Dans les grandes villes comme Zurich, la présence d’expatriés est marquante, avec un tiers des 26-35 ans étant des résidents temporaires. Bien que les expatriés apportent une internationalisation, cela soulève des préoccupations, notamment la hausse des loyers et la création de communautés parallèles. Les agences de relocation, en forte demande, facilitent leur installation, offrant divers services. Zurich, récemment élue ville la plus agréable à vivre, attire de nombreux expatriés, mais les loyers élevés surprennent souvent ces nouveaux arrivants.
Dans les grandes métropoles où se concentrent des entreprises multinationales, la présence d’expatriés est une réalité incontournable. À Zurich, cela se manifeste de manière particulièrement évidente. D’après les statistiques, un tiers des personnes âgées de 26 à 35 ans dans cette ville sont des résidents temporaires. De plus, 14 % des habitants de Zurich déclarent communiquer principalement en anglais, un chiffre qui a explosé par rapport aux 1,8 % de l’an 2000.
Il est important de noter que tous les immigrants ne sont pas des expatriés. Ce terme, dérivé du mot « Expatriate », désigne spécifiquement les professionnels envoyés par une entreprise internationale à l’étranger pour une mission temporisée, qui dure généralement plusieurs années.
Les expatriés suscitent des opinions variées : certains se réjouissent de l’internationalisation de leur ville, tandis que d’autres regrettent la rareté de la langue suisse-allemande dans les transports en commun. Il est également reproché aux expatriés de créer des communautés parallèles et d’engendrer une flambée des loyers dans la ville.
La plupart des expatriés possèdent un excellent pouvoir d’achat, ce qui a donné naissance à une industrie dédiée. Les « Relocateurs » sont des professionnels qui assistent les travailleurs étrangers dans leur installation en Suisse. La Swiss Association of Relocation Agents (Sara) estime qu’il existe environ cinquante agences de relocation dans le pays, générant des millions de francs en chiffre d’affaires.
Des budgets généreux pour les expatriés
« Pour les cadres supérieurs, les budgets de relocation sont souvent très importants », affirme René Rey de Sgier + Partner, une entreprise pionnière dans le domaine depuis plus de vingt ans. Lorsque des sociétés basées à l’étranger prévoient d’envoyer un employé en Suisse, cette agence, en collaboration avec Packimpex, prend en charge toutes les étapes du processus, allant de la recherche d’emploi à l’assistance pour le logement et les cours d’intégration.
Pour une journée de « recherche de logement », qui inclut la visite de plusieurs quartiers et biens immobiliers, ainsi que la négociation de contrats et l’organisation du déménagement, le coût est de 2200 francs chez Packimpex. Les introductions aux transports publics et aux solutions de garde d’enfants commencent à partir de 1000 francs, tandis qu’un paquet scolaire, comprenant des visites d’écoles, est proposé à un tarif similaire.
Le principal objectif est clair : « Les expatriés doivent pouvoir commencer leur nouvelle vie sans tracas », explique Rey. L’agence met à disposition une ligne d’assistance disponible 24 heures sur 24 pour répondre à toutes les questions des clients.
Un soutien pour toute la famille
Cette assistance inclut souvent des éléments très personnels, car « émigrer est une véritable aventure pour toute la famille ». Selon Rey, le partenaire de vie joue un rôle crucial dans le succès d’un séjour à l’étranger. C’est pourquoi les agences de relocation proposent souvent un soutien spécifique pour les conjoints, notamment des cours de langue et de l’aide pour la recherche d’emploi.
Le soutien à l’adaptation peut durer jusqu’à trois mois, englobant des démarches telles que l’ouverture d’un compte bancaire, la demande d’un permis de conduire, l’explication des règles de gestion des déchets, et l’organisation de services de téléphonie et Internet. Les Relocateurs ont ainsi un large éventail de tâches à accomplir.
Les expatriés profitent d’un déménagement plus simplifié par rapport à d’autres migrants. Cela s’explique en grande partie par leur profil professionnel : la majorité d’entre eux occupent des postes de cadre, souvent de niveau intermédiaire.
Une forte demande de logement à Zurich
La concentration d’entreprises internationales dans les villes suisses entraîne un nombre élevé d’expatriés, mais cela n’est pas la seule raison. Récemment, Zurich a été désignée par Mercer comme la ville la plus agréable à vivre au monde, surpassant même Vienne. En outre, Genève, Berne et Bâle figurent également dans le top dix des villes les plus prisées.
Zurich est la ville suisse la plus populaire parmi les expatriés, selon Evgeniy Timoshenko, associé directeur chez Simplecare. « Cependant, lorsque les expatriés découvrent les loyers, beaucoup sont choqués », ajoute-t-il.
En conséquence, un Relocateur se transforme souvent en conseiller en matière de logement : « Beaucoup ignorent qu’ils peuvent payer moins cher en dehors de la ville tout en réalisant des économies sur les impôts et les assurances », explique Timoshenko. Il présente généralement plusieurs options à ses clients, incluant Zurich, Küsnacht, Zug et Wollerau, afin qu’ils puissent apprécier les différences significatives.
En collaboration avec des partenaires, Timoshenko et son équipe offrent des conseils sur les assurances et les impôts, tout en aidant à la recherche de logement et à l’organisation de déménagements. « Certains clients que je connais depuis dix ans partagent avec moi leurs étapes de vie, que ce soit un emménagement, une famille ou un divorce », confie-t-il.
Un besoin croissant de personnel en Suisse
Le secteur des agences de relocation évolue sans cesse. Pour Timoshenko, la pandémie a marqué un tournant, entraînant la disparition de nombreuses tâches. Cependant, l’activité a rapidement repris après la crise sanitaire, car les entreprises ont un besoin pressant de main-d’œuvre, et peinent à trouver suffisamment de personnel en Suisse.
Certaines industries ressentent particulièrement cette pression : selon une étude du bureau de conseil économique de Bâle (BSS), environ deux tiers des nouveaux employés engagés dans les domaines de la physique et de la chimie sont des étrangers, ce qui met en évidence la dépendance des entreprises suisses envers des travailleurs venus d’ailleurs. Ce phénomène souligne l’importance des expatriés dans le paysage économique du pays.