« The Fortune Men », un roman qui se souvient d’un homme condamné à mort à tort

Il y a eu un moment dans le roman de Gary Shteyngart « Lake Success » (2018), le livre moyen qu’il a écrit avant l’excellent de cette année, qui m’a marqué. Je ne trouve pas le passage dans mon exemplaire, mais il a exprimé l’idée que nous veux un signe, nous tous, que notre voyage est en quelque sorte un voyage spécial.

J’ai pensé à Shteyngart en lisant le paragraphe suivant, de la fin du roman de Mohamed, quand Mahmood est en prison. C’est long, donc je vais le diviser en deux morceaux. C’est l’une des meilleures choses que j’ai lues cette année, et cela reflète son amour du cinéma :

« Ce n’est pas que Mahmood se croit important, ces derniers mois ont arraché cette illusion, mais il est extraordinaire, sa vie a été extraordinaire. Les choses avec lesquelles il s’en est tiré, les choses pour lesquelles il a été puni, les choses qu’il a vues, la façon dont il lui avait par le passé semblé possible de plier, avec une grande force, tout à sa volonté. Sa vie n’était qu’un long film avec des foules de figurants et des décors exotiques et coûteux. De longues rames de films et des kilomètres de dialogues s’étendent alors qu’il se pavane d’une scène à l’autre.

« Il peut imaginer à quoi ressemble son film même maintenant : la caméra zoome d’en haut sur la cour pavée de la prison, puis se fond dans un gros plan de son visage pensif et tourné vers le haut, de la fumée s’échappant du coin de ses lèvres sombres. Un film couleur, ça doit être ça. Il y a de tout : comédie, musique, danse, voyage, meurtre, le mauvais homme pris, un procès tordu, une course contre la montre puis la fin heureuse, la femme emportée dans les bras du héros alors qu’il sort, un gorgé de soleil jour, à la liberté. L’image étire la bouche de Mahmood en un sourire.

Oh, mec. Et pourtant, de tels passages réverbérants sont rares dans « The Fortune Men ». Le livre dissipe une bonne partie de son énergie, surtout dans sa première moitié, oscillant entre les histoires de la commerçante, de sa famille, de l’ex-femme de Mahmood et de leurs fils, et celle de Mahmood lui-même. Il y a plus de résumé que de scène.

Peu d’élan se crée. Lorsqu’elle menace de le faire, l’histoire se sent limitée par les détails de la vie réelle de Mahmood. Le roman est mitoyen. Si ce livre était un jeu de coquillages, vous ne vous demanderiez jamais où est le petit pois. Votre cerveau lui donne trois étoiles mais votre cœur n’en donne que deux.

Nous avons peu de sens, par exemple, de ce qui a rapproché Mahmood et sa femme anglaise. J’ai manqué d’avoir des scènes de leur cour, de leurs séductions, qui auraient pu fournir un moyen de le réchauffer en tant que personnage.

Mahmood avait peu d’amis et de nombreux ennemis. Il était de plus en plus isolé, sur un membre, en Angleterre. Le fait qu’il soit un Noir permettait à quelqu’un de venir facilement couper la branche.

C’est un roman à succès, mais Mohamed est un grand talent, et elle ne fait que commencer.

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