Anika Decker, scénariste reconnue, partage son parcours inspirant, marquée par des succès et des épreuves, notamment des problèmes de santé graves et la perte de son père. Son dernier roman explore une romance entre une femme de près de cinquante ans et un homme beaucoup plus jeune. Grâce à un traitement hormonal, elle a retrouvé énergie et inspiration. Decker souligne l’importance de vivre pleinement chaque moment et de défendre les droits des scénaristes dans l’industrie cinématographique.
Anika Decker, une scénariste talentueuse, crée des histoires fascinantes pour le grand écran. Pourtant, son propre parcours pourrait également inspirer un film captivant. À la fin de la vingtaine, elle se fait connaître grâce à son travail sur ‘Keinohrhasen’ de Til Schweiger. Dans la trentaine, elle frôle la mort et, plus tard, elle engage des poursuites contre les créateurs d’un film qui a généré plus de 70 millions d’euros, alors qu’elle n’a reçu qu’une somme modeste de 50 000 euros.
Son dernier roman, intitulé ‘Deux adultes raisonnables qui se sont déjà vus nus’ (dtv, 464 pages, 23 euros), raconte l’histoire d’une femme proche de la cinquantaine qui tombe amoureuse d’un homme de 20 ans son cadet. Combien d’éléments de sa propre vie pourrait-elle avoir intégrés dans cette œuvre ?
Anika Decker : Réflexions sur la Vie et l’Écriture
Une Nouvelle Énergie grâce à l’Analyse Hormonale
Qu’est-ce qui vous a aidé à surmonter les défis ?
J’ai suivi un traitement hormonal, ce qui m’a permis de retrouver une clarté d’esprit. J’avais l’impression d’être dans un brouillard, ce qui entravait ma concentration et ma créativité. J’éprouvais également un poids émotionnel.
Et maintenant, vous vous sentez mieux ?
Absolument. Je suis redevenue dynamique tant sur le plan physique que mental, et j’ai retrouvé l’inspiration pour écrire. Je redécouvre ma passion pour la vie ! C’est frustrant de constater que les femmes de 50 ans sont souvent perçues comme étant sur le déclin, alors qu’il n’en est rien !
Vous semblez vivre une seconde jeunesse…
Effectivement ! Je me suis mariée à la fin de ma quarantaine. Ce jour-là, j’ai simplement souhaité célébrer mon amour entourée de mes proches, et j’étais beaucoup plus sereine qu’à 25 ans. J’ai même reçu ma robe de mariée par FedEx, que j’ai échangée contre mon pantalon de jogging. Cela a été un moment mémorable ! (rit)
Anika Decker : Une Perspective Évolutive sur le Vieillissement
Quel impact a eu le vieillissement sur votre vision de la vie ?
Mon appréciation de la vie a profondément changé. Je vis chaque moment avec plus de conscience et je chéris les personnes qui me soutiennent, surtout après des épreuves comme la perte d’un être cher.
De quelle perte parlez-vous ?
J’ai perdu mon père il y a deux ans. Après avoir souffert de graves problèmes de santé, nous avons traversé des années difficiles. Bien que je pensais être préparée à sa mort, rien ne peut vraiment vous y préparer. ‘Je ne peux plus jamais dire Papi à quelqu’un !’ Cette phrase résonne encore en moi.
Avez-vous eu l’occasion de lui dire au revoir ?
Oui, nous avons pris soin de lui à la maison, et j’ai partagé cette expérience avec ma mère et mon mari. Je n’avais pas conscience de la profondeur de ce trauma.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette période ?
À la fin, il ne voulait plus s’alimenter. Une aide-soignante m’a fait réfléchir : ‘Quel est le lien entre le fait de ne plus manger et le fait de mourir ?’ C’est une question complexe que nous ne comprenons qu’au moment du décès. J’étais déjà au bord de cette frontière…
Vous avez aussi mentionné votre expérience de sepsis ?
Oui, j’ai été plongée dans un coma artificiel pendant plusieurs jours. Cela m’a rapprochée de mon père, qui souffrait d’une démence avancée. Quand je me suis réveillée, j’étais confuse, avec des trous de mémoire. J’ai ressenti sa douleur, ayant moi-même dû réapprendre à marcher et à parler. Mon rétablissement a duré dix ans.
Malgré cela, vous avez eu le courage de poursuivre Til Schweiger, sa société de production et Warner Bros. Quels en sont les effets sur vous aujourd’hui ?
Je ressens souvent une résistance, mais c’est un combat que j’ai choisi. Je veux que la situation juridique soit clarifiée et que les droits des scénaristes soient renforcés. La procédure est toujours en cours, mais heureusement, je peux continuer à travailler dans ma passion. Je ne veux pas me plaindre.