Kevin Carmichael : les hausses de taux ne seront pas sur pilote automatique, selon la Banque du Canada
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Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que la peur de l’inflation actuelle est principalement un problème d’approvisionnement. S’il a raison, le chemin de la banque centrale vers des taux d’intérêt plus élevés pourrait ne pas être aussi abrupt que certains à Bay Street le pensent actuellement.
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Les dernières perspectives économiques de la Banque du Canada prévoient des augmentations d’une année à l’autre de l’indice des prix à la consommation de 5,1 % en moyenne ce trimestre, bien en dehors de la zone de confort des décideurs politiques de 1 % à 3 %.
L’inflation à ce rythme ne laisse d’autre choix à la banque centrale que de relever les taux d’intérêt. Les ordres de marche de la banque centrale du gouvernement lui demandent de maintenir l’indice des prix à la consommation à un taux annuel d’environ 2 %, le point médian de cette zone de confort. Les prévisionnistes de la Banque de Nouvelle-Écosse prédisent qu’il faudra porter le taux d’intérêt de référence à 2 % d’ici la fin de l’année. Le taux est actuellement à un niveau d’urgence de 0,25%, à peu près aussi proche de zéro que possible sans contester indûment les marchés financiers.
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L’économie canadienne n’a plus besoin de mesures de relance d’urgence. L’emploi est revenu là où il aurait été si la récession de la COVID n’avait pas interrompu les tendances d’embauche à la fin de l’année dernière, et le produit intérieur brut est revenu aux niveaux d’avant la pandémie. Une fois l’économie guérie, les décideurs ont porté leur attention sur l’inflation lors de leurs dernières réunions sur les taux d’intérêt, choisissant de mettre fin à une promesse de maintenir les coûts d’emprunt proches de zéro jusqu’au printemps au moins. Macklem a laissé peu de doute que lui et ses adjoints augmenteront le taux de référence le 2 mars, la prochaine annonce prévue des taux d’intérêt.
« L’économie aura besoin de taux d’intérêt plus élevés pour modérer la croissance des dépenses et aligner la demande sur l’offre », a déclaré Mackelm. dit dans un discours lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Canada le mercredi 9 février. « Nous avons également convenu que nous devons maintenir les attentes d’inflation bien ancrées. Si les anticipations d’inflation se détachent, les coûts pour ramener l’inflation à la cible seront beaucoup plus élevés. Pour ces deux raisons, nous avons signalé avec une clarté inhabituelle que les Canadiens devraient s’attendre à une hausse des taux d’intérêt.
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Une clarté inhabituelle n’est pas une clarté parfaite. Macklem a résisté à trop en dire sur la vitesse à laquelle il augmentera les taux d’intérêt et à quel niveau il pourrait s’arrêter. Il a indiqué lors d’une conférence de presse le 26 janvier qu’il serait raisonnable de s’attendre à un rythme rapide d’augmentations au début, étant donné que le taux de référence est essentiellement à zéro contre 1,75 % au début de la pandémie. Mais il a mis en garde contre l’idée que la banque centrale était en pilote automatique. Il a dit que lui et ses adjoints pourraient choisir de faire une pause alors qu’ils se rapprochent de 2%.
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Quelque chose que Macklem a dit plus tôt dans son discours pourrait éclairer la façon dont les décideurs envisagent l’inflation.
Au début de l’année dernière, les banquiers centraux ont insisté sur le fait que l’inflation serait temporaire, arguant que les pénuries aiguës d’approvisionnement seraient résolues dès que des cadres intelligents et des experts en logistique trouveraient comment surmonter les goulots d’étranglement de l’approvisionnement. Cela ne s’est pas produit et, à la fin de l’année, des décideurs comme Macklem ont reconnu qu’ils avaient un problème. La Banque du Canada, la Réserve fédérale aux États-Unis et d’autres banques centrales ont toutes commencé à augmenter les taux d’intérêt ou à proposer des plans en ce sens.
Mais Macklem n’a cessé de penser que l’inflation est avant tout un phénomène d’offre. C’est important car des taux d’intérêt plus élevés ne peuvent pas faire grand-chose contre l’inflation qui est entraînée par les ports congestionnés, les usines asiatiques qui ferment pour les épidémies de COVID et les sécheresses provoquées par le changement climatique. Macklem a tenu à repousser les arguments selon lesquels ses politiques et ses mesures de relance budgétaire étaient la principale source d’inflation.
« Ce n’est pas le résultat d’une demande excédentaire généralisée dans l’économie canadienne », a déclaré Macklem. « Notre économie vient tout juste de retrouver sa pleine capacité. »
La Banque du Canada a une influence sur la demande. Macklem semble penser que la demande n’est pas le problème. Si l’offre revient à la normale, la trajectoire vers des taux d’intérêt plus élevés pourrait être plus plate.
• Courriel : [email protected] | Twitter: carmichaelkevin
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