Au plus tard après octobre 2025, les conservateurs pourraient être en mesure de renverser bon nombre des politiques des libéraux.
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Il est juste de dire que les entreprises canadiennes ont été loin d’être enthousiasmées par le plan proposé par le premier ministre Justin Trudeau visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur pétrolier et gazier du pays.
Les réponses à l’annonce, faite le 7 décembre, allaient du rejet pur et simple (Chambre de commerce du Canada) au scepticisme (Pathways Alliance) et, au mieux, au silence.
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Cela a peut-être été une surprise ou non pour Trudeau et ses deux principaux lieutenants à la tête de la politique, le ministre des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson et le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault.
De toute évidence, le gouvernement fédéral a produit quelque chose qu’il estime équilibré et pragmatique. Le plan réduit effectivement de moitié les objectifs du secteur pour 2030, les ramenant aux niveaux que l’industrie a indiqués comme étant réalisables.
Il y a eu des reportages dans les médias sur la façon dont le plan constitue une prise de conscience pour l’industrie de l’énergie et sur la manière dont le gouvernement dénonce le bluff de l’industrie.
Mais une meilleure question serait peut-être de savoir si tout cela compte vraiment.
Il existe de nombreuses bonnes raisons pour lesquelles les entreprises sont tièdes à l’égard du projet, à commencer par la façon dont il mine l’ensemble du cadre de tarification du carbone du gouvernement fédéral. La meilleure raison est qu’il se peut qu’il ne soit jamais mis en œuvre.
Étant donné la probabilité croissante que le gouvernement libéral ne maintienne pas son poste au-delà d’octobre 2025 au plus tard, les entreprises pourraient avoir du mal à appuyer tout ce que Trudeau propose qui est de nature à moyen terme – la politique environnementale et au-delà.
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En ce qui concerne le climat, même si les conservateurs n’ont pas révélé grand-chose sur la façon dont ils changeraient les choses, il y a fort à parier qu’ils changeront probablement beaucoup de choses.
Il est difficile d’imaginer le chef conservateur Pierre Poilievre s’en tenir à l’objectif des libéraux pour 2030 de réduire les émissions nationales d’au moins 40 pour cent.
Poilievre annulera probablement les réglementations économiques mises en place par Trudeau pour le méthane et l’électricité propre, et abandonnera le plan de plafonnement du pétrole et du gaz qui, soit dit en passant, n’entrera en vigueur qu’après les prochaines élections.
Sous un gouvernement Poilievre, le gouvernement fédéral s’en remettrait autant que possible aux provinces sur des questions comme la tarification du carbone basée sur la production. On peut également s’attendre à moins d’enthousiasme pour toutes les subventions accordées aux investissements verts sous couvert de « politique industrielle ».
Il est également difficile d’imaginer les conservateurs conserver le filet de sécurité financier du gouvernement libéral pour son plan de tarification du carbone – les soi-disant contrats pour la différence.
On se demandera même si un gouvernement conservateur s’engagerait à respecter le cadre de 80 milliards de dollars de crédits d’impôt pour les investissements verts. Même si les conservateurs préfèrent les crédits d’impôt aux dépenses, ils ont peut-être d’autres idées sur la manière d’utiliser une enveloppe budgétaire aussi importante.
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Le potentiel d’un changement massif dans le paysage politique signifie que certains dirigeants pourraient penser que la meilleure décision est d’attendre les prochaines élections, qui donneront un nouveau mandat à l’un des partis. Pourquoi intensifier le plan d’action climat de votre entreprise si vous ne savez pas vraiment à quoi ressembleront les règles ?
Il ne s’agit pas seulement de l’incertitude associée au changement de régime. Il existe également le risque que la politique libérale devienne de plus en plus incohérente si les sondages continuent de donner une large avance aux conservateurs. La décision de Trudeau d’accorder une exemption du prix du carbone aux Canadiens de l’Atlantique — pour des raisons qui semblent être politiques — n’est peut-être qu’un début.
Le risque d’une politique morte s’applique à tout, qu’il s’agisse de la manière dont le pays procède avec un système bancaire ouvert, que les libéraux étudient, ou de la recherche de candidats qualifiés pour des postes gouvernementaux importants – comme un nouveau directeur de l’agence nationale de logement. Des questions se posent même quant à l’avenir du gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, que Poilievre a menacé de licencier.
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Environ la moitié des 20 plus grandes entreprises du pays sont directement réglementées par le gouvernement fédéral. De plus, le réseau croissant de règles environnementales englobe une grande partie du secteur des ressources sous le parapluie réglementaire du gouvernement fédéral.
Qui dirigera le gouvernement est important. Un nuage d’incertitude planera sur les entreprises jusqu’à ce qu’une élection réponde à cette question.
Théo Argitis est directeur général du groupe Compass Rose.
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