Theo Argitis: Pourquoi le Canada a beaucoup de poids alors que les relations avec la Chine se détériorent

La vérité est qu’aucun des deux pays n’est critique l’un envers l’autre

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La récente reconnaissance par le gouvernement canadien qu’il tient compte des considérations économiques dans sa querelle de tit-for-tat avec la Chine ingérence étrangère a suscité une multitude de réactions.

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Certains y ont vu une préoccupation sans principes qui déprécie la gravité de l’affaire. D’autres estiment que le premier ministre Justin Trudeau a raison de procéder avec prudence pour atténuer les retombées économiques.

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Moins contestée dans le débat est une hypothèse sous-jacente selon laquelle la Chine a le plus de poids économique et le Canada le plus à perdre dans toute lutte commerciale. Mais ces craintes sont peut-être exagérées.

L’une des choses les plus frappantes concernant les liens économiques du Canada avec la Chine est la déception des résultats, du moins par rapport aux attentes et à la quantité d’oxygène politique que la relation a pris à Ottawa. Les Canadiens achètent beaucoup de choses en Chine, mais nos entreprises ont du mal à en profiter et il y a peu d’investissements transfrontaliers.

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La vérité est qu’aucun des deux pays n’est critique l’un pour l’autre.

Les exportations canadiennes de marchandises vers ce pays asiatique ne représentent que 4 % de nos expéditions totales à l’étranger, une part qui a peu changé au cours de la dernière décennie. En comparaison, la Chine représente plus de sept pour cent des exportations totales des États-Unis.

Le Canada est à peine enregistré comme marché pour les exportateurs chinois – représentant à peine plus d’un pour cent de leurs expéditions à l’étranger. C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux Canadiens craignent que nous soyons si facilement renvoyés.

Mais en termes absolus, il est indéniable que les Chinois ont pris le dessus sur la relation commerciale.

Au cours des 12 derniers mois seulement, le Canada a importé pour environ 70 milliards de dollars de marchandises de la Chine, soit le double de nos exportations vers le pays. Au cours de la dernière décennie, la Chine a enregistré des excédents commerciaux avec le Canada totalisant plus de 200 milliards de dollars. Même si la relation n’est pas fondamentale, pourquoi le gouvernement chinois renoncerait-il à un tel avantage ?

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Le tableau des investissements a également été anémique.

Les investissements étrangers directs chinois au Canada ont totalisé 16 milliards de dollars nets depuis 2012, soit seulement 2,6 % des entrées totales. Et cela va dans la mauvaise direction, les investisseurs chinois ayant retiré 2 milliards de dollars au cours des deux dernières années.

L’investissement direct canadien en Chine n’a totalisé que 14 milliards de dollars au cours de la dernière décennie, soit 1,5 % de l’investissement total du Canada à l’étranger. À titre de comparaison, l’an dernier seulement, les entreprises canadiennes ont investi 53 milliards de dollars aux États-Unis.

Bien sûr, il y aura des coûts si la relation économique se détériore de façon spectaculaire.

Les gestionnaires d’actifs, certaines institutions financières et les fonds de pension nationaux ont été actifs en Chine et sont exposés.

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Certaines entreprises axées sur les ressources dans les secteurs de la foresterie et des engrais sont vulnérables. Le canola a été une cible favorite des représailles du gouvernement chinois dans le passé. Sur le plan régional, la Colombie-Britannique a le plus à perdre compte tenu de sa proximité.

De toute évidence, les responsables ne doivent pas être nonchalants quant aux conséquences, et le gouvernement a raison d’être prudent.

Il ne fait aucun doute que les frictions commerciales font grimper le prix des choses pour les consommateurs et les entreprises et peuvent être extrêmement perturbatrices pour les exportateurs et les importateurs.

Mais cela s’applique aussi à la Chine. Il n’y a aucune raison pour que le Canada doive s’abstenir de la politique économique au besoin, surtout si une relation plus conflictuelle devient la norme.

Le gouvernement fédéral a passé les six derniers mois à préparer les Canadiens à un tel pivot. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a averti que les chaînes d’approvisionnement mondiales se reconfiguraient vers ce qu’elle appelle l’amitié, où les proches alliés du Canada forgent des liens plus profonds entre eux et réduisent leur dépendance à l’égard d’autocraties comme la Chine et la Russie.

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Le résultat final pourrait être peu de changement pour le Canada.

L’année dernière, plus des trois quarts de nos échanges commerciaux ont été réalisés avec d’autres pays du G7, contre seulement 30 % pour les États-Unis.

Friendshoring est déjà une réalité pour nous et la raison en est évidente. Depuis longtemps, nous faisons la plupart de nos échanges avec un seul partenaire — les Américains.

C’est une dépendance qui a été perçue à la fois comme une force et une vulnérabilité compte tenu des épisodes récurrents de protectionnisme au sud de la frontière.

Le vaste marché chinois était considéré comme une opportunité de briser cette dépendance. L’ancien premier ministre Stephen Harper considérait le réchauffement des relations avec la Chine comme un moyen de diversifier les marchés d’exportation des ressources. Trudeau était séduit par le potentiel du commerce électronique pour ouvrir le marché chinois aux petites et moyennes entreprises canadiennes.

Cette promesse s’estompe rapidement. Cependant, être économiquement enchaîné à la plus grande économie du monde n’est pas un prix de consolation terrible.

Theo Argitis est associé directeur chez Compass Rose Group.

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