Une nouvelle pandémie semble inévitable, selon des chercheurs qui soulignent l’émergence récente d’une maladie virale en République Démocratique du Congo, causant 60 décès. Bien que l’OMS exclue un lien avec Ebola ou Marburg, des symptômes de fièvre hémorragique sont observés. La RDC est vulnérable en raison de son climat et de son exposition à des animaux sauvages. Par ailleurs, un nouveau coronavirus découvert en Chine, HKU5-CoV-2, pourrait poser des risques, tandis que Ebola, Marburg, SARS et le virus Nipah demeurent des menaces potentielles pour l’avenir.
Que ce soit dès demain, le mois prochain ou dans la prochaine décennie, une nouvelle pandémie semble inévitable.
Les chercheurs ne peuvent pas prédire avec précision le moment ou la manière dont cette épidémie pourrait se déclencher, mais ils s’accordent à dire qu’elle pourrait survenir bientôt.
Récemment, une maladie virale énigmatique a fait son apparition dans certaines régions de la République Démocratique du Congo (RDC), entraînant 60 décès.
Cela représente la dernière épidémie virale touchant la région de l’Afrique de l’Est au cours de l’année écoulée, après les flambées de virus Marburg et de maladies mpox, entre autres.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rejeté l’idée que cette maladie mystérieuse soit liée à Ebola ou Marburg, mais signale que les personnes infectées présentent des signes de ‘fièvre hémorragique’.
Les conditions propices aux épidémies en RDC
La République Démocratique du Congo est particulièrement vulnérable aux épidémies en raison de son climat tropical, favorable à la prolifération des agents pathogènes, ainsi que de ses forêts denses qui exposent la population à des animaux pouvant être porteurs de maladies.
De nombreuses maladies virales dans le pays, et ailleurs, sont également associées à la consommation de viande d’animaux sauvages.
Le Dr Zania Stamataki, virologue à l’Université de Birmingham, a averti que des cas pourraient émerger dans d’autres régions.
Elle a noté : ‘Les infections ne connaissent pas de frontières et ne se limitent pas aux pays. Les gens voyagent et les infections voyagent avec eux, que ce soit par le biais d’une personne ou d’animaux porteurs, donc la propagation au-delà des frontières est possible.’
Elle a également souligné l’importance de rester vigilant, en rapportant immédiatement les symptômes d’une maladie de type fièvre hémorragique à l’Agence de Sécurité Sanitaire du Royaume-Uni via un professionnel de santé enregistré.
Actuellement, les experts renforcent la surveillance des maladies, dialoguent avec les communautés locales pour collecter des informations et fournissent des traitements pour des maladies telles que le paludisme, la fièvre typhoïde et la méningite.
Des inquiétudes concernant une nouvelle pandémie ont également émergé en Chine, suite à la découverte d’un nouveau coronavirus chez des chauves-souris.
Selon des rapports, ce virus, baptisé HKU5-CoV-2, présente des similitudes avec le SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, car il cible le même récepteur humain, l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE2).
Des chercheurs ont averti que HKU5-CoV-2 pourrait potentiellement conduire à une transmission interhumaine ou inter-espèces.
Cette équipe de recherche, dirigée par Zheng-Li Shi, a publié ses conclusions dans la revue scientifique Cell, mettant en évidence le potentiel de risque zoonotique de cette lignée de virus.
Cependant, les signes d’une éventuelle pandémie déclenchée par ce coronavirus restent à surveiller.
Quatre virus menaçants pour la prochaine pandémie
Selon une étude parue dans le British Medical Journal en novembre 2023, les décès dus à des virus présents chez les animaux pourraient augmenter de 12 fois d’ici 2050.
Parmi ces virus, les scientifiques américains identifient Ebola, Marburg, SARS et le virus Nipah comme des menaces potentielles.
Ces virus figurent sur la liste des ‘maladies prioritaires’ de l’OMS, considérées comme des candidats possibles pour la prochaine pandémie.
Le virus Machupo, similaire à Ebola, mérite également une attention particulière, selon les auteurs de l’étude.
Les épidémies de ces quatre virus ont augmenté ‘à un rythme exponentiel’ entre 1963 et 2019, un constat qui préoccupe les spécialistes.
Le professeur Paul Hunter, expert en santé publique à l’Université d’East Anglia, a partagé son point de vue sur ces menaces virales et leurs origines.
Ebola et Marburg, en particulier, sont des filovirus sévères et très contagieux, dérivés des chauves-souris, avec un taux de mortalité élevé parmi les personnes infectées.
Le Professeur Hunter a mentionné qu’il y a eu plusieurs épidémies majeures en Afrique au cours des dernières années, et les deux virus ont ‘le potentiel de se propager largement’.
Cependant, leur mode de transmission est généralement limité au contact rapproché, ce qui réduit la probabilité d’une pandémie mondiale à court terme.
‘Pour qu’ils deviennent pandémiques, il faudrait un changement très significatif dans leur mode de transmission,’ a-t-il précisé.
Il a également mentionné que le risque de transmission sexuelle, où le virus pourrait persister dans le sperme après guérison, représente un enjeu à considérer.
Une épidémie mondiale est plus probable en Afrique, où les systèmes de surveillance et les infrastructures de santé publique sont souvent insuffisants.
Ebola et Marburg commencent généralement par des symptômes tels qu’une forte fièvre, des maux de tête intenses et un malaise général.
De nombreux patients développent des symptômes hémorragiques graves, y compris des saignements des orifices corporels. En moyenne, Ebola entraîne la mort d’environ 50 % des personnes qu’il infecte, bien que les taux de létalité puissent varier de 25 % à 90 % selon les souches.