Théâtre des Opprimés


Dans « Théâtre des opprimés », Augusto Boal soutient que le théâtre est intrinsèquement politique et que le théâtre aristotélicien traditionnel est intrinsèquement oppressif. Il passe en revue l’histoire du théâtre, d’Aristote à Machiavel, Hegel et Brecht, et propose une nouvelle idée du théâtre qui brise les frontières entre le public et les interprètes, et entre le chœur et le protagoniste.

Dans le premier chapitre, Boal présente la philosophie d’Aristote et définit la tragédie aristotélicienne comme un système coercitif visant à imposer un comportement légal au spectateur, supprimant tout désir de rébellion. Selon Boal, le héros tragique d’Aristote a un défaut, une caractéristique antisociale ou rebelle. Le public sympathise avec ce trait et avec ce caractère vertueux. Lorsque le défaut conduit le personnage à la tragédie, le public plaint le personnage et craint pour lui-même, qui partage ce trait. À travers la chute du personnage, le trait est supprimé chez le public.

Dans le deuxième chapitre, Boal passe en revue l’évolution du théâtre lors de la transition entre la période médiévale, féodale et la Renaissance, avec la montée d’une classe moyenne bourgeoise. Boal déclare que les bourgeois se sont élevés grâce à leurs prouesses individuelles et à leur sens pratique, conduisant à l’émergence du protagoniste individuel exceptionnel du théâtre. Les pièces de Machiavel mettent en valeur la valeur de l’intellect séparé de la moralité, grâce à laquelle les personnages peuvent atteindre leurs objectifs.

Dans le troisième chapitre, Boal compare Hegel et Brecht. Hegel crée un théâtre idéaliste, où les personnages moraux agissent selon leur libre arbitre individuel. Le personnage est comme le sujet d’une phrase, la force agissante qui crée l’action. Dans le théâtre marxiste de Brecht, les rôles sociaux des personnages sont soulignés. Les personnages sont influencés par la société, ce qui les contraint à certaines actions et comportements. Dans le théâtre de Brecht, le public est appelé à l’action par un appel à la raison.

Dans le quatrième chapitre, Boal passe en revue son travail au Pérou avec un programme d’alphabétisation. Il décrit les moyens par lesquels les gens peuvent devenir des participants au théâtre, au lieu d’en être des spectateurs inactifs. Les participants au programme utilisent les exercices de théâtre pour discuter de leur vie et des problèmes auxquels ils sont confrontés. Le public détermine le résultat de l’action, au lieu que la pièce soit un événement statique que le public se contente de regarder et d’absorber. Boal passe en revue différents types de théâtre qui peuvent impliquer activement le public dans les idées du théâtre.

Enfin, dans le cinquième chapitre, Boal passe en revue son travail au Théâtre Arena du Brésil et décrit son système de théâtre Joker. Dans le système Joker, un personnage Joker, qui existe au moment et à l’endroit du public, représente le point de vue de l’auteur et présente l’argument du drame. Le Joker entraîne le public dans une analyse pédagogique de ce qui se passe et appelle le public à l’action à la fin de la pièce.



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