couler, littéralement. »
La ministre colombienne de l’Environnement a déclaré aux journalistes : « Nous sommes ici pour négocier, mais nous avons quitté la salle car nous avons l’impression de ne pas être écoutés. » Un porte-parole de Samoa a également souligné que les préoccupations des pays en développement ne sont pas suffisamment prises en compte, selon l’agence de presse AFP.
Conflit financier – Un avenir incertain
La possibilité d’atteindre un accord demeure incertaine. La BBC a rapporté que « la COP29 est désormais en danger d’effondrement. » Des représentants de groupes environnementaux et de droits de l’homme présents à la conférence ont exprimé leur désaccord en scandant « un mauvais accord est préférable à aucun accord ».
Le principal point de tension concerne l’augmentation des financements destinés aux pays en développement et la répartition des responsabilités financières. Plusieurs nations en développement ont demandé des milliards de dollars pour faire face à la crise climatique. Un groupe d’experts indépendants de l’ONU a estimé que le besoin d’assistance extérieure pourrait atteindre environ 1000 milliards de dollars par an d’ici 2030, avec une projection de 1300 milliards d’ici 2035. Pourtant, les pays riches demeurent réticents à s’engager dans cette voie.
Des sources de négociation rapportent que l’engagement initial de 250 milliards de dollars par an en aide climatique des pays industrialisés aux nations plus pauvres a été révisé à 300 milliards de dollars.
Fin des aides financières en 2025
Initialement, la conférence devait se conclure hier, mais elle a été prolongée. Bien que cela ne soit pas rare, l’absence d’accord est préoccupante. Si aucune entente n’est trouvée, les aides financières convenues de 100 milliards de dollars par an expireront en 2025.
Concrètement, cela signifie que de nombreux pays se retrouveront en difficulté pour mettre en œuvre des mesures de protection climatique efficaces et pour s’adapter aux changements. En conséquence, cela pourrait engendrer davantage de souffrances, de destructions, et provoquer un exode vers des régions plus prospères comme l’Europe.
Mark Poynting, chercheur en climat et environnement, a noté qu’un accord final pourrait être attendu lors de la conférence semestrielle à Bonn, en Allemagne, prévue pour juin 2025 – un événement qui ne s’est pas tenu depuis l’an 2000.